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Citations sur La Chasse est ouverte (21)

Elle ne considérait pas Jack comme un ami, s’alarmait à l’idée qu’il puisse la draguer, et redoutait par-dessus tout que sa famille les croie amants… Elle n’était pas au bout de ses peines, car Jack Russo ne supportait pas que quelqu’un lui résiste, a fortiori une belle plante comme elle. Il devinait que sous la glace couvaient des braises ; avec un peu de pratique, Daisy Minor ne tarderait pas à révéler la tigresse qui sommeillait en elle. Et il était bien décidé à lui servir d’entraîneur. Jack n’avait pas eu de liaison sérieuse depuis son divorce. Les rapports amoureux demandent des efforts et de la disponibilité, et il n’était pas prêt à en offrir. Du moins, jusqu’à ce jour. Car Daisy était différente des autres. Elle était à la fois honnête et compliquée, naïve et érudite, cinglante quand on la provoquait, mais foncièrement gentille – une qualité rare. Bref, elle lui plaisait. Or tout indiquait qu’elle cherchait un homme : sa transformation physique et vestimentaire, ses virées en boîte… Restait seulement à la convaincre que Jack Russo était son type d’homme. Et ce n’était pas gagné. Mais alors pas du tout. En attendant, il allait devoir veiller sur elle, et ce serait un job à temps plein. Non content de sillonner les clubs de la région à la recherche d’un violeur en série, il faudrait tenir à l’œil les rencontres de sa protégée, qui s’annonçaient nombreuses. Avec ses nouveaux appas, elle allait faire des ravages. Le jeu serait éprouvant, mais il en valait la chandelle.
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Insipide. Ce mot la frappa avec la force d’une révélation. Comme si elle et lui ne faisaient qu’un. Il fallait se rendre à l’évidence : ses vêtements étaient insipides, ses cheveux étaient insipides, son visage était insipide, sa vie entière était insipide. Vieille fille de trente-quatre ans, bibliothécaire dans une petite ville de province et vierge de surcroît. Insipide à souhait.
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 Même les filles les plus intelligentes peuvent se faire violer de nos jours, parfois même par toute une bande de types, et elles n’ont pas toutes la chance de se réveiller le lendemain !
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C’était donc ça, le désir. La chaleur, le besoin, l’envie, la tension du manque et la léthargie du transport. Le désir. Il était bien là.
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Il ne faut pas confondre apparence et personnalité. Sois toi-même, et tout ira pour le mieux.
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Elle pressa le pas, un brin choquée qu’on se permette de crier dans une bibliothèque, même déserte.
— Oui, je suis là. Inutile de hurler. C’était Jack Russo, le chef de la police. Elle le connaissait de vue, mais ne lui avait jamais adressé la parole, et regrettait d’avoir à le faire. Pourquoi le maire n’avait-il pas promu un flic de Hillsboro au lieu d’embaucher ce rouleur de mécaniques sorti de nulle part ?
— Je n’aurais pas élevé la voix si j’avais vu quelqu’un, dit-il sèchement.
— Mais vous auriez trouvé porte close s’il n’y avait personne, rétorqua-t-elle. Le chef Russo n’était pas vilain, si l’on aimait les cous de taureaux et les larges épaules, ce qui n’était pas vraiment le cas de Daisy. À ses yeux, on ne développait pas une telle musculature sans une bonne dose de narcissisme. Elle peinait à lui donner un âge. Son visage était lisse, hormis de petites pattes-d’oie autour des yeux. Ses cheveux ras et noirs grisonnaient aux tempes. Il avait sans conteste passé l’âge de soulever des poids toute la journée. Son regard était insolent, et ses lèvres semblaient prédisposées aux moues narquoises. Pour ne rien arranger, c’était un Yankee – on le disait de New York ou de Chicago –, avec tout ce que cela impliquait de lourdeur et de rudesse. Elle soupira. En vérité, ce type avait réuni quantité de partisans autour de sa personne en très peu de temps. Le maire Nolan l’adorait, le conseil municipal lui était acquis, et les femmes célibataires, à ce qu’on disait, voyaient en lui le prince charmant.
— Que puis-je pour vous ? demanda-t-elle sur un ton de bibliothécaire, à la fois distant et serviable.
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— Alors, où est le problème ?
— Nulle part. Il n’y a aucun problème. Et je ne suis pas venu vous interroger. Je vous ai seulement proposé de faire un tour avec moi. Vous vous attendiez peut-être à vous faire cuisiner pendant des heures au commissariat, avec une lampe braquée sur le visage ?
— C’est un comble ! Vous m’avez quasiment ordonné de monter avec vous. Vous avez dit : « Venez donc faire un tour avec moi. » En général, quand un flic dit ça à la télé, c’est qu’il est venu arrêter la personne.
— Que voulez-vous, les dialoguistes doivent manquer d’inspiration.
