Citations sur Le grand saut, tome 2 (18)
Paul lui manquait dans les moments importants. il se dirigea vers la rue des Poilus et sonna chez lui.
- Ouais, c'est qui ? grogna la voix dans l'interphone.
- Rocco Siffredi.
- OK, Sam. Monte.
"Gaëla va rester à la maison quelques jours."
C'était l'une des phrases les plus subversives qu'Alex avait jamais adressées à ses parents, jusqu'ici. Même ses copains garçons avaient peu souvent dormi chez lui, parce qu'il fallait prévenir plusieurs jours à l'avance. La mère d'Alex s'imaginait qu'il fallait que la maison soit briquée de fond en comble, et que le frigo soit rempli de bonnes choses à la fois diététiques et nourrissantes pour bien accueillir des invités, même quand Alex n'avait que dix ans, et donc les invités aussi. Cette fois, non seulement on ne leur avait même pas demandé leur avis, mais en plus l'invité était une fille au look de garçon manqué gothique avec un seul bras.
- Je ne dis pas n'importe quoi. Et d'ailleurs tu devrais être un peu plus sympa avec moi. Je suis puceau et je crève de trouille, alors s'il te plaît, aide-moi un peu.
Elle hésita, sourit, l'embrassa tendrement et lui ôta doucement son tee-shirt à son tour.
Ils avaient cette liberté, et comme on dit, la liberté ne s'use que lorsqu'on ne s'en sert pas.
Un gros bateau avançait doucement au loin, comme poussé par une main invisible. Ils l'observèrent longtemps.
- Le monde n'est pas que beau, dit finalement Alex.
Paul siffla d'admiration.
- Joli... T'es un vrai poète, toi.
Est-ce qu'ils n'auraient pas pu s'en tenir à l'amitié, tous? Qu'Est-ce qui leur prenait de tomber amoureux les uns des autres, comme ça? Est-ce qu'il se laissait aller à tomber amoureux de Rébecca, Marion ou Iris, lui? Un peu de contrôle, quoi !
Fuck l'amour!
- Si vous voulez mon avis, les filles, les garçons sont en train de perdre sérieusement la boule. Vous croyez que c'est hormonal ?
Certaines journées sont insignifiantes, pourraient ne pas avoir eu lieu, passent à la vitesse de l'éclair, quand d'autres au contraire sont essentielles et paraissent durer plus longtemps qu'une vie entière.
- Ecoute, Gabrielle... Tu ne dois pas... Je... je suis un minable. Je t'ai menti. Je dois te faire mon coming out.
- Je sais déjà que tu es gay, ce n'est pas la peine.
- Non c'est pire que ça. C'est un coming out... à l'envers. Un "coming in"? Ca existe ça? Euh...bon, je dois t'avouer que... je ne suis pas gay.
Tous les handicapés n'arrêtent pas de répéter qu'ils aimeraient qu'on les traite comme les autres. Ben moi c'est le contraire, j'aimerais bien que parfois on se rende compte que je suis handicapée, et qu'on m'accorde un peu plus d'attention. Manque de pot, mes parents, ils n'en ont rien à foutre.