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Critique de AMR_La_Pirate


J'ai commencé à lire des romans de Nick Hornby pour participer à un défi littéraire autour de cet écrivain anglais considéré comme un auteur culte outre-Manche. Pour le défi proprement dit, j'avais lu haute-fidélité et À propos d'un gamin, deux lectures un peu laborieuses autour de héros principaux un peu antipathiques dans une atmosphère très londonienne.
Lors de la rencontre, j'étais en pleine lecture de ce livre-ci, La Bonté : mode d'emploi, que je trouvais à la fois intrigant et long à terminer… C'est peu dire que d'avouer que j'entretiens une drôle de relation avec Nick Hornby, genre ses romans m'agacent mais contiennent des choses intéressantes.

Ce roman aborde deux sujets primordiaux : les difficultés d'un couple sur le point de divorcer et l'art et la manière de faire le bien. Sur le fond, ce sont deux thèmes éculés sur lesquels beaucoup a été écrit. Mais Nick Hornby a choisi de les conjuguer, de les proposer dans un rapport de causes et de conséquences et de pousser son raisonnement le plus loin possible en entrecroisant indéfiniment les problématiques exposées.
Ici, l'originalité vient du point de vue féminin exprimé à la première personne. Ce JE est celui de Kate, un médecin généraliste qui essaie de bien faire son boulot, mariée à David qui tient vaguement une rubrique littéraire dans un journal… Mais voilà, Kate a le blues : elle ne supporte plus certains de ses patients, ni son mari et même ses enfants ; sa vie de famille commencent à lui peser et elle aborde la quarantaine avec des velléités de liberté. Quand elle devient infidèle et parle de divorce, son mari réagit en faisant appel à un magnétiseur et en organisant dans leur quartier l'accueil de jeunes sans-abri…

Je commence à me familiariser avec l'écriture de Nick Hornby, même si j'imagine que ce doit être beaucoup plus savoureux en version originale pour ceux qui lisent l'anglais. Il y a toujours un côté un peu déjanté et décalé qui fait mouche, des paroles d'adultes dans la bouche des enfants, des réactions puériles de la part de certaines grandes personnes, des situations cocasses et saugrenues, des moments surréalistes.
Encore une fois, l'univers référentiel est assez foisonnant ; je citerai juste l'exemple d'un parallèle entre Luke Skywalker et Virginia Woolf… qui laisse augurer de l'ensemble.
À côté des personnages principaux, j'ai trouvé les seconds rôles très bien campés et finement travaillés eux-aussi. Il y a un réel souci du détail dans l'écriture de Nick Hornby. J'ai même apprécié, sans agacement cette fois le petit clin d'oeil à Dick, l'un des employés du magasin de disques de Haute Fidélité

Parmi toutes les clés de lecture proposées pour ce roman, je retiens celle de la bonne conscience quand elle se fait véritablement prise de conscience chez des personnes « faisant partie de la même tranche fiscale », des bobos de gauche pleins de bonne volonté qui franchissent le pas d'aller au-delà du don financier. Qu'est-ce qu'« une vie riche et belle » ? Comme le mari de Kate, je considère le thème du mariage en perdition développé dans ce roman comme une question rhétorique, une « analogie », un écrin pour mettre en valeur le mode d'emploi de la bonté et l'altruisme, à titre individuel.

En conclusion et, sachant que j'ai mis plus d'un mois à lire ce livre, je continue à considérer l'oeuvre de Nick Hornby comme un pensum… mais un pensum efficace. Il donne à lire les questionnements d'une société londonienne, bobo, narcissique, agaçante… mais soulève des questions qui méritent d'être creusées.
Un auteur à découvrir.
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