L'ile des oubliés m'a laissé un excellent souvenir, ce ne sera pas le cas de
la statuette qui souffre, à mes yeux, d'une intrigue qui commence réellement au chapitre 33, début de la quatrième partie, met en scène des acteurs décrits de façon caricaturale, et d'une traduction qui « coche les cases » sans élégance.
Héléna, née d'un père britannique et d'une mère grecque, rend visite chaque été à ses grands parents à Athènes. Pappou, son grand-père, général, fut un bourreau de la dictature militaire ; sa grand-mère Eleni vit docilement dans son ombre en profitant d'un statut financier et sociable confortable. Mary, maman d'Hélèna, brouillée dès l'adolescence avec son père, a fui la république hellénique, et n'y est jamais revenue.
En plus de trois cents pages, aussi indigestes qu'une Moussaka, la romancière traine à faire d'Héléna l'héritière de la fortune de ses grands parents, pendant que Nick, un séduisant comédien abuse de sa naïveté et de son inexpérience, notamment lors de fouilles archéologiques sur une ile de la mer Egée.
La quatrième partie plonge, enfin, le lecteur dans une intrigante affaire de « biens mal acquis » par le tyrannique papou, d'un traffic de trésors archéologiques orchestré par Arsenis, son neveu, et permet à Médée de se venger de Jason, ou plutôt à Héléna de prendre sa revanche sur Nick.
Ce dénouement est riche de rappels historiques sur la dictature des colonels grecs, et sur les filières de trafics archéologiques, mais ces 150 pages suivent 350 pages sans réel intérêt. D'où ma déception.