GENNARO. - (...) _ Voilà donc son exécrable palais ! palais de la trahison, palais de l'assassinat, palais de l'adultère, palais de l'inceste, palais de Lucrèce Borgia !
Le masque d'une femme est sacré comme la face d'un homme.
DONA LUCREZIA.- Ainsi tu ne sais rien de ta famille ?
GENNARO.- Je sais que j'ai une mère, qu'elle est malheureuse, et que je donnerais ma vie dans ce monde pour la voir pleurer, et ma vie dans l'autre pour la voir sourire. Voilà tout.
GUBETTA. - Attendez ! attendez, madame ! laissez-moi respirer ! Quels ordres me donnez-vous là ? Ah ! mon Dieu ! il pleut des pardons ! il grêle de la miséricorde ! je suis submergé dans la clémence ! je ne me tirerai jamais de ce déluge effroyable de bonnes actions !
DONA LUCREZIA.- Bonnes ou mauvaises, que t'importe, pourvu que je te les paye ?
GUBETTA.- Ah ! c'est qu'une bonne action est bien plus difficile à faire qu'une mauvaise.
Le poète aussi a charge d'âmes. Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde.
(préface 1833)
Le théâtre est une tribune. Le théâtre est une chaire. Le théâtre parle fort et parle haut.
(préface 1833)
Tu ne sauras jamais rien de mon pauvre miserable cœur, sinon qu'il est plein de toi ! Gennaro, le temps presse, le poison marche, tout à l'heure tu le sentirais, vois-tu !
La vie ouvre en ce moment deux espaces obscurs devant toi, mais l'un à moins de minutes que l'autre n'a d'année.
II, I, 6.
GUBETTA
C'est qu'il faut que la queue du diable lui soit soudée, chevillée et vissée à l'échine d'une façon bien triomphante pour qu'elle résiste à l'innombrable multitude de gens qui la tirent perpétuellement!
Premier homme :
Comment faire ? Il ne peut pas être à la fois chez le duc et chez la duchesse, amant heureux et pendu.
Deuxième homme :
Voici un ducat. Jouons à croix ou à pile à qui de nous deux aura l'homme.