Nous n’apprendrons jamais à penser correctement si nous n’appelons les choses de leur nom véritable.
Car la guerre, si elle est faite en grand, détruit bien autre chose que la vie des hommes et des femmes individuels; elle ébranle tout l'ensemble des coutumes, des lois, de la confiance mutuelle, de la décence et de l'humanité devenues, par l'habitude, des choses admises sans réflexion, ensemble sur lequel sont fondées toutes les formes d'une vie sociale tolérable.
Être un homme complet, équilibré, c'est une entreprise difficile, mais c'est la seule qui nous soit proposée. Personne ne nous demande d'être autre chose qu'un homme. Un homme, vous entendez. Pas un ange, ni un démon. Un homme est une créature qui marche délicatement sur une corde raide, avec l'intelligence, la conscience et tout ce qui est spirituel à un bout de son balancier, et le corps et l'instinct et tout ce qui est inconscient, terrestre et mystérieux à l'autre bout. En équilibre, ce qui est diablement difficile.
La presse est tenue en tutelle afin que les adultes n’apprennent que ce qu’il convient au dictateur de leur laisser apprendre. Quiconque professe des opinions non orthodoxes est implacablement persécuté.
Nous continuons à croire, en dépit de toutes les preuves, que ces mauvais moyens peuvent amener les fins louables que nous désirons.
Une révolution violente ne peut rien accomplir, si ce n’est les résultats inévitables de la violence, lesquels sont vieux comme le monde.
La tyrannie ne peut exister, s'il n'y a obéissance passive de la part de ceux qui sont tyrannisés. Mais l'obéissance passive à l'autorité n'est pas compatible avec le libre exercice de l'intelligence. C'est pour cette raison que tout les tyrans font tous leurs efforts, soit pour supprimer complétement l'intelligence, soit pour l'obliger à ne s'exercer que dans certaines limites prescrites et suivant certains canaux qui ont été creusés pour elle à l'avance. D'où l'emploi systématique que font tous les dictateurs de cet instrument qu'est la propagande.
La défense de la démocratie contre le fascisme entraîne inévitablement la transformation de la démocratie en fascisme.