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Comme le titre l'indique, Victor Hugo a consacré la majorité de ces poésies à ses deux petits-enfants, Georges et Jeanne, dont il s'est occupé alors qu'ils étaient encore très jeunes. Ce qui me semble remarquable dans ces textes, c'est leur simplicité et leur apparente spontanéité. le poète, qui adore ces deux petits, n'hésite pas à se présenter comme un "grand-père gâteau" qui a "trop" d'indulgence et manque beaucoup de fermeté dans l'éducation qu'il donne. Mais il y a de l'humour et de la délicatesse. Qui plus est, un certain nombre parmi ces poésies sont étonnamment peu verbeuses. Le recueil mérite la célébrité qu'il a conservée de nos jours.
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Le thème peut faire craindre que ce soit mièvre, mais non, bien au contraire. En célébrant ses petits-enfants, Victor Hugo célèbre la jeunesse, la liberté, la Révolution. On retrouve ses combats contre les prêtres, le despotisme, la cruauté. Et surtout, dans son écriture magnifique, Hugo n'a jamais été aussi inventif et audacieux, l'Art d'être grand-père est un art d'être poète.
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Là aussi, Hugo est génial!
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Ces poèmes sont à la fois pleins de fraicheur et de profondeur.
Un par jour pendant six mois, et çà vous tient en forme.
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Au décès de l'un, la vie s'offre à l'autre.

A ces âmes en peine, une main s'est ouverte, se faisant accueil et chaleur.

Mélange de découverte et de larmes se faisant bonheurs, les regards se cherchent, s'attendent, se croisent et, lentement deviennent les amis les plus sincères.

Aux peurs naïves, les bras, de réconfort, s'offrent et rassurent la crédulité encore toute frémissante.

Au dernier mot, de cette ligne qui se finit là, notre coeur s'est bercé de nos souvenirs de ces instants qui ont su nous rester fidèles.
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Parmi les poètes que je connais, Hugo n'est pas mon préféré, quoique j'apprécie son style.

L'art d'être grand père est un recueil de poèmes ayant pour thème récurrent les petits enfants d'Hugo.

C'était une lecture scolaire, et je ne l'ai donc pas forcement apprécier à sa juste valeur. Je lui ai préféré chansons des rues et des bois, lu plus tardivement.
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J'aime beaucoup ce recueil de poésie on voit bien le coté paternel de Victor Hugo et tout l'amour qu'il porte a Jeanne.
Même dans un livre de poésie pour ces petits enfants Victor Hugo arrive a placé de la politique et des thermes important.
Il y a aussi dans ce livre des petites anecdotes et des histoires sur les aventures de Jeanne et Georges.
On vois quand même qu'il y a plus de poème pour Jeanne que pour Georges et je pense que Jeanne lui fait penser a ses filles.
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Livre assez court, il contient quelques pépites comme des chansons personnalisées pour ses petits-enfants, ou alors, l'explication de la politique française par l'intermédiaire d'un pot de confiture. Excellent ! Je l'avais appris par coeur, il va falloir que je la relise pour propres enfants.
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Le poème du jardin des plantes
I.
Le comte de Buffon fut bonhomme, il créa
Ce jardin imité d'Évandre et de Rhéa
Et plein d'ours plus savants que ceux de la Sorbonne,
Afin que Jeanne y puisse aller avec sa bonne ;
Buffon avait prévu Jeanne, et je lui sais gré
De s'être dit qu'un jour Paris un peu tigré,
Complétant ses bourgeois par une variante,
La bête, enchanterait cette âme souriante ;
Les enfants ont des yeux si profonds, que parfois
Ils cherchent vaguement la vision des bois ;
Et Buffon paternel, c'est ainsi qu'il rachète
Sa phrase sur laquelle a traîné sa manchette,
Pour les marmots, de qui les anges sont jaloux,
A fait ce paradis suave, orné de loups.

J'approuve ce Buffon. Les enfants, purs visages,
Regardent l'invisible, et songent, et les sages
Tâchent toujours de plaire à quelqu'un de rêveur.

L'été dans ce jardin montre de la ferveur ;
C'est un éden où juin rayonne, où les fleurs luisent,
Où l'ours bougonne, et Jeanne et Georges m'y conduisent.
C'est du vaste univers un raccourci complet.
Je vais dans ce jardin parce que cela plaît
À Jeanne, et que je suis contre elle sans défense.
J'y vais étudier deux gouffres, Dieu, l'enfance,
Le tremblant nouveau-né, le créateur flagrant,
L'infiniment charmant et l'infiniment grand,
La même chose au fond ; car c'est la même flamme
Qui sort de l'astre immense et de la petite âme.

