Ma vie posthume, tome 1 : Ne m'enterrez pas trop vite

« Alors, c'est seulement là que j'ai réalisé que j'étais non seulement morte, mais assassinée. »
« Ma vie posthume » est une histoire de morte-vivante, mais pas du genre « La nuit des morts vivants » ou « Walking dead ». Emma Doucet est une vieille veuve, un peu acariâtre qui va continuer à vivre dans la mort, comme si de rien n'était, les flash-backs de son passé agrémentent cette aventure, la rencontre avec le beau Pierre, l'histoire du village... le personnage d'Emma Doucet s'étoffe au fil des pages, devient plus complexe, assoiffée de liberté, amoureuse, car c'est aussi une belle romance, avec en arrière plan, des affaires de corruption et de magouilles politiques. le graphisme, simple en apparence avec des couleurs rétros, ocres, gris, crée une véritable ambiance qui imprègne cette étrange aventure. Les personnages sont comme généralement chez Hubert, touchants, justes, avec des dehors caricaturaux et une grande subtilité dans le fond. Et ça raconte une belle histoire...

Voilà un duo qui a déjà fait ses preuves et que j'aime beaucoup : le très regretté Hubert et Zanzim.
Nous suivons les aventures étonnantes de Emma Doucet qui se rend compte, un peu par hasard, qu'elle est morte. Pas seulement morte de son grand âge mais bel et bien assassinée.
Comment est-ce possible? Et comment continuer à vivre normalement quand on est morte?
Nous suivons donc cette pauvre dame qui profite de sa mort pour nous raconter sa très longue vie : sa jeunesse, sa rencontre et sa vie avec le beau Pierre et la mort accidentelle et tragique de celui-ci...accidentelle??? vraiment?
A suivre!!

Cela faisait longtemps que j'avais repéré cette bande-dessinée D Hubert et de Zanzim.

Emma Doucet est une dame âgée au caractère bien trempé. Un accident s'est produit il y a peu. Emma est morte. Pourtant, elle continue à vivre dans sa maison presque comme s'il ne s'était rien passé. Elle ne mange plus, ne dort plus et Annie, son aide-ménagère lui trouve plutôt mauvaise mine. Mais surtout, un trou dans la poitrine lui laisse entendre qu'elle a été assassinée. Mais, qui pourrait en vouloir à la vie d'Emma ?

Je suis tout de suite entrée dans l'histoire et j'ai été très amusée par la répartie du personnage principal. J'ai apprécié qu'elle nous raconte sa vie. Jeune fille, Emma désirait s'émanciper de l'autorité d'un père machiste et du modèle d'une mère soumise. Elle rencontre Pierre dont elle tombe amoureuse et l'épouse. Tous deux semblent former un couple très épanoui et Emma a pu faire des études comme elle le souhaitait.

Mais le coeur du sujet, c'est tout de même cette histoire d'assassinat. Emma va retrouver Line, une ancienne voisine qui fut autrefois sa rivale. Les deux femmes vont tenter d'en savoir plus.

La bande dessinée mêle humour et fantastique pour le plus grand plaisir du lecteur. Un moment distrayant. J'espère que l'intrigue ne s'essoufflera pas dans le second tome.

Emma vit seule dans sa maison. Vieille dame un peu sèche et têtue, elle meurt par accident, en voulant attraper les cigarette que sa femme de ménage a caché en haut de l'armoire. La voilà morte mais vivante, une morte vivante quoi! Elle se remémore alors ses jeunes années et la rencontre avec Pierre, qui lui manque tant. On la découvre femme libre et amoureuse, on repasse certains épisodes de sa vie, ses déceptions et ses joies, les années qui passent et le quartier dans lequel elle vit qui change...
On la suit aussi en tant que morte dans le monde des vivants et c'est assez cocasse!
Mais on se rend vite compte que son décès n'est pas accidentel...
Qui a intérêt à ce qu'elle disparaisse? Sa nièce, seule héritière? le Maire, qui veut raser la maison pour construire un immeuble?
C'est une jolie lecture, une sorte d'enquête aux rebondissements inattendus, une belle histoire d'amour aussi, pleine de nostalgie des années passées.
On sourit, on frémit, on se questionne aussi, sur la place de la femme avant la guerre, son émancipation, sur l'écologie, sur certaines dérives politiques...
Les graphismes et les couleurs utilisées collent très bien à l'histoire.
J'avais beaucoup aimé "Peu d'homme" du même auteur, qui levait également une réflexion sur la place de la femme. Je n'ai pas été déçue avec ce nouveau titre. Ce fut un très bon moment de lecture!

PS : Attention, l'ouvrage s'illumine dans le noir. Vous êtes prévenus si vous vous réveillez dans la nuit!

Il y a parfois de lecture qui me font dire "mais pourquoi je ne l'ai pas lu avant ?" Et cette BD est dans cette catégorie.... pourquoi ? j'ai bien ma petite idée... la couverture ne me faisait pas envie : j'ai toujours un peu de mal avec le dessin de Zanzim, et le titre me faisait imaginé une histoire de revenants, et ce n'est pas trop mon truc.
Donc j'ai commencé cette lecture, sans être convaincue que ça me plairait.... et finalement je l'ai dévoré avant d'aller réaliser mon devoir de citoyen.... et je vais pouvoir me jeter sur le second tome dès la fin de ce court billet écrit...
Oui il y a bien des revenants ou plutôt des zombies, mais ce n'est pas le sujet de l'histoire... d'ailleurs le sujet arrive tout doucement, progressivement, avec plein de subtilité.
Un petit bonheur donc

Annie, en voulant protéger la santé d'Emma, planque ses cigarettes en haut d'une armoire. Essayant de les récupérer, celle-ci tombe de l'escabeau et se tue.

Elle met plusieurs jours à comprendre qu'elle est une morte vivante. Elle a d'ailleurs un étrange trou sanguinolent dans la poitrine.
Est-elle vraiment morte d'une chute?
Qui pourrait lui en vouloir au point de l'assassiner?

Il y a bien sa nièce qui attend impatiemment l'héritage…
Il y a bien le maire qui attend de faire construire un immeuble à la place de la dernière maisonnette du quartier…
Il y a bien ces recherches secrètes que menait son mari avant d'être renversé et tué en pleine rue par un mystérieux chauffard…

Emma se lance dans une enquête plus vivifiante que jamais.

Un scénario assez classique mais des personnages loin des clichés habituels. Cette pause au pays des morts m'a bien amusée et c'était le but.
On est loin du coup de génie de «Peau d'homme» par le même duo d'auteurs, mais c'est une BD de qualité, bourrée de clins d'oeil féministes et mettant en scène le 4e âge de manière sexy et décalée.