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Critique de Tross371


Témoignage dur, froid et émouvant de cette femme qui pendant 2 mois relate son quotidien sous les bombardements alliés à Berlin et la prise de la ville par les troupes russes.
Cette femme, cultivée ( travaille dans l'édition ) et qui a beaucoup voyagé en Europe, écrit comme elle le dit pour survivre à toutes les épreuves qu'elle traverse.
On retrouve cette nécessité dans les témoignages d'écrivains qui ont vu la mort les frôler dans les camps de concentration pendant la 2nde Guerre Mondiale .
Comme a pu le dire “ Jorge Semprun “ dans “ L'écriture ou la vie “ il faut écrire pour ne pas mourir “ . Jorge Semprun montre dans ce texte que l'homme ne se réduit pas à son corps, à ses fonctions biologiques, mais qu'il se définit essentiellement par sa dimension spirituelle.
L'écriture permet à cette auteure inconnue de réfléchir et de retrouver une dimension humaine. En écrivant elle reste une créature pensante et spirituelle en dépit de tout.

Le reste de son temps physique , c'est pour survivre, à la faim , à la peur et aux coups et viols des assaillants russes. Toute son énergie n'est plus consacrée qu'à cela, parcourir Berlin chaque jour pour trouver un peu de nourriture ( à base de pommes de terre presque pourries ou de beurre rance souvent ) . Ses instincts primaires sont les seuls à fonctionner pendant ce temps là .
Et puis il y a la pause , l'évasion et la respiration de l' écriture qui permet de rester “debout “ dans sa tête, de continuer à penser comme un être humain ordinaire . “ J'écris tout ce qui se bouscule dans ma tête et mon coeur … “ page 103 .
“ Je m'étonne moi-même de l'obstination avec laquelle je veux fixer ce temps intemporel “ page 213 .

“ Résister consiste à continuer à être “ Comme dans l'avant-propos de “ L'espèce humaine “ de “ Robert Antelme “ .

Elle reste tout le temps lucide car il faut survivre à tout prix : dans un 1 er temps se protéger des bombes qui pleuvent régulièrement sur son immeuble puis trouver à manger chaque jour et enfin essayer d'échapper aux russes qui cherchent des femmes .

Ce témoignage important et poignant nous emporte et nous vivons Berlin au jour le jour avec l' auteure , accompagnés de la peur et de la faim omniprésentes .Nous souffrons avec elle .

Ce journal se rapproche d' autres récits d' hommes et de femmes plongés dans l'enfer de la guerre ou dans l'horreur des camps d'extermination, “ Zalmen Gradowski “ “ Au coeur de l' enfer “ par exemple .

Bien sûr ici on est du côté de l'oppresseur dans cette guerre mais on s'aperçoit que la souffrance est la même pour tous les civils, dés que le conflit est à leur porte .

La guerre est la pire des choses pour l' humanité !

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