En Amérique, la politique est un divertissement. Les présidents sont des acteurs à la retraite, des présentateurs d'émissions de télé-réalité et, lorsqu'ils ne le sont pas, c'est qu'il ont passé trop de temps à jouer des rôles dans la vie pour le faire devant une caméra. En revanche, rien n'est plus politique que le divertissement. Depuis cinquante ans, Hollywood a plus fait pour la puissance américaine que tous les présidents réunis.
Tu ne seras pas le premier à régler des comptes sous le couvert d'un article.
J'ai été triste, désespérément triste, parce que j'étais abandonné ; parce qu'il m'avait ouvert la porte des secrets et qu'il l'avait refermée, parce qu'il avait éveillé les désirs et les avait etreints; parce qu'il m'avait donné accès à une autre vie, où je ne serais jamais seul, pour me rejeter dans la solitude. Parce qu'il avait été le maître et qu'il m'avait délaissé dans l'angoisse d'une servitude sans objet.
La pui d'un monde fictif élaborant une fable pour complaire aux passions tristes d'une humanité pulsionnelle.
Comme dans le film de Kubrick, une caméra dans un hélicoptère avait filmé le trajet de la voiture. Drysden n'existait pas. Le monde n'existe pas. Le monde est une histoire pleine de bruit et de fureur. Je revenais dans mon passé, à la recherche d'Ethan Shaw, à la recherche du sens et de la fureur.
Ce qui est terrifiant, à l lecture de la pièce, et ce n'est pas un vain mot, c'est la vision de cet homme qui se débat face à la vérité, alors que le lecteur et spectateur, en avance sur Oedipe, assiste à l'échafaudage tragique du malheur, le fameux renversement du bonheur au malheur prôné par Aristote. C'est Oedipe lui-même qui enquête sur le crime qu'il a commis et qui découvre avec une horreur croissante qu'il est l'auteur de ce crime, du plus affreux crime de l'humanité, celui de parricide et d'inceste.
Je le crois innocent. Mais que sait-on d’un iceberg ? Qu’est-ce qui affleure sous les silences ?
J'ai le sentiment que si chaque affaire est un fake, l'appréhension d'un simulacre généralisé est parfaitement juste, parce qu'elle correspond à la réalité que nous avons créée: celle d'un artefact hérissé d'émotions et de fictions. La puissance d'un monde fictionnel élaborant une fable pour complaire aux passions tristes d'une humanité pulsionnelle.
Je ne peux pas considérer ce qu'ils sont, je sais trop ce qu'ils ont été, sans doute parce que je n'en suis pas sorti ou parce que j'ai bâti ma vie contre ce passé - contre les années à Drysden. Je me sens nauséeux comme l'est forcément un homme en double exposition, la photo unissant les deux négatifs saturée de lumière.
En face de lui, j'éprouve le même sentiment d'une existence pleine que face à la pomme. L'oiseau, lui aussi, est. Il n'est pas englué dans le passé ou l'avenir, dans les significations, dans les annonces et les fonctions.