Citations sur Compléter les blancs (81)
Il est absolument insupportable de vivre une vie sans valeur dans un monde sans valeur. C'est quelque chose de terrifiant.
-Personne ne peut nier le droit des êtres humains au tourment. C'est cruel. Nous nous empressons toujours trop vite de consoler autrui, nous essayons à tout prix de le protéger de la moquerie du monde et du mépris pour la vie. Ce faisant, nous oublions souvent de respecter sa souffrance. (...) -
Un être dont la souffrance est niée est acculé à la montrer de manière dramatique. (p. 260)
J'aime celui que je suis quand je parle à bâtons rompus avec ma femme, que je lui raconte ma journée, lui parle de ce qui m'intéresse, ou quand mon fils me fait rire en faisant des grimaces, et je veux vivre en laissant s'exprimer cet aspect de ma personnalité autant que je peux . Si on ressent de la tristesse de la mort de quelqu'un, je crois vraiment que c'est parce qu'on se rend compte qu'on ne sera plus jamais celui que l'on était avec cette personne.(p. 375)
Il s'agissait plutôt d'une sorte de nostalgie de cette admiration que l'on peut éprouver, enfant, envers un camarade auquel on aspire à ressembler.
Par ailleurs, Tetsuo voulait également prendre soin de sa relation avec Radek. L'esprit doux et juste de ce dernier lui permettait de contempler la complexité de la vie avec une profondeur renouvelée, depuis un lieu d'où il discernait mieux les choses.
Il lui enseignait comment développer les pensées maladroites qui naissaient en lui. Dans sa vie jusqu'alors, Tetsuo n'avait jamais connu ce genre d'excitation de l'intellect. Pour la première fois, il aspirait à la connaissance. (p. 363)
(...) La fatigue extrême ressemble à une drogue. Je viens de m'en rendre compte en parlant avec toi. Je trouvais une consolation dans le fait de me surmener. Comme ça, je n'avais pas le temps de ressentir l'angoisse. (p. 349)
Cette discrétion, Chika en avait souvent fait l'expérience, depuis trois ans, et c'était précisément ce genre d'attention qu'elle attendait. Car le suicide de son mari avait beau les avoir éloignés, elle et son fils, de la société ordinaire, il lui aurait été pénible de se voir traiter différemment des autres. Elle n'avait pas d'aversion particulière pour la compassion qu'on aurait pu lui manifester mais elle ne voulait tout simplement pas se faire remarquer. (...) Elle qui n'avait jamais eu beaucoup d'amis préférait sa solitude, qu'elle avait complètement apprivoisée. (p. 27)
-Quand vous dites que c'est formidable d'être vivant, vous parlez des gens qui aiment la vie. Tout comme ceux qui aiment le sport et qui disent : " Le sport, c'est formidable." Ceux qui n'aiment pas ça au départ ne peuvent pas comprendre. (p. 243)
Etre approché avec affection suffisait à provoquer la joie. C'était la nature innée des êtres humains. La tendresse que cela provoquait en lui, comme si on effleurait une corde sensible, en attestait. Cela réveillait même un peu son propre coeur d'enfant. (p. 102)
Ce ne sont pas seulement les objets qui nous entouraient durant notre vie, cela inclut aussi notre maison, les lieux où nous avons souvent séjourné...Toutes les choses, au sens large qui peuvent rappeler un défunt aux survivants. (p.371)
La famille d'un suicidé n'a pas le droit de rire.Vous éprouviez tellement d'aversion pour ce monde que vous vos êtes suicidé, abandonnant femme et enfant. (...)
Si seulement il pouvait franchir la barrière entre le passé et le présent ! Il saisirait le bras de celui qu'il était ce jour-là et ne le lâcherait plus. Si seulement il pouvait s'empêcher de se tuer ! La liberté de se suicider ? Jamais il n'avait réclamé un tel droit. (p. 230)