Anthropologue de formation, elle avait compris qu'appartenir à un gang était un don du ciel pour des gamins qui ne trouvaient plus personne pour les aimer. En l'absence d'une mère ou d'un père aptes à les élever, cela leur offrait un abri ô combien bienvenu face à ce que Gabrielle avait fini par nommer "la tempête qui vient".
Le sexe, c'est une chose, ma chère. N'embrouillez pas la situation en tombant amoureuse.
On ne sait jamais ce qu'on a jusqu'à ce qu'on le perde.
Partout où tu regardes, la société s'écroule. Que ce soit à cause de l'alcool, de la drogue, des violences domestiques ou de la pauvreté, les familles ne font plus face.
Enquête après enquête, incident après incident, les preuves s'accumulaient, et Faraday trouvait difficile de ne pas en conclure -comme d'autres avant lui- qu'il regardait une société se déchirer. Pour une raison insondable, les miracles de l'après-guerre n'avaient pas produit les résultats escomptés. Un meilleur système de santé, un temps de travail raccourci, de plus grandes richesses, et même la garantie d'une espérance de vie plus longue n'avaient pas réussi à rendre les gens heureux. On se plaignait plus. On s'inquiétait plus. Et on commençait à se demander quand éclaterait cette bulle brillante et indispensable qu'était la vie moderne.
"Je t'aime Tess. Je t'ai toujours aimée et je t'aimerai toujours. Embrasse les enfants pour moi et n'oublie pas la famille que nous avons formée. Je ne pourrai jamais affronter ce qui m'attend. Pour tout te dire, je croyais qu'on avait réussi à s'en sortir, mais il s'avère que je me suis trompé. Peut-être étais-je trop exigeant. Peut-être en demandais-je trop.
Ou peut-être que le paradis n'est pas pour nous"