Je contemple, au milieu des arbres de Buffon,
Le bison trop bourru, le babouin trop bouffon,
Des bosses, des laideurs, des formes peu choisies,
Et j'apprends à passer à Dieu ses fantaisies.
Dieu, n'en déplaise au prêtre, au bonze, au caloyer,
Est capable de tout, lui qui fait balayer
Le bon goût, ce ruisseau, par Nisard, ce concierge,
Livre au singe excessif la forêt, cette vierge,
Et permet à Dupin de ressembler aux chiens.
(Pauvres chiens !) — Selon l'Inde et les manichéens,
Dieu doublé du démon expliquerait l'énigme ;
Le paradis ayant l'enfer pour borborygme,
La Providence un peu servante d'Anankè,
L'infini mal rempli par l'univers manqué,
Le mal faisant toujours au bien quelque rature,
Telle serait la loi de l'aveugle nature ;
De là les contresens de la création.
Dieu, certe, a des écarts d'imagination ;
Il ne sait pas garder la mesure ; il abuse
De son esprit jusqu'à faire l'oie et la buse ;
Il ignore, auteur fauve et sans frein ni cordeau,
Ce point juste où Laharpe arrête Colardeau ;
Il se croit tout permis. Malheur à qui l'imite !
Il n'a pas de frontière, il n'a pas de limite ;
Et fait pousser l'ivraie au beau milieu du blé,
Sous prétexte qu'il est l'immense et l'étoilé ;
Il a d'affreux vautours qui nous tombent des nues ;
Il nous impose un tas d'inventions cornues,
Le bouc, l'auroch, l'isard et le colimaçon ;
Il blesse le bon sens, il choque la raison ;
Il nous raille ; il nous fait avaler la couleuvre !
Au moment où, contents, examinant son oeuvre,
Rendant pleine justice à tant de qualités,
Nous admirons l'oeil d'or des tigres tachetés,
Le cygne, l'antilope à la prunelle bleue,
La constellation qu'un paon a dans sa queue,
D'une cage insensée il tire le verrou,
Et voilà qu'il nous jette au nez le kangourou !
Dieu défait et refait, ride, éborgne, essorille,
Exagère le nègre, hélas, jusqu'au gorille,
Fait des taupes et fait des lynx, se contredit,
Mêle dans les halliers l'histrion au bandit,
Le mandrille au jaguar, le perroquet à l'aigle,
Lie à la parodie insolente et sans règle
L'épopée, et les laisse errer toutes les deux
Sous l'âpre clair-obscur des branchages hideux ;
Si bien qu'on ne sait plus s'il faut trembler ou rire,
Et qu'on croit voir rôder, dans l'ombre que déchire
Tantôt le rayon d'or, tantôt l'éclair d'acier,
Un spectre qui parfois avorte en grimacier.
Moi, je n'exige pas que Dieu toujours s'observe,
Il faut bien tolérer quelques excès de verve
Chez un si grand poète, et ne point se fâcher
Si celui qui nuance une fleur de pêcher
Et courbe l'arc-en-ciel sur l'Océan qu'il dompte,
Après un colibri nous donne un mastodonte !
C'est son humeur à lui d'être de mauvais goût,
D'ajouter l'hydre au gouffre et le ver à l'égout,
D'avoir en toute chose une stature étrange,
Et d'être un Rabelais d'où sort un Michel-Ange.
C'est Dieu ; moi je l'accepte.

Et quant aux nouveau-nés,
De même. Les enfants ne nous sont pas donnés
Pour avoir en naissant les façons du grand monde ;
Les petits en maillot, chez qui la sève abonde,
Poussent l'impolitesse assez loin quelquefois ;
J'en conviens. Et parmi les cris, les pas, les voix,
Les ours et leurs cornacs, les marmots et leurs mères,
Dans ces réalités semblables aux chimères,
Ébahi par le monstre et le mioche, assourdi
Comme par la rumeur d'une ruche à midi,
Sentant qu'à force d'être aïeul on est apôtre,
Questionné par l'un, escaladé par l'autre,
Pardonnant aux bambins le bruit, la fiente aux nids,
Et le rugissement aux bêtes, je finis
Par ne plus être, au fond du grand jardin sonore,
Qu'un bonhomme attendri par l'enfance et l'aurore,
Aimant ce double feu, s'y plaisant, s'y chauffant,
Et pas moins indulgent pour Dieu que pour l'enfant.
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Ce livre est en somme comme le testament poétique d'Hugo. Conçu avec la naissance de Georges et Jeanne, les enfants de Charles Hugo, apparition survenue dans le vide créé par la mort de l'épouse de Victor, celle de ses fils et l'internement de sa fille Adèle, cet ensemble a trop souvent été réduit à quelques poèmes un peu mièvres pour anthologies thématiques. Il redistribue pourtant les thèmes développés ultérieurement par l'écrivain Composé de dix-huit sections comprenant de une à douze pièces où Hugo utilise une grande variété strophique, le recueil développe l'art du grand-père, soit celui d'«obéir aux petits». Loin du sentimentalisme familial chevrotant, il s'agit de rendre évidente la complicité des âges extrêmes dans leur relation avec l'au-delà. Naissance et mort sont deux aurores et le grand-père apparaît parfois comme un vieux gamin vaguement anarchiste, dispensateur de dons, ceux de la lune ou de friandises. Hugo donne le monde à ses petits-enfants.
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