Je suis désespérée d'avoir terminé ce cycle, tant j'ai plongé et vécu l'histoire comme si j'y étais !
Ce tome commence d'une façon bouleversante. Les premiers chapitres sont emprunts d'une infinie tristesse, et tout est si bien décrit que la scène se déroule sous nos yeux. On ne fait qu'un avec Fitz, on souffre avec lui, on ressent le vide.
Le retournement de situation m'a un peu laissé perplexe : c'est un peu facile ? Est-ce que c'est un peu facile ? Oui, non ? Je n'arrive pas à me décider. Bon, finalement, le Fou étant probablement le personnage le plus passionnant que j'ai croisé dans un livre jusqu'à aujourd'hui, ça me va que l'auteur nous fasse un coup de "hocus pocus le revoilou". Et parfois, je me demandais, vu sa souffrance, vu son traumatisme affreux, si c'est vraiment généreux de lui redonner vie... Rien n'est gratuit dans l'Assassin Royal ! Les personnages en prennent plein la tronche, et ne s'en relèvent pas sans cicatrices. Ce qui ajoute certainement à la complexité des personnages.
Et puis ensuite j'ai admiré comme tous les événements s'imbriquent bien. C'est très rare que des choses arrivent d'on-ne-sais-où, comme parfois on peut trouver dans certains livres, du genre "et là, la situation est désespérée, mais heureusement, un oncle dont on n'avait jamais entendu parler vient sauver tout le monde". Non, ici, l'auteur avait laissé discrètement des choses en suspend, comme des rubans dans le vent, qu'elle noue ensuite, comme si toute l'histoire était déjà dans un coin de sa tête. La couronne aux coqs, les manuscrits d'art disparus... Et même les forgisés, et la dame pâle, dont on pensait ne jamais avoir le fin mot. Je suis épatée. ... Et plus attentive : vous avez, vous aussi, remarqué cette petite phrase du Fou, à travers la pierre de mémoire ? "Je n'ai jamais été raisonnable" ? Je le comprend en réponse à sa phrase "nous ne pourrons plus nous revoir, ce n'est pas raisonnable". Comme, finalement, une annonce qu'il y aurait une suite (d'accord, aujourd'hui, c'est facile à dire, la suite est sortie. Mais quand même !)
Et Fitz... Parfois un peu benêt quand même - ce que je trouve très drôle. Et il a beau dire que le Fou "parle par énigme", il faut avouer qu'il ne comprend pas grand chose parfois, sous peu que ça soit vaguement métaphorique. Ah, que je trouve ce personnage touchant ! Je l'aime !
C'est une grande déclaration d'amour que j'ai envie de faire, à Fitz, au Fou, et donc à
Robin Hobb, plus que tout !
En conclusion, heureusement, il me reste encore à découvrir "la Citée des Anciens", et le début du nouveau cycle, "
Le Fou et l'Assassin". Ouf !