- "De tous les mots qu'on puisse dire ou écrire, les plus tristes sont : cela aurait pu."
En cours de philosophie, le professeur nous avait parlé des "zombies philosophiques" : des créatures hypothétiques qui agissent comme des humains sans avoir le sentiment d'être en vie. Ils marchent, parlent, mangent, boivent - sans avoir la sensation subjective de ce qu'ils vivent. Cette semaine-là, j'étais devenue un zombie.
C'est ce qu'on dit quand un événement s'est déjà produit deux fois, et les gens cherchent à tout prix à repérer quelle sera la troisième. S'il y a bien une chose dont je sois sûre, c'est que c'est plutôt elle qui finit par nous débusquer.
- La haine peut vite devenir une habitude.
- La morale, c'est que l'amour et synonyme de souffrance, dit-elle en croisant les bras.
- " Notre force naît de notre faiblesse, lui avait-elle lu un matin.
Rappelle-toi, rien de ce que tu apprends n'est anodin. Tout savoir va de pair avec l'obligation de s'en servir à bon escient.
Comme la plupart des vampires, il en faut beaucoup pour m'effrayer. Je me rappelle avoir regardé des films d'horreur chez ma copine Kathleen et avoir été plus intriguée par les réactions que je lisais sur les visages des membres de la famille que par les monstres de l'écran. Mais cette nuit-là, sur cette île au milieu des marais, si loin de tout que nos portables ne captaient pas, je me laissai envahir par la peur. Et ce fut étonnamment agréable.
La culture américaine me paraissait pourtant une masse bouillonnante de contradictions, et j'avais l'intention de me familiariser avec au moins certaines d'entre elles. Pourquoi l'amour chez les stars de cinéma ne durait-il pas? (Et pourquoi ne pouvaient-elles pas s'empêcher d'enlever leurs sous-vêtements?) Pourquoi les athlètes avaient-ils si souvent tendance à se doper? Pourquoi les candidats politiques paraissaient-ils si anémiques?
Et pourquoi les vampires étaient-ils à ce point invisibles?
Comme d'habitude, je sortis de la bibliothèque la tête encore plus pleine de questions qu'en y entrant.