Une lecture acquise en 2017... débutée et délaissée. Reprise en ce
début d'avril (2019)- Lecture -choc, au sujet perturbant et traité de façon insolite !...Des thèmes universels qui parlent de la vie,mais surtout de la mort, de la valeur d'un individu au sein d'une société donnée
-"Personne ne peut nier le droit des êtres humains au tourment. C'est cruel. Nous nous empressons toujours trop vite de consoler autrui, nous essayons à tout prix de le protéger de la moquerie du monde et du mépris pour la vie. Ce faisant, nous oublions souvent de respecter sa souffrance. (...) - Un être dont la souffrance est niée est acculé à la montrer de manière dramatique. "(p. 260)
Je reprends cette lecture...des thèmes peu ordinaires qui tournent quasiment tous autour de l'appréhension de la mort, naturelle ou volontaire, nos vécus personnels différents à la perte d'êtres chers...individuellement mais aussi socialement, avec les codes spécifiques selon les pays ...
Un homme encore jeune... se retrouve amputé de trois années de vie...il retrouve sa femme et son jeune fils...et on lui dit qu'il s'est suicidé; il n'y croit pas, ayant à ses yeux tout pour être heureux: un travail, une promotion, une jeune femme et un petit garçon qu'ils aiment ! Il ne comprend pas... il doit se réinsérer parmi le monde des actifs et des vivants !
Convaincu d'avoir été assassiné, Il se met à enquêter autour de lui, auprès des proches, sur les lieux de son travail, s'étant au demeurant suicidé sur le toit de son entreprise...
Un livre des plus perturbants qui parle de la mort, et de la mort volontaire, avant tout !...
Il est aussi largement question du malaise sociétal japonais [ mais aussi mondial ]: le vieillissement de la population, la propagande nataliste, la compétitivité à tout crin au détriment de l'humain... La rentabilité, l'individu passant au dernier plan !
Le monde du travail devenu impitoyable, les individus sont aisément broyés...
Nous ne pouvons oublier les sombres chiffres du Japonais où le taux de suicide des jeunes lycéens, pressés et "sur-pressés" de réussir, est parmi les plus élevés au monde !
Le bonheur de l'individu et les questions existentielles dans toute cette pression sociale sont le "parent bien pauvre" !!
Ainsi cette parabole-fable imaginée par un jeune auteur japonais fait ressusciter les morts prématurés, trop jeunes...pour se remettre au travail, pour continuer à "procréer" et pour pouvoir nourrir les Anciens... Mais cela ne va pas sans remous ni perturbations dans l'ordre social !!...
De nombreux rebondissements... une fin qui me laisse perplexe et quelque peu frustrée; je n'en dirai pas plus....
Une lecture intéressante... mais pour laquelle je suis curieusement incapable de dire si j'ai aimé ou non; j'imagine que cela tient aux sujets qui ne peuvent qu' interpeller et déranger tant ils touchent des questions essentielles de l'Humain et de sa douleur de vivre... que cela soit intimement ou
socialement !...
Il faut aborder cet ouvrage (de qualité) avec une bonne dose d'endurance positive !
Compliqué toutefois de recommander ou de conseiller...Plutôt aux lecteurs déjà sensibilisés par ces thèmes...
"La famille d'un suicidé n'a pas le droit de rire.Vous éprouviez tellement d'aversion pour ce monde que vous vos êtes suicidé, abandonnant femme et enfant. (...)
Si seulement il pouvait franchir la barrière entre le passé et le présent !
Il saisirait le bras de celui qu'il était ce jour-là et ne le lâcherait plus. Siseulement il pouvait s'empêcher de se tuer ! La liberté de se suicider ?
Jamais il n'avait réclamé un tel droit. "(p. 230)
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