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Citations sur Puissions-nous être pardonnés (19)

Je m'attends à la fois à plus et à moins. J'ai en tête des images des boîtes à partouze des années 1970 où des hommes à moitié chauves ou portant la moumoute caressent des femmes sexuellement libérées à droite, à gauche et au centre. En comparaison, ici, c'est plus chevelu, plus charnu et plus juvénile - c'est peut-être le jeu laser qui fait baisser la moyenne d'âge. Ici, des hommes en sueur et en caleçon armés de fusils en jouet courent en tous sens, en une réactualisation fêlée des jeux auxquels ils jouaient à la maison lorsqu'ils avaient neuf, dix et onze ans, à ceci près qu'ils poussent désormais ces jeux à un point aussi inédit que gênant. Leurs âges s'échelonnent entre la fin de la trentaine et le milieu de la cinquantaine, et leur comportement est rendu plus flippant encore par une surabondance de poils, de graisse, ainsi que par un tatouage ici ou là. Ce n'est pas que je sois venu pour critiquer, mais je suis stupéfait de constater combien les gens sont peu attirants et combien la honte leur est étrangère - on pourrait croire que seuls ceux qui ont le corps pour s'exposent ainsi. Qui plus est, il semblerait que les hommes n'aient pas anticipé le fait qu'ils allaient se promener à moitié nus - ils n'ont pas fait le moindre effort au chapitre élégance et arborent des boxers blancs et des caleçons à moitié tombants tout ce qu'il y de plus ordinaire, leur paquet dodu sautant d'un côté sur l'autre tandis qu'ils détalent ça et là en se tirant dessus. Les femmes se sont donné un peu plus de mal. Certaines d'entre elles portent de la lingerie sophistiquée ou une variante quelconque du costume d'hôtesse-prostituée ; d'autres ont l'air sur le point de partir en randonnée à vélo - brassière de sport et short moulant, dont un modèle évidé au niveau des fesses. Tout cela donne une impression de porno qui a mal tourné et m'inspire un respect nouveau pour les professionnels par comparaison avec les amateurs.
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Un monde nous est offert, si nouveau, si aléatoire et si dissocié qu'il nous met tous en danger. Nous discutons en ligne, nous devenons "amis" sans savoir à qui nous parlons vraiment - nous couchons avec des inconnus. Nous prenons tout et presque n'importe quoi pour une relation, un semblant de communauté, et pourtant, quand nous sommes avec nos familles, dans nos communautés, nous sommes désemparés, nous coupons court et replongeons aussitôt dans la version numérique - c'est plus facile, parce que nous pouvons endosser à la fois notre vrai moi et notre moi fantasmé, chacun pesant le même poids. (page 418)
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- Montrez- lui le PowerPoint, le presse Crawley.
- Bien sûr, dit Walter, inclinant l'écran de son ordinateur portable vers moi. Un rapide élément de contexte à garder à l'esprit : le coût par détenu dans l'état de New York est de plus de cinquante mille dollars par an, le coût par détenu dans notre programme est de moins de dix mille dollars par personne." Il appuie sur le bouton "démarrer". Un logo macho apparait à l'écran, "L'HOMME DES BOIS", suivi par de violents accords de heavy metal et par un clip de lancement à gros budget qui ressemble à un spot de recrutement de l'armée ou de la Garde nationale. On y voit des détenus "de démonstration" - "forts, endurcis, opiniâtres, résistants" - grimper aux arbres, pêcher leur repas dans une rivière, descendre une paroi rocheuse en rappel. Utilisant tous le matériel soigneusement sélectionné contenu dans le paquetage Homme des bois fourni à l'arrivée et renouvelé une fois par an. La vidéo se termine par un avertissement précisant que "l'Homme des bois est un modèle de gestion de l'humain basé sur le retour aux fondamentaux qui utilise les micropuces Physics 300a ou 300b, suivies par satellite, la 300b offrant une surveillance permanente des signes vitaux. Tout problème de mutinerie ou de comportement peut être neutralisé de façon temporaire ou définitive par drone ou décharge électrique assistée par un ordinateur dans un délai d'une à cinq minutes."
