"C'est cela, être vivant, m'explique-t-elle. Vivre des événements marquants, quels qu'ils soient. Douloureux ou joyeux. Vivre sa vie. Tout simplement."
Grâce à Astrid, cet homme se rappellera la couleur qui glace et brûle tout à la fois. Ce bleu que l’on ressent lorsqu’on aime sans pouvoir vivre pleinement son amour. Mon âme est bleue, à moi-aussi, depuis qu’Astrid est emprisonnée ! Cela fait du mal et du bien, c’est le bleu de la douleur. Et cela nous rend vivants.
-(Silas)
« Toi qui m’écoutes, souviens-toi que tu es un humain. Souviens-toi de ce que cela signifie. Souviens-toi qu’être humain n’est pas facile, mais que c’est la plus belle chose qui soit. Souviens-toi que notre monde est fait d’oppositions : mal et bien, ombre et lumière, douleur et joie... inhumain et humain. Souviens-toi que si tu supprimes un élément d’un couple, tu anéantis le couple entier. Souviens-toi de la vie. De toutes les couleurs de la vie... »
-(Astrid)
Je fais le vœu que vous ayez une vie magnifique, pleine de tout ce qui fait que l’on peut reconnaître et ressentir la joie... même par la douleur.
« C’est vrai que sur le moment, je n’ai pas réfléchi. Mais c’est souvent comme ça, sur un coup de tête, qu’on trouve les meilleures idées. »
-Sacha
Vivre sa vie. Pleinement. Avec Silas, j’ai ce sentiment-là, très fort. Même si un jour je dois en souffrir - parce que, même si j’ai beaucoup de mal à y croire, il parait que l’amour peut finir -, je ne voudrais oublier cela pour rien au monde. C’est ce qui donne un sens à mon existence.
« C’est cela, être vivante, m’expliqua-t-elle. Vivre des événements marquants, quels qu’ils soient. Douloureux ou joyeux. Vivre sa vie. Tout simplement. »
- Susie, écoute-moi bien, c’est important : tu ne dois jamais dire que tu me vois pleurer. Jamais, à personne.
- Mais pourquoi ?
- Parce que... Les hommes en jaune effaceraient mes larmes, mais ils effaceraient aussi ce que je suis...
« Tu as raison de rire, me disait papa. Aucune ombre n’a jamais dévoré personne. Et puis sans ombre, comment distinguer les zones de lumière ? »
- Ton grand-père et moi, nous rêvions d’aller en Laponie. Certes, la vie y est rude, il fait si froid, là-bas ! Mais c’est un pays peuplé d’humains. De véritables humains, vois-tu, Astrid ?
- Des... des sauvages, mamie.
- C’est nous, les sauvages. Nous perdons notre humanité. Et que faisons-nous de vous, les jeunes ? On vous empêche de grandir et de mener une véritable vie d’adultes. Pas de souffrance, surtout ! Vous ne connaîtrez jamais la vraie vie, celle où l’on souffre, mais aussi où l’on aime vraiment, où l’on s’attendrit, où l’on s’entraide. Et vous ne vous apercevrez de rien.