Citations sur Susan Ryeland, tome 1 : Comptine mortelle (25)
je ne sais plus quel critique avait répondu que la seule façon dont ce livre pouvait changer la vie de quelqu'un, c'était en lui tombant sur la tête.
Je sais tout, James. À présent, tout est clair. Parfois, vous savez, ce ne sont pas les indices matériels qui conduisent à la solution du crime.
Les meurtriers que j’ai rencontrés étaient stupides. Des abrutis. Et vous savez comment on les arrête ? On ne leur pose pas des questions sophistiquées pour essayer de savoir s’ils ont un alibi, s’ils n’étaient pas là où ils prétendaient avoir été. Non. On les chope grâce aux écrans de surveillance. La moitié du temps, ils laissent leur ADN sur le lieu du crime. Ou bien ils avouent. Un jour peut-être, vous pourriez publier un bouquin qui raconte la vérité. Mais ce que je vous dis là, personne n’a envie de le lire.
Ça me dépasse, tous ces meurtres à la télévision, mademoiselle Ryeland. On pourrait penser que les gens ont mieux à faire de leur temps libre. Chaque soir ! Sur toutes les chaînes ! On dirait qu’ils font une fixation.
Ce que les personnes comme vous ne semblent pas comprendre, mademoiselle Ryeland, c’est que vous avez plus de probabilités de gagner au loto que de vous faire assassiner. Connaissez-vous le nombre de meurtres commis l’année dernière ? Cinq cent quatre-vingt-dix-huit. Sur une population de soixante millions !
- Vous ne croyez pas que le public en a assez des histoires de meurtres ?
- Vous plaisantez ! Inspecteur Morse, Taggart, Inspecteur Lewis, Inspecteur Frost, Luther, Meurtres à l'anglaise, Cracker, Broadchurch, sans parler de Maigret et de Wallander ! La télévision britannique serait réduite à un écran noir sans le crime. Même dans les feuilletons à l'eau de rose, on liquide les gens. Et le phénomène se produit partout dans le monde. Il paraît que, en Amérique, un enfant voit huit mille meurtres avant de quitter l'école primaire. Ça donne à réfléchir, n'est-ce pas ?
J'ai grandi avec Agatha Christie, et, quand je suis en avion ou sur une plage, il n'y a rien que j'aime tant qu'un bon policier. J'ai vu l'intégralité des épisodes d'Hercule Poirot et d'Inspecteur Barnaby à la télévision.
Il n’est pas utile que nous aimions ou admirions nos détectives. Nous leur sommes attachés parce que nous avons confiance en eux. (p. 170)
Les énigmes policières traitent de la vérité, ni plus ni moins. Dans un monde rempli d’incertitudes, n’est-il pas profondément réconfortant d’arriver à la dernière page, où chaque i porte un point, et chaque t une barre ? (...). Or, cet instant de plaisir où les choses s’éclairent, presque tous les romans policiers le procurent. C’est la raison même de leur existence. (p. 169)
J’ai toujours aimé les romans policiers. Je ne me suis pas contentée de les éditer. Toute ma vie j’en ai lu pour le plaisir, je m’en suis même gavée. Vous connaissez sûrement cet état d’esprit, lorsqu’il pleut dehors, qu’il fait bien chaud chez vous et que vous immergez totalement dans un livre. Vous lisez, lisez, les pages filent entre vos doigts jusqu’à ce que, soudain, il en reste beaucoup moins dans votre main droite que dans la gauche. Vous avez envie de ralentir mais vous continuez de vous hâter vers une conclusion que vous craignez de découvrir. (p. 169)