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3,12

sur 105 notes
Une satire plutôt féroce de la vie conjugale dans une bourgeoisie qui regarde souvent de très haut "les pauvres".Où l'auteur manie l'ironie pour éviter de s'attendrir sur la condition humaine .Drôle et émouvant.
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La Rochefoucaul meets Michel Audiard ?
Voilà quatre étoiles attribuées de manière bien particulière. J'ai beaucoup aimé ce roman non pas pour ce qu'il raconte ( pas plus que l'auteur je crois, je ne suis arrivé à m'y intéresser), ni pour les idées exprimées ( qui m'ont l'air on ne peut peut plus réacs, et très loin de moi, du moins je l'espère !), mais par une qualité incroyablement présente ici : un vrai style littéraire. Vous voyez par exemple Douglas Kennedy ou Joel Dickens ? Eh bien c'est différent ! L'idée, disons, c'est que Stéphane Hoffmann est un vrai moraliste, et que son style exprime de manière vraiment brillante des sortes de maximes rétrogrades et tellement brillantes. Souvent très drôles par ailleurs (mais aussi second degré...). Des dizaines, non des centaines de phrases presque qu'il faudrait toutes noter.
Un auteur que je ne connaissais pas, je trouve cela très injuste, car il y a là vraiment un brillant que l'on ne lit pas tous les jours...
En somme je ne passerais pas mes soirées avec S. Hoffmann, mais je veux bien, et avec quel plaisir, collectionner ses ouvrages dans ma bibliothèque. Si vous avez des recommandations n'hésitez pas !
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Lu dans le cadre du Prix Grandes Tartines 2013 organisé par les bibliothèques locales.
Un titre intrigant et au final bon. le cadre sympa : le golfe du Morbihan, le sujet ne me déplaisait pas : Pierre et Hélène forme un couple...distant . Pierre manage sa société depuis Paris, Hélène vit dans une superbe maison en Bretagne. Mais lorsque Pierre décide de passer la main, ils vont devoir se réinventer une nouvelle vie et ce n'est pas du tout du goût d'Hélène.
Une fois n'est pas coutume, j'ai lu les autres critiques avant de rédiger la mienne parce que j'aurais bien aimé sauver ce livre, mais hélas la lecture de ses avis n'a fait que confirmer mon ressenti. Stéphane Hoffmann aligne les poncifs, les phrases définitives, j'ai lu certains passages avec des soupirs d'agacement même lorsqu'il parle de nourriture et de vin (sujet primordial pour les retraités et bien dans l'air du temps )il m'a profondément irrité, Les personnages sont antipathiques pas un pour rattraper l'autre. La chute rocambolesque... N'en jetez plus, désolé, ça ne sera pas mon lauréat.
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Ce n'est pas l'histoire qui fait l'originalité de ce roman, mais son style. Voilà une écriture acérée, la plume de Stéphane Hoffman donne des coups de griffes à la bourgeoisie bien pensante, tranche dans le lard du système capitaliste, égratigne les instances gouvernementales, se moque du cinéma et de ces actrices engagées, crache dans la soupe des gérontocrates. C'est féroce, acide, drôle, parfois grossier. Mais ce qui est sûr c'est que ça bouscule, comme un tour de manège dans les autos tamponneuses.

Hélène et Pierre sont mariés depuis 40 ans. La retraite de monsieur et son retour à la maison, vont conduire ce drôle de couple à se retrouver. Une ambiance, ou plutôt une atmosphère délétère, va se créer entre eux, il faut dire que madame et monsieur ont beaucoup de mal à se supporter. Et pour corser le tout, leur entourage, guindé dans leur respectable tenue vestimentaire et morale, saupoudre leurs retrouvailles de bien d'infectes miasmes.

J'ai aimé ce roman, non pas pour ces personnages antipathiques et condescendants, mais pour leur férocité face à leur prétention et leur snobisme.
D'ailleurs je reprendrai bien un verre d'acide !
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Pierre Bailly, un grand patron qui n'a cessé de privilégier son entreprise au détriment de sa vie de famille, décide du jour au lendemain de prendre sa retraite pour s'installer avec sa femme dans leur maison du Golfe du Morbihan. Pour son épouse, l'intrusion dans sa vie quotidienne d'un mari jusqu'alors très peu présent est impensable. Selon elle, les hommes qui ne travaillent pas se relâchent. « Jamais ils ne devraient rentrer à la maison, jamais. Ils doivent mourir à la tâche, au combat, la main sur le métier. C'est leur devoir, leur gloire. Les hommes, on les aime absents. Celui qui rentre saccage tout. La place d'un homme, c'est dehors. » de son coté, Pierre se demande ce qu'il va faire de ces jours tranquilles qui s'annoncent. Il prend du bon temps en visitant un copain restaurateur ou tente sans grande conviction de courtiser une amie de sa femme. Il essaie aussi de trouver sa place dans la bourgeoisie locale mais il se révèle bien trop individualiste et misanthrope pour supporter « ces cons ». Finalement, il se rend compte qu'il n'est pas si facile, la retraite venue, de se réinventer une vie…

