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Citations sur Un père en colère (33)

C'est l'affaire des lâches que de relativiser.
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Je m'appelle Stéphane. Je suis père de deux enfants. Il y a quelques jours, ma femme a lancé sa voiture contre un mur. Elle a survécu, égarée dans un coma dont elle n'est toujours pas sortie. Ce sont ses propres enfants qui l'ont poussée à bout. [...] Deux ingrats, deux égoïstes sans conscience morale. Peut-être sans âme. Une maladie ? Alors c'est une épidémie, car ils sont les enfants de notre époque, le résultat de mon aveuglement, peut-être, mais d'une démission générale aussi.
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Trois individus sortent d’une BMW, stationnée en double file, le poussent violemment dans l’entrée, et, d’une balayette, l’étendent à terre. Pour Stéphane, c’est une fraction de seconde, un cauchemar instantané dans lequel on se met à le frapper. Combien de temps cela dure-t-il ? Il ne le sait pas, un instant et une éternité à la fois : un instant pour basculer du calme à la brutalité féroce, une éternité dès les premiers coups, dans les côtes et sur le visage, avec des douleurs intenses, une sensation de brûlure insupportable, et le sentiment terrible d’être si vulnérable, totalement dépendant de ces brutes. Il sent la frayeur dans sa chair, la terreur dans son esprit, ce plaisir qu’ils éprouvent à jouir du pouvoir de l’arbitraire. Il jette un hurlement de survie, car il croit entendre ses os craquer sous leurs coups. Eux lui crient qu’ils vont le finir, l’achever, qu’il va mourir comme un chien. L’histoire toute entière des barbaries humaines défile en lui, les femmes battues, les enfants frappés, les innocents torturés, il comprend tout. Il vient d’entrer dans la vaste et silencieuse famille des victimes. Celle dont on parle abstraitement, celle qu’on évite, par superstition, par peur de la main noire, de la contagion, peur de la tristesse, du désenchantement. Après tout, ces trois-là, ils ont sûrement une bonne raison de le taper…
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Droit comme un i, il marche une bonne demi-heure le long de la route jusqu’à une épicerie pakistanaise. De retour, il débouche la première bouteille de whisky, qu’il boit en quelques minutes. Une heure plus tard, il vomit brutalement, recouvrant la moquette et la carrelage de la salle de bains. Sans rien nettoyer, il s’installe avec son stock à côté de la cuvette des toilettes, et toute la nuit, il se force ainsi à boire, les yeux rougis, l’estomac en feu, vomissant du sang à l’aube, le corps trempé, grelottant.
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L'excuse sociale nous est servie depuis trente ans et justifie l'inaction, au fond.
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Ici, la politesse, c’est être indifférent.
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Il y a du merveilleux à avoir donné la vie, mais avec le temps ne sont demeurés que les devoirs, sans aucune compensation.
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- Ho, arrête avec ton discours de facho !
- Facho ? Moi ! Mais qui sont les fachos de nos jours ? C'est quoi des valeurs de fachos ? Ce n'est pas la religion de la force ? La puissance du groupe devant l'individu ? Le culte du corps musclé, de la dureté et de l'agressivité en tout ? Le mépris de la femme ravalée au rang de pouliche ou de prostituée ? L'homophobie ? La haine de l'autre ? Ce que je te décris, crois-moi, ce sont les valeurs de [mon fils] et de ses potes, ceux qu'on nomme les "Gremlins", ce nom ridicule qui ne dit pas assez les monstres qu'ils sont.
- Tu fais des amalgames.
- Et le contrôle du territoire ? Ce n'est pas une autre valeur de facho ?
(...) L'amour de la race a été remplacé par le dieu fric, c'est tout. Mon fils et ses copains, ils rêvent de BMW, de putes et de chaînes en or. Mais au fond, ce sont les mêmes que les Sections d'assaut des années 30 quand il s'agit d'être brutaux. (...) C'est l'ultra-minorité qui impose sa loi par la force et l'intimidation, au prétexte qu'ils seraient les victimes du système.
(p. 60-61)
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[Une mère d'enfants en bas âge]
- Tu sais, je crois que malgré eux, les enfants séparent les parents en silence. C'est une tendance naturelle contre laquelle il faudrait lutter. Ils remplissent nos vies de logistique, d'intendance, de devoirs de toute sorte, de culpabilité aussi et nous deux, après, on n'existe plus que pour eux. Des ogres...
(p. 21)
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Avec son oreillette branchée à l'iPhone, son survêtement de marque, ses bagues de mauvais goût, Fred ressemble à la version "blanc" d'Anelka ; même apparence "bling-bling", même air suffisant, même allure d'adolescent révolté à deux doigts de sortir de la pièce en claquant la porte, et dans les yeux une lueur provocante et agressive.
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