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L'appauvrissement des rapports humains m'effraie.

(P263)
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Ce que j'ai appris cette année, c'est que le travail de parent consiste à aider l'enfant à devenir la personne qu'il ou elle est déjà. (page 589)
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L'ironie, c'est que, tout en attendant de George et moi que nous finissions président des Etats-Unis, mes parents ne nous jugeaient même pas capables de traverser la rue tout seuls. C'est ce message contradictoire, ces deux extrêmes simultanés, l'espérance et les rappels constants que nous ne valions pas un pet, qui, rétrospectivement, paraissent relever de la maltraitance. Je suis sûr que c'était "involontaire" et trouvait sa source dans leur propre dénuement et dans le sentiment que nous devions déjà nous estimer chanceux d'avoir ce que nous avions. J'ai toujours eu la sensation que ma famille était plus ou moins "défectueuse" et que c'étaient ces défauts communs - cette faculté d'aimer et de détester à la fois - qui soudaient mes parents. Au fond, ils étaient remplis d'amertume. Nous étions censés devenir président et gouverner depuis la table des enfants tout en n'osant jamais rêver d'aller plus loin que là où nos parents avaient mis les pieds ; sans jamais les transcender. (pages 286-287)
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"Quoi, t'as envie de vomir? Tu te files la nausée, c'est ça?"
Je ne réponds pas.
L'eau de la chasse dégringole et m'inonde, me noie. Je suis en train de me passer à la Question.
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- Montrez- lui le PowerPoint, le presse Crawley.
- Bien sûr, dit Walter, inclinant l'écran de son ordinateur portable vers moi. Un rapide élément de contexte à garder à l'esprit : le coût par détenu dans l'état de New York est de plus de cinquante mille dollars par an, le coût par détenu dans notre programme est de moins de dix mille dollars par personne." Il appuie sur le bouton "démarrer". Un logo macho apparait à l'écran, "L'HOMME DES BOIS", suivi par de violents accords de heavy metal et par un clip de lancement à gros budget qui ressemble à un spot de recrutement de l'armée ou de la Garde nationale. On y voit des détenus "de démonstration" - "forts, endurcis, opiniâtres, résistants" - grimper aux arbres, pêcher leur repas dans une rivière, descendre une paroi rocheuse en rappel. Utilisant tous le matériel soigneusement sélectionné contenu dans le paquetage Homme des bois fourni à l'arrivée et renouvelé une fois par an. La vidéo se termine par un avertissement précisant que "l'Homme des bois est un modèle de gestion de l'humain basé sur le retour aux fondamentaux qui utilise les micropuces Physics 300a ou 300b, suivies par satellite, la 300b offrant une surveillance permanente des signes vitaux. Tout problème de mutinerie ou de comportement peut être neutralisé de façon temporaire ou définitive par drone ou décharge électrique assistée par un ordinateur dans un délai d'une à cinq minutes."
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Susan organise une visite de sa maison à deux niveaux redécorée, montrant aux amis de Jane qu'elle a "fait sauter le plafond et "repoussé" le mur du fond pour obtenir une grande salle et une salle à manger, qu'ils ont "récupéré" le garage pour créer un coin-détente / salle de petit-déjeuner avec portes-fenêtres, et posé des terrasses en bois "partout".
"On a fait tout ce qui nous est passé par la tête et plus encore", conclut-elle fièrement.
Et ça se voit.
(page 77)
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Sous couvert de légereté au départ, on se laisse prendre avec très grand plaisir par cet ample roman. Finalement très humain, il est plein de rebondissements que l'on oublie peu à peu. Ce n'est pas le plus important. Le personnage principal prend le dessus sur toute la longueur du texte tellement il avance, se relève, nous en apprend beaucoup sur lui en même temps qu'il se découvre. C'est le roman d'une renaissance, un roman dont on se souviendra.
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