Stéphane Hoffmann possède un joli sens de la formule et une écriture aussi acerbe qu'aiguisée. Ses descriptions vachardes font sourire (« il était gai comme le formol, joyeux comme une ampoule basse consommation. ») mais sous le vernis du cynisme et de la désinvolture, son style apparaît aussi prétentieusement boursouflé que le caractère des personnages qu'il met en scène. Il ne cesse d'enfiler les aphorismes comme des perles mais, à mon sens, ce n'est pas en accumulant les bons mots et les traits d'esprit que l'on donne du corps à un roman. Quelques exemples en vrac : sur le mariage : « le code civil laisse entrer la foule dans le lit des gens qui s'aiment, fait de chaque famille une troupe au service de la société et donne à la vie conjugale, si secrète, une impudique publicité. » ; sur le bonheur : « le bonheur, ce n'est pas de ne pas avoir de problèmes ; le bonheur est de pouvoir résoudre les problèmes qu'on a ! » ; sur les enfants : « Un enfant, c'est un idéal qu'on n'invente pas, mais qu'on reçoit. Malgré soi. Et il faut être à la hauteur de cet idéal que l'on n'a pas voulu et qui décevra. » A la longue ces sentences balancés à l'emporte pièce deviennent plus qu'indigestes.

Du coté des dialogues, même constat d'échec. Les tirades de tous ces insupportables bourgeois sonnent tellement faux que l'on a parfois l'impression de lire le texte d'une mauvaise pièce de théâtre. Et que dire de la fin ! Une ultime pirouette où les masques tombent ridiculement et où l'épouse à la froideur inhumaine se révèle finalement être une mère et une grand-mère aimante. Quitte à jouer sur la corde du cynisme, il aurait été préférable de pousser à son paroxysme la décrépitude de cette imbuvable « bonne société » provinciale.

Une lecture pénible. Avec 100 pages de plus, je crois que je ne serais pas allé au bout. Second titre des éditions Albin Michel que je lis en cette rentrée littéraire (après La petite) et seconde très grosse déception. Rassurez-moi, il doit bien y avoir un roman de qualité publié par cet éditeur cet automne (le premier qui me cite Amélie Nothomb prend la porte immédiatement !).


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Pour quelles raisons Pierre Bailly, le narrateur et rédacteur des "Autos tamponneuses", s'obstine-t-il, la retraite venue, à vouloir retourner auprès de sa femme Hélène, alors que la longévité de leur couple est notoirement due à la farouche indépendance de chacun des partenaires ? Qu'est-ce qui le pousse à remettre en cause un accord tacite vieux de près de quarante ans ? Surtout quand il s'entend dire ceci par son épouse :

" Les hommes qui ne travaillent pas se relâchent, Pierre. Jamais ils ne devraient rentrer à la maison, jamais. Ils doivent mourir à la tâche, au combat, la main sur le métier. C'est leur honneur, leur devoir, leur gloire. Les hommes, on les aime absents. Celui qui rentre saccage tout. La place d'un homme c'est dehors. A l'intérieur, sa place est prise, qu'est-ce que tu crois ? Si tu veux la reprendre, il te faudra bander l'arc, tuer les prétendants et purifier le palais au soufre. "

Stéphane Hoffman, l'auteur, dézingue sans aucun remord tous les personnages de son histoire. Impossible de les aimer, ce sont tous des affreux. Pas un, pas une pour racheter l'autre. Que des portraits à charge. Je sais bien qu'il ne faut pas se faire piéger et confondre le personnage principal d'un roman, même si c'est le narrateur, avec son auteur, mais se faire (ou le faire) détestable à ce point, est-ce bien raisonnable ?
Comment être certain que les lecteurs trouveront la bonne distance, le bon degré d'interprétation, d'ironie, pour adhérer à la vision romanesque mais extra-lucide d'une situation qu'il vivront peut-être un jour ?
De Vannes à La Baule, en passant par Missillac, les libraires auront-ils le cran de mettre Les autos tamponneuses sur leurs tables ? Organiseront-ils candidement des signatures au risque de voir tous les fumeurs de havane du golfe (Morbihan) portant blazer et docksides, et persuadés s'être reconnus dans le livre, venir faire le coup de poing avec l'auteur ?

Je salue le tour de force de Stéphane Hoffmann : réussir un roman noir d'encre sans verser une goutte de sang, ni de sperme. Juste une histoire de vieux couple mal assorti. Vous me direz que j'oublie le Chat, de Georges Simenon. Oui, mais l'écrivain suisse s'était grandement facilité le travail en plaçant ses personnages dans un décor misérabiliste, sordide. Dans Les autos tamponneuses, c'est tout le contraire : hôtel Relais et Châteaux dans la verdure, manoir vannetais et ses dépendances cossues, luxe, calme et ennui provinciaux. Pas d'éclats de voix, ni de scènes de ménage non plus (juste une petite entre personnages secondaires). Des affrontements violents par leur noirceur psychologique, mais à fleurets mouchetés. Un tour de force, je vous dis.

