A l'aube, la prairie gisait dans un calme absolu.
Je ne pouvais pas imaginer faire l'amour sans les fleurs sauvages.
Chaque salamandre porte un code jaune et noir inscrit sur sa peau mouillée, luisante, chacune le sien. On dirait le plan d'un labyrinthe.
Le monde est devenu illisible, on ne sait pas ce qui s'y dissimule tout en s'exhibant.
Rejoindre les autres n’a jamais été simple pour moi.
On traversait les forêts poilues, pas possible comme elles étaient poilues, couvertes de fougères brisées par les pluies, de bruyères rugueuses, d’innombrables sortes de mousses, parfois quatre variétés sur un seul rocher, avec des formes de grands canapés, de fauteuils, d’oreillers, avec des matières de barbes et de torses virils, et aussi de pubis et d’aisselles féminins.
Il est mélancolique, le chant du rouge-gorge, ou tout au moins ténu, ravissant, fragile, sur le point de se briser en larmes.
La prairie, couverte encore d'un court regain de centaurées, de mauves musquées et des dernières marguerites que la pluie de la veille avait avivées, bougeait sur place, bougeait, agitant ses couleurs.
Puis, on était encore en octobre, sont arrivés des nuages blancs.Les nuages, c'est un peu comme des sécrétions de notre cerveau, on y voit ce qui nous hante.