Citations sur Silo, tome 2 : Origines (111)
Donald se tourna et embrassa la vue qui s'étalait sur le grand écran. C'était là que se nichait le mystère. Les documents que contenaient ses dossiers ne représentaient rien en comparaison. Il s'approcha du panorama sépulcral où les nuages bouillonnants commençaient tout juste à refléter la lumière d'un soleil demeurant invisible. Il se demanda ce qu'il y avait au juste dehors.
- Je crois qu'on est en train de le perdre, monsieur.
- Comment ça, on le perd ? Le contact ? On ne peut plus les joindre ?
- Non, non, on est en train de perdre le silo, monsieur. Le silo, les gens. Tout.
[Chapitre 10, page 88]
Donald, quant à lui, avait profité d'une semaine d'éveil après un siècle de sommeil. Il était un homme mort qui n'avait ouvert les yeux qu'un bref instant.
Les mêmes gestes, le même chemin, encore et encore. Se considèrent-ils comme des matelots de ponts sur une grande arche au noble destin? Ou tournaient-ils simplement en rond par habitude ?
Il songea à sa grand mère et à ses vieux albums. Elle avait cette habitude démodée d'imprimer les photos et de les classer dans des livres. Elle disait qu'elles devenaient plus réelles de cette façon.
Donald, lui, commençait à comprendre que l'humanité avait frôlé l'extinction à cause de la folie de quelques hommes au pouvoir se suivant les uns les autres, chacun pensant que les autres savaient où ils allaient.
Mélangez la vérité et les mensonges, et vous ne pourrez plus les différencier.
Pendant ce temps c'étaient les hommes de l'ombre qui exerçaient le véritable pouvoir ,qui jouissaient de mandants illimités . Le fait que ce silo obéisse à la même supercherie n'était pas surprenant ;c'était le seul moyen de gouverner que connaissaient les hommes.
Je me souviens de mon premier cours, on avait dû rencontrer de faux clients, dont les exigences étaient soit irréalisables, soit carrément stupides, voire les deux. C'est là que j'ai su que je n'étais pas fait pour ça.
-Alors tu t'es engagé en politique, dit Anna en riant.
Le seule différence entre les gens du silo 12 et ceux du silo 13, c’est qu’il n’y aura pas de générations futures dans le silo 12. C’est tout. Tout le monde, dans tous les silos, finira par mourir. Nous mourrons tous, Saul. Même nous. Il se trouve qu’aujourd’hui c’était leur tour.
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