Pierre Bailly, le narrateur, est trop méchant et trop imbu de lui-même pour être totalement mauvais. D'ailleurs il sait cuisiner les paupiettes de veau, aime lire, et a des circonstances familiales atténuantes qui font comprendre peu à peu que son attitude bravache et acide est en fait une réaction de défense, un mur de béton contre le chagrin. Au mitan du roman, on perçoit la possibilité d'une rédemption. Il y aura des rechutes, heureusement.

J'ai bien aimé la trame des Autos tamponneuses, très originale. Un peu moins, le style et la construction. Quarante-six chapitres très courts. Des phrases lapidaires, des dialogues efficaces. L'écriture est soignée mais elle flirte avec le style presse-magazine ; c'est peut-être pour accentuer ou singer un style "roman sociétal", cynique et sarcastique, dégoulinant d'autodérision.

Il y a des petits jeux littéraires amusants en bonus dans Les autos tamponneuses. Page 17, je n'avais pas tiqué en lisant ceci :

" Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes de charcuterie touche son palais, elle tressaille, attentive à ce qui se passe d'extraordinaire en elle. "

Puis page 66, une impression de déjà lu (au carré) :

" Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau touche mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi."

C'est dans un chapitre loufoque (15), le seul à avoir un titre : Marcel Proust, précautions d'usage

Le narrateur-rédacteur imagine que la prose de Proust ne pourra plus jamais être rééditée sans des appels de note en bas de page tous les dix mots, pour inciter le lecteur à la vigilance sanitaire, et au respect des nombreux règlements censés le protéger, comme : " pour lutter contre la dépression, bougez vous ", ou " attention, selon la loi du 31 octobre 2001, le thé est un excitant inscrit au répertoire des drogues " et ainsi de suite, avec exemple à l'appui.

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Déçue...

Pas trop aimé le cynisme de l'auteur, les poncifs, les phrases assassines, les critiques gratuites... C'en était même dérangeant à certains moments pour moi.

Pourtant le sujet est intéressant, certaines situations, bien décrites mais...trop c'est trop!

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Je n'avais pas franchement envie de lire un roman sur un soixantenaire qui prend sa retraite : ça va être plombant, ça va être gris, ça va me démoraliser.

Et bien, pas du tout ! Quel humour, ce Pierre, quelle décontraction, quel recul sur sa vie et celle des personnes qui l'entourent.

Un peu trop parfois, car j'ai senti Pierre loin de ses enfants, certes grands, mais il ne sait même pas si il a des petits enfants.

Ceci dit, malgré son manque de préparation à la retraite, Pierre sait prendre la vie du bon côté (ah, ces pique-nique Champagne-pâté Hénaf !) et se remet au vélo et à la voile.

Les soirées organisées par sa femme sont des grands moments de bonheur où l'auteur se plait à croquer la bourgeoisie de province ; et le reste du temps, c'est notre société de consommation qui est raillée.

Toutefois, un langage familier utilisé par les personnages alors que j'en attendais un langage châtié m'a dérouté.

Au final, un roman intéressant par sa façon de fustiger notre société contemporaine avec un brin d'humour. Mais pas sûr qu'il m'en reste quelque chose l'année prochaine.

L'image que je retiendrai :

Le nom des nobles bretons voisins de Pierre : René et Françoise de Pen Hoël - ou encore celui du beau-père de Pierre "Robert (call me Bébert) Maudet".
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Pas facile d'écrire une critique à propos d'un roman comme celui-ci, car à sa lecture je suis passé du chaud au froid. J'ai été enchanté, voire ébloui par les cent premières pages, découvrant un style décapant, des expressions et des réparties qui m'ont fait sourire, tant elles sont amusantes et rafraîchissantes, des joutes verbales explosives mais cyniques et fourbes à souhait formulées par un vieux couple désuni mais richissime qui ne se fait pas de cadeaux. L'auteur, cela ne fait pas de doute, est un admirateur de Feydaux et de ses contemporains.
Mais ce qui m'a si réjouit dans cette première partie du roman a aussi beaucoup contribué à un ennui profond à le lecture traînante de la seconde moitié. L'essentiel était dit, les bons mots se sont répétés, le style se fait lourd, des personnages secondaires plus ou moins inintéressants se sont mêlés à une trame de plus en plus confuse et l'intérêt s'est envolé. L'auteur perd le fil conducteur d'une histoire de plus en plus ténue. Vers la fin, alors que le narrateur avait été le mari pendant presque tout le roman, on bascule pour un chapitre à la troisième personne du singulier. Pour finir, pour nous assène encore une scène de pièce de théâtre, histoire de nous rappeler Feydaux, avant un dernier tour de manège avec un twist qui arrive trop tard pour nous en faire rire.
Quel dommage après cet excellent début et dommage aussi que l'auteur ait réussi à gâcher son roman de telle façon. Ce qui aurait pu être une critique sous forme de comédie de la grande bourgeoisie part en fumée et se révèle être une farce de bas étage.
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J'ai adoré ce livre. Pourtant, il ne s'agit ni d'un polar, genre que j'affectionne particulièrement, ou d'un Balzac ou Proust qui sont mes classiques favoris.
Mais ce livre, politiquement incorrect, avec ses phrases cyniques et remarquablement ciselées, est un vrai moment de bonheur !
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