Citations sur Les autos tamponneuses (90)
- Des écrivains ! dit-il d'un air dégoûté. Et tu lis leurs livres ?je veux dire : on est obligés de les lire ?
Carole éclate de rire :
- Mais non, que tu es bête ! Non, je les écoute en parler. Ca me cultive.
- Ah ! tu es cultivée, toi ? Ben voilà autre chose ! Encore un peu de champagne ?
Jean-Charles a failli dire : "Et ça sert à quoi d'être cultivé ? ça te rapporte combien ?" Mais il y a Charline et, devant elle, parce qu'elle est étudiante, il doit donner l'exemple.
La Littérature, c'est la vie dont on a éliminé temps morts et lenteur ; en principe. (p.64)
Si la jeunesse ne se mesure pas aux années, mais au goût d'entreprendre et de créer, à la curiosité qu'on a pour les autres et à cet enthousiasme que permet la naïveté, alors j'ai perdu la jeunesse. (p.44)
Un poète cherche un éditeur. Un éditeur cherche des libraires. Des libraires cherchent des lecteurs. Et les lecteurs, ne sachant jamais quoi lire, se rabattent sur ces prix littéraires créés pour faire acheter des livres à des gens qui n'aiment pas les livres, ce qui est très fort.
Enfin, très fort...En moi l'homme d'affaires applaudit, mais le lecteur s'en fout. Je sais depuis longtemps qu'il faut choisir ses livres comme ses fromages : au pif. On ouvre, on met le nez dedans : si ça sent, on prend ; si si ça ne sent pas, on repose. Ça sent mauvais ? Ça sent bon ? Mieux vaut un livre qui pue qu'un livre sans odeur.
- Il s'en passe des choses dans le monde , monsieur Bailly, ça bouge ! D'ailleurs, j'ai une idée pour le journal...Vous voulez que je vous dise ? Ils devraient faire une rubrique intitulée : "Ça bouge ! "
- Bonne idée. Et, sur la page d'en face, on aurait les avis d'obsèques qu'on pourrait appeler : " Là, ça bouge plus ! "
Depuis, elle me regarde bizarrement, mais je m'en fous, je suis heureux.
Je ne savais pas encore que les hommes ne peuvent aimer que ceux de leurs semblables sur lesquels ils se sentent une supériorité, même indirecte...
- mais à quoi vas-tu passer ton temps ? Il faut tellement de talent pour ne rien faire.
- J'apprendrai.
Je pense exactement le contraire, Natalie. Je pense que le mariage est la seule manière de prolonger l'amour. L'amour c'est de l'alcool: léger, volatil et fugace. Le mariage c'est de l'eau: il est profond, lourd et lent comme elle.
Bien que bordelais, Jean-Charles Lawton ne répugne pas aux concours de prouts. À cinquante ans bientôt, c'est même encore l'idée qu'il se fait de bons moments entre amis.
Aussi, lorsqu'on lui transmit une invitation pour le quarantième anniversaire de notre mariage : régate, suivie d'une soirée habillée, il crut d'abord avoir mal
compris
Pour nous, le mariage a toujours ressemblé à un tour d’autos tamponneuses : c’est inconfortable, on prend des coups, on en donne, on tourne en rond, on ne va nulle part mais, au moins, on n’est pas seul