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sur 69 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Entre Eric Holder et moi il y a un souvenir, un lien. Je l'ai découvert à l'occasion du Prix France Télévision 2018 pour lequel j'étais jurée avec La belle n'a pas sommeil qui m'avait complètement subjuguée par l'univers qu'il créait autour de ses personnages, de ce qu'il mettait de lui, de son univers, de son amour des livres et dès que j'en ai l'occasion je lis ses ouvrages comme La correspondante, Les chemins délicats. A chaque fois il m'emmène sur ses chemins, avec ses mots, dans son pays, le Médoc, où ailleurs mais à chaque fois c'est un voyage plein de douceur, une autre manière de raconter la vie.

Ici il s'agit d'une histoire de rencontre entre Sandrine et Arnaud. Elle est mariée, a deux enfants et vit à Soulac, petite ville du bord de l'Atlantique.  La venue de "l'Etranger", Arnaud, dans la ville, va bouleverser sa vie bien réglée entre son travail dans un hôtel et des visites organisées pour les touristes pendant la saison. Ici tout le monde se connaît, s'épie car en dehors des mois d'été, ce n'est finalement qu'un petit village tranquille, où tout événement, passage fait l'objet de discussions et de commentaires.

Au premier regard ils sont attirés l'un vers l'autre, il va symboliser pour Sandrine, l'ouverture vers un autre monde, celui des tournages de films dont il est venu faire un repérage dans la région. Elle qui pensait sa vie toute tracée, s'effaçant dans son rôle de mère et d'épouse, va trouver le lieu qu'il recherche et ainsi se sentir exister, valoriser.

La baïne, ce courant maritime souterrain qui peut vous entraîner loin des côtes et vous noyer si vous tentez de lutter contre elle et c'est un peu ce qui va emporter Sandrine dans ce nouvel univers où elle va prendre confiance en elle, va se découvrir un visage, des réactions qu'elle n'imaginait pas posséder et vouloir changer sa vie. Elle va tour à tour résister ou se laisser porter, consciente du danger qui la guette.

Le premier personnage de ce roman est le Médoc et on ressent tout l'attachement de l'auteur à ce pays, à ce terroir, à ses paysages contrastés entre végétal et maritime. Il les décrit, les place et en fait souvent l'entrée en matière des situations et faisant de lui un décor actif et symbolique du roman.  A la manière des voisins épiant Sandrine, j'ai écouté le bruit de mer, le vent dans les terres et les pins, lu la manière d'Eric Holder de nous raconter une histoire d'amour entre deux êtres que rien n'appelaient à se rencontrer et qui vont vivre sur quelques mois une relation intense mais dangereuse quand elle se déroule sous les yeux d'une petite communauté, quand on vient de deux milieux différents et que l'on a pas les mêmes attaches.

"C'était l'heure où l'on déléguait au phare de Cordouan, avant-poste du désert salé, les frayeurs nocturnes, lui accordant une vertu de paratonnerre. La tempête, les coups de chien l'atteindraient en premier. (p109)"

Certes ce n'est pas un Grand roman, mais j'ai passé un agréable moment de lecture, bercée par l'écriture de cet auteur disparut en 2019, qui m'emporte à chaque fois dans un voyage, même si l'histoire en elle-même ressemble à tant d'autres, même si la fin est assez prévisible et au moment de refermer le livre j'ai toujours la même pensée : c'était bien.