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— J’espère qu’Evelyn et Joella vont bien, dit cette dernière, façon grossière d’amorcer la pompe à confidences. Puis elle découvrit la nature de la boîte que sa cliente tenait entre les mains.
— Daisy Minor ! glapit-elle.
— Je paye en espèces, répondit l’intéressée tout en exhibant des billets afin d’accélérer le processus. Elle avait cru pouvoir garder son sang-froid, mais des bouffées de chaleur lui démontraient le contraire. À voir la mine ahurie de Barbara, on aurait cru qu’elle n’avait jamais vendu de préservatifs de sa vie.
— Ta mère est au courant ? demanda-t-elle à mi-voix.
— Elle le sera sous peu, répondit Daisy, qui voyait déjà la clientèle de la boutique se jeter sur le téléphone dès qu’elle aurait franchi le seuil de la pharmacie.
— Hé ! On n’a pas que ça à faire ! grommela une voix grave par-dessus l’épaule de Daisy. Elle se figea. Pas la peine de se retourner pour identifier l’individu en question, qu’elle fréquentait plus qu’à son tour, ces derniers temps. D’une main tremblante, Barbara passa l’article sous le lecteur de code-barres et le prix s’afficha. Elle prit l’argent que lui tendait Daisy, lui rendit la monnaie, et enfourna la boîte dans un sachet au nom de la boutique. Daisy plongea la monnaie dans son sac à main, prit le sachet, et pour la première fois de sa vie se rua vers la sortie sans prendre congé en bonne et due forme. Pour parachever son supplice, Russo lui emboîta le pas.
— À quoi vous jouez ? fulmina-t-elle. Retournez là-dedans et achetez quelque chose !
— Mais je n’ai besoin de rien, dit-il.
— Alors, pourquoi êtes-vous entré ?
— Je vous ai aperçue et je voulais vous parler. Des capotes, n’est-ce pas ? C’est une grande boîte que vous avez là. Elle en contient combien ?
— Fichez le camp ! ordonna-t-elle tout en continuant de marcher. Elle a cru que je les achetais pour vous ! Ce rustaud s’était même plaint d’être pressé. À présent toute la ville allait leur prêter une liaison.
— Je suis assez grand pour m’approvisionner tout seul, merci.
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Vous avez entendu parler de viols avec administration de drogue ? demanda-t-il de but en blanc. Elle se tourna vers lui, bouche bée.
— Vous voulez dire que ces types…
— Je n’en sais rien, et vous non plus. C’est bien le problème. Quand vous sortez en boîte, ne laissez personne vous apporter un verre, sauf la serveuse. Mieux : commandez directement au bar. N’abandonnez pas votre boisson sur une table pendant que vous dansez, que vous allez aux toilettes, ou je ne sais où. Et si c’est le cas, n’y touchez plus. Commandez autre chose.
— Mais, ça aurait quel goût, si quelqu’un y avait versé une de ces substances dont vous parlez ?
— Vous ne sentiriez pas la différence. Et lorsque les premiers effets se manifestent, vous n’avez déjà plus votre tête. C’est pourquoi il vaut mieux sortir en tandem, avec une amie par exemple, afin de veiller l’une sur l’autre. Dès que l’une montre des signes de somnolence, il faut filer aux urgences. Et surtout, ne montez jamais en voiture avec un type que vous venez de rencontrer. Daisy chercha qui, parmi ses connaissances, pourrait l’accompagner dans les bars. Aucun nom ne lui vint à l’esprit. Ses amies étaient toutes mères de famille, et n’étaient pas du genre à sortir entre filles pour draguer des mâles dans le dos de leur mari. Evelyn et Joella étaient célibataires, mais non… Inutile d’y penser.
— Il existe plusieurs produits, poursuivit Russo. Vous avez sûrement entendu parler du Rohypnol, mais celui qui nous préoccupe le plus ces temps-ci est le GHB.
— C’est quoi, ça ? Il grimaça.
— Un mélange de décapant pour sols et de déboucheur de conduits.
— Seigneur ! Ce doit être fatal !
— En grande quantité, oui. Et encore, il en faut parfois très peu pour tuer. Les réactions varient d’une victime à l’autre.
— Mais ça doit brûler la gorge. Il secoua la tête.
— Même pas. Dans le cas d’une overdose, vous vous endormez pour ne plus vous réveiller. Et lorsque le GHB est dissous dans de l’alcool, l’effet est encore plus radical et imprévisible. Quand un type vous intoxique au GHB, il se fiche pas mal que vous y restiez ou pas, du moment qu’il peut vous violer tant que vous êtes encore tiède. Daisy fixa le paysage, abasourdie. Ce qu’elle venait d’apprendre la dissuadait assez pour ne plus remettre les pieds en boîte de nuit. En même temps, dans quel autre endroit pourrait-elle rencontrer des célibataires.
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On trouve de jolies choses pour une bouchée de pain dans les ventes aux enchères.
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