Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout

À ma demande j'ai fait un an de catéchisme, je pensais que cela consistait à faire des fouilles et des recherches biblio pour enfin savoir si Jésus et Dieu ont existé ou non. J'avais 7-8 ans, des parents agnostiques, des grands-parents très athées d'un côté, très croyants de l'autre, j'avais besoin de déterminer le vrai du faux. Comme on peut s'en douter, le catéchisme ne correspondait pas vraiment à ce que je pensais, on est con à cet âge… Si seulement j'avais eu accès à Christopher Hitchens et Richard Dawkins à l'époque ! À cet age je n'aurais rien compris mais si le propos avait pu être lisible par un enfant de 8 ans, « Dieu n'est pas grand » (comme « Pour en finir avec Dieu ») m'aurait vite permis de me sentir moins seul dans mon analyse critique.

« Dieu n'est pas grand » est très loin d'être parfait, il donne l'impression d'une suite d'idées avec digressions, une grande partie de l'essai manque de fil conducteur. Je ne le trouve toutefois pas inutile, j'ai d'ailleurs recouvert beaucoup d'extraits de fluo. le chapitre 15 (La religion comme péché originel) est certainement le plus structuré et c'est certainement mon chapitre préféré, alors que le chapitre 3 (Brève digression sur le porc ou pourquoi le ciel déteste le jambon) m'a semblé tellement embrouillé que je l'ai trouvé imbitable.

Pour moi, « Dieu n'est pas grand » manque juste d'un fil conducteur, ce qui en fait une suite d'arguments assez indigeste, il est peu probable qu'un non athée puisse le lire avec intérêt, il ne fait donc que prêcher les convertis. Mais en même temps, prêcher les convertis n'est pas complètement superflu, c'est un livre qui m'a fait du bien, m'a fait me sentir moins seul, un peu comme s'il me permettait l'accès à une communauté (Dawkins, Randi, Hitchens, Penn & Teller,…) qui est bien moins visible que les communautés religieuses (je ne connais pas un village sans église autour de chez moi, je ne vois pas de la même façon de monument ostensiblement athée).

Tout d'abord merci à Babelio pour son opération masse critique et aux éditions Belfond pour l'envoi du livre.
Je ne connaissais pas du tout l'auteur ni ce livre, mais le sujet m'intéressait, en tant qu'athée. Ce gros pavé de 300 pages est plus ardu que je ne l'imaginais ! Étant donné l'éditeur, je pensais que ce serait de la vulgarisation, et donc relativement accessible, notamment pour quelqu'un comme moi non au fait des religions ou de leur histoire. Je me suis trompée… Il y a beaucoup de références dans ce livre, qui me sont complètement étrangères, autant des noms de personnes (philosophes, gens de religion, scientifiques et autres intellectuels) que d'événements (notamment des siècles passés). de plus, on peut connaître de nom – comme c'est mon cas – certains comme John Stuart Mill, Lucrèce, Freud, Darwin, Pascal ou Marx, sans maîtriser leur pensée. du coup, beaucoup de subtilités m'ont, je pense, échappé…
J'ai été également déçue par le ton employé par Christopher Hitchens, qui s'arrête longuement sur ses propres expériences et abuse de la première personne : « Quand, vers neuf ans, je fréquentais une école primaire… », « J'aimais bien Mme Watts », « Lors de ma première visite à Beyrouth », « J'ai eu l'occasion d'assister à New-York à une conférence »,…
Il est très incisif envers les religions : « inventions imbéciles », « [La religion] symbolise une tentative puérile de répondre à notre indispensable exigence de connaissance » et rejette en bloc leurs idées.
Il y a certes des paragraphes intéressants, mais malgré la division en 19 chapitres, il m'a manqué un fil conducteur, j'ai eu l'impression que ça partait un peu dans tous les sens, avec des références de-ci de-là non structurées. Je n'ai d'ailleurs pas tout lu, il m'a perdu dès le début et j'ai eu du mal à m'accrocher. Les athées ou les agnostiques aimeront probablement ce livre, mais je pense que les croyants ne seront pas convaincus par les propos de l'auteur, loin de faire dans les nuances !
Intéressant donc pour le sujet, mais à revoir dans son traitement.

L'auteur enfonce certes beaucoup de portes ouvertes, j'en conviens. Mais il y a tant de gens qui s'acharnent à refermer ces portes q'ii est bon de continuer encore et toujours à fustiger l'obscurantisme, l'intolérance, le fanatisme. Ce livre m'a fait une piqûre de rappel.

C'est un peu léger.
J'attendais quelque chose de construit et d'universitaire et je suis tombé sur un journaliste*. le travail n'est donc pas le même et est, pour moi, un peu décevant.
Les 3 ou 4 premiers chapitres et les 3 ou 4 derniers sont les meilleurs: les problématiques sont posées et l'auteur ne dévie pas comme dans le reste du bouquin. Je reprocherais un manque de synthèse et une trop grande utilisation de l'expérience personnelle du journaliste. Je comprends que c'est une méthode de travail journalistique mais elle ne me convient pas car pourquoi prendre plus en compte son expérience que celle d'un autre ?
Donc mouais, rien de bien transcendant et ce qui est pertinent est noyé dans l'anecdotique.

*c'est pas comme si la quatrième de couverture et la bio en première page du bouquin le dissimulaient non plus...