J'ai aimé et j'aime Eric Holder définitivement parce qu'il possède un "je ne sais quoi" qui m'embarque à chaque fois.
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Avec "La Baïne", roman de Éric Holder qui n'est toutefois pas son meilleur livre, nous voici transportés dans l'estuaire de la Gironde avec ses ciels et ses couleurs, ses gens et ses paysages, ses rouges-queues et ses abat-d'eau, ses bacs et ses marées, ses épis roses et ses orages, ses chasses et ses pêches, ses immortelles et ses fougères, ses crevettes et ses civelles, ses humeurs et ses mots, je cite, mais sans l'accent qui conviendrait : sortie de baïne et grave, chablis et carrelets, mattes et grépins, drolles et gavays, rebeisons et landescots.
Preuve qu'on peut, en littérature, et exemplairement dans ce roman, allier le populaire et, comme dit plaisamment un ami, le qualiteux.
On ajoutera, et ceci n'est certes pas une qualité commune à tous les écrivains, cette qualité, donc, délicate et fraternelle, dont Éric Holder fait preuve au fil de tous ses livres depuis La Belle Jardinière (c'est en tout cas le premier que j'ai lu, juste avant Bruits du coeur), celle d'aimer ses personnages, je dis bien « aimer ». Car Éric Holder sait les aimer vraiment (tant d'écrivains, soit dit en passant, qui s'en moquent, de leurs personnages, s'en moquent et les moquent) et il manifeste cet amour, cette empathie, dans chaque page, par chaque page, il sait les aimer, autrement dit les comprendre et les accepter ; parce qu'il sait que les personnages ingrats n'existent pas : pas d'humains ingrats, non, de même qu'il n'existe de paysage ingrat que pour qui ne sait regarder. Éric Holder, nouvel habitant de la Gironde, pays adopté, bougrement adopté, l'habite vraiment, et comment, et combien, avec cette curiosité enthousiaste qui lui fait nommer jusqu'aux modèles des machines à vendanger Braud je-ne-sais-plus-combien et agace Juliette, lectrice du Matricule des anges rétive à l'anachronique médoquine Oui, Éric Holder, pour qui « le bonheur est dans le près », sait regarder et dire cet autre estuaire, le plus grand d'Europe, d'où partit Lafayette pour soutenir les insurgés américains et sur les deux rives duquel s'élèvent des vins d'exception, cet estuaire de vignerons, blayais ou médoquins, charentais ou bourgeais, cet estuaire que le vent remonte pour nettoyer le paysage, cet estuaire de pêcheurs, cet estuaire de chasseurs, cet estuaire d'hommes et de femmes si finement observés, écoutés, et dont il parle, dont il écrit si bien, si juste, dans jamais d'affèterie parce qu'avec Éric Holder, toujours, depuis toujours, et je ne sais pas dire mieux, c'est pointé juste, oui, c'est ça, je crois, son style, sa façon, son talent : du pointé juste.
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Dès les premières pages, nous sommes plongés dans l'ambiance d'une station balnéaire du Sud-Ouest en hiver. Une fois les touristes partis, c'est un village de province comme les autres, avec ses ragots et ses esprits étriqués.

L'histoire en elle-même est assez banale : Sandrine mène un e existence tranquille avec son mari et ses deux enfants, jusqu'au jour où elle fait la connaissance d'un "étranger" dont elle tombe amoureuse. Sa vie bascule peu à peu car il faut savoir que dans cette région, il est plutôt dangereux de s'éloigner des zones balisées, au sens propre comme au sens figuré (Les côtes du Sud Ouest sont réputées pour ces fameuses baïnes qui provoquent des noyades chaque année).


Eric Holder met en scène les paysages maritimes, les dunes et les pinèdes du Médoc. C'est ce qui donne à l'histoire son originalité. Je dois dire également que la fin m'a surprise ...
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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La 4ème de couverture a l'air intéressante et de toute façon, je l'ai acheté alors je me lance dans la lecture et je me laisse rapidement entraîner par le style ! Je m'imagine avec les personnages, je me vois même très bien dans le rôle principale : cette femme un peu transparente, qui fait tout pour rendre son entourage heureux et qui se révèle dans les yeux d'un homme qui enfin la voit autrement.
On se demande jusqu'où cette histoire va nous entraîner, elle nous étonne même parfois… Puis la fin arrive… Ratée à mon goût, encore une fois… On a envie de la ré-écrire soit pour la laisser plus floue, soit pour la développer mais surtout ne pas la laisser dans cette demi-mesure qui ne semble pas correspondre au reste du livre… Mais bon, ce n'est que mon avis, peut-être que vous, vous la trouverez très bien telle quelle !
Pour le reste de la critique :
http://fr.blog.360.yahoo.com/blog-zuFKL90zcqSVg15KKAdN.4dC.w--?cq=1&p=48
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