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Citations sur Une année à la campagne (67)

Je me suis beaucoup retrouvée dans cette description:

Pour devenir une bonne mère, j'ai dû apprendre à maitriser la vieille ourse en moi. L'amour d'une ourse est un sentiment violent, sauvage. Il veut étreindre, protéger; il est tout émotion et instinct de conservation. p.119
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Le monde semblait avoir poursuivi paisiblement sa course sans même que je m’en aperçoive. Envahie d’un sentiment de gratitude, je découvris qu’une partie de moi-même, disparue je ne sais où pour se laisser consumer par son chagrin et sa douleur, était revenue. J’étais remise sur les rails.
Une fois d’aplomb, je m’attaquai à toutes les tâches que l’on entreprend lorsqu’on revient de voyage. Je rangeai le bureau et répondis aux messages que d’autres avaient laissés. J’avais été longtemps absente et il y avait donc toute une pile à liquider avant de me mettre à construire l’après-midi de ma vie, à élaborer un ordre d’une autre espèce, une structure permettant à une femme de cinquante ans de vivre sa vie seule, en paix avec elle-même et avec le monde environnant.
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J'ai souvent rêvé d'un livre complet, où il y aurait les oiseaux, les insectes volant dans la lumière du matin, les gouttes accrochées dans les toiles des araignées, le ciel changeant selon les saisons, l'odeur de la pluie et le bruit du vent, les cris des animaux, un livre où on sentirait la chaleur du soleil, le toucher léger des plantes, un livre où il y aurait les secrets visibles et invisibles du monde, et même des choses extraordinaires et rassurantes comme la recette de la tarte aux kakis. Un livre qui me donnerait le même bonheur que lorsque je lisais autrefois Virgile, assis près de la mer à l'ombre des oliviers (aujourd'hui remplacés par des immeubles). Un livre où la poésie serait comme une respiration, où le langage ferait sa musique familière.
(J. M. G. Le Clézio, préface)
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Les violettes, pourpres, bleues et blanches, poussent à telle profusion que l'air est embaumé de leur parfum. La brise apporte l'odeur sucrée des fleurs de pruniers sauvages qui poussent dans les bois sur la colline. Les abeilles aiment les fleurs des pruniers sauvages, et moi aussi. Pour moi, leur senteur évoque très exactement le goût des berlingots à la cerise.
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Si jamais tu apprends ce qui fait processionner les chenilles processionnaires, ajouta-t-il, je t'en prie, éclaire ma lanterne. Elles obéissent peut être au même mobile que ceux qui affrontent les embouteillages du dimanche, regardent la télé ou votent républicain"
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Cependant je veux davantage. Je veux entendre les bruants indigo chanter leurs couplets lorsque je m'eveille le matin, je veux relire Joseph et ses frères, je veux voir les feuilles pousser sur les chênes, les fleurs s'épanouir sur les cornouillers et danser les lucioles. Je veux savoir ce qu'il advient du val du Raton laveur. Je veux qu'Asher découvre comment les parasites d'oreilles des papillons de nuit ont traversé l'hiver. Je veux montrer à Liddy et Brian les gros rochers au fond du vallon. Je veux en savoir bien d'avantage sur les faucheux. Je veux écrire un roman. Je veux aller nager nue dans la rivière sous le soleil brûlant.
C'est pourquoi j'ai cessé de dormir à l'intérieur. Une maison est trop petite, trop limitée. Je veux le monde entier, et aussi les étoiles.
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J'ai été mordue il y a une quinzaine de jours par une araignée recluse brune ; ayant survécu, je peux donc en parler (... ) Celle qui m'a mordue était cachée dans les plis d'une serviette de toilette que j'avais jetée sur mon épaule pour aller nager avec un ami. Nous descendions le sentier en direction de la rivière lorsque je ressentis une douleur aiguë et brûlante en haut du bras. Je lâchai la serviette et vis une recluse brune détaler sur le sol. (...)
Je ne mourus pas le moins du monde et la morsure ne laissa guère de trace, beaucoup moins que celle d'une tique ou d'un moustique. En quelques jours, le petit bouton avait disparu. Nombre de gens - la plupart, en fait - n'ont pas de réaction plus grave que la mienne à une morsure de recluse brune, mais certains manquent d'immunité contre le venin, et bien que la morsure entraîne rarement la mort, elle peut provoquer une réaction violente. Les enzymes de l'araignée produisent des neurotoxines qui attaquent la membrane des cellules, détruisant les vaisseaux sanguins et provoquant des caillots de sang. Le tissu environnant se nécrose, et la blessure, de plus en plus large, cicatrise si mal qu'en certains cas exceptionnels il faut avoir recours à une greffe de peau. En outre, une personne allergique peut avoir des nausées, des frissons et de la fièvre. Les réactions sont extrêmement variables, mais par bonheur peuvent être traitées médicalement.
La semaine dernière, me trouvant à Saint-Louis, je suis allée à une soirée avec des amis. Lorsque certains des invités apprirent que je vivais à la campagne, ils m'interrogèrent sur les recluses brunes (...) Après s'être ainsi fait délicieusement peur pendant un certain temps, plusieurs d'entre eux décidèrent de renoncer au week-end qu'ils projetaient dans les Ozarks, et je me rendis compte qu'un des bons points en faveur des recluses brunes, c'est qu'elles contribuent à endiguer le flot des touristes.
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Il prit la nouvelle très au sérieux lorsque je lui annonçai que je m'étais acheté une tronçonneuse, et il me donna un excellent conseil. "C'est quand on cesse d'avoir peur d'une tronçonneuse qu'il faut commencer à s'inquiéter", me dit-il.
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Mes trois cents ruches sont disséminées à travers les collines du sud du Missouri chez des cultivateurs, en bordure de leurs pâturages ou de leurs futaies. Je donne à chaque famille hébergeant l'un de mes ruchers cinq kilos de miel par an comme loyer, mais la plupart des cultivateurs sont contents d'avoir les ruches chez eux car les abeilles assurent la pollinisation de leurs arbres fruitiers, de leurs légumes et de leur trèfle dans les pâtures.
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P 211 Tous autant que nous étions, facteurs ruraux compris, nous comptions tous sur une bonne pluie pour tasser la boue. C’est le règne de la boue. Après l’hiver rigoureux, où le sol est resté gelé sur trente centimètres ou plus, le temps est devenu brusquement chaud et ensoleillé et la terre s’est très vite réchauffée. Les cristaux de glace contenus dans le sol argileux ont fondu et par endroits sur les routes secondaires dépourvues d’assises en pierre ou en gravier, l’argile s’est transformée en une matière qui évoque un pudding au chocolat. Nous disons que les routes ont perdu leur fondement. I
Il faut une bonne pluie pour tasser la boue. Je me rappelle, la première année où j’ai habité ici, avoir trouvé cette affirmation étrange. Je ne sais toujours pas très bien comment opère toute cette chimie, mais rien de tel que des trombes d’eau pour stabiliser les routes et les transformer les plaques de pudding au chocolat en surfaces dures ;
En cette période boueuse, les facteurs ruraux sont obligés de renoncer à une partie de leur tournée et certaines personnes sont aussi isolées que par la neige.
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