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Une bonne douzaine de nouvelles, la plupart écrite entre 1920 et 1930.
Les thèmes tournent autour de la vie quotidienne de gens simples en Corée.
Je n'ai pas trouvé de faiblesse dans ce recueil, toutes les nouvelles sont dignes d'intérêt. Deux ou trois m'ont véritablement emballé comme : "un jour de chance ou "nostalgie d'un regard furieux".
Un jour de chance.
Un tireur de pousse-pousse qui connait une certaine déveine professionnelle voit un jour sa chance tourner, les clients sont nombreux mais sa femme est gravement malade. Doit-il s'arrêter au retour d'un course ou profiter de sa bonne fortune ?
Nostalgie d'un regard furieux.
Une gisaeng, dame d'agrément genre geisha japonaise, travaille sans relâche. Un jour elle tombe sous le charme d'un beau jeune homme, qui ne rechigne pas à la dépense. Marié elle s'aperçoit que son mari vit à crédit et emprunte à tour de bras pour garder un train de vie opulent. Arrive le jour de l'échéance et cette question : si mon mari va en prison est-ce que je reprends le métier ?
Des gens simples, des mots simples mais percutants, des sujets de tous les jours mais racontés avec une force et une vigueur qui transpose tout le désarroi des différents protagonistes. Une super découverte grâce à l'opération masse critiques de Babélio.
Un immense merci aux ateliers du cahier, votre don ira fleurir les étagères de ma bibliothèque afin que d'autres en profitent.
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Autre auteur, autre parcours dans la littérature coréenne.
Je remercie les éditions Atelier des Cahiers et Babelio de m'en donner l'opportunité via la Masse Critique. S'agissant d'un recueil de nouvelles, j'ai pris le temps de les lire séparément.

Les nouvelles de ce recueil sont plutôt brèves mais très intenses en ressenti. Elles dépeignent la plupart du temps des personnages miséreux ou en prise avec un profond désarroi, dans la Corée des années 20. Les dates d'écriture s'étendent en effet de 1921 à 1929.
Le style de ces portraits est très réaliste, ancrés qu'ils sont dans la réalité de l'époque, tout en laissant une large part au développement psychologique. Les thématiques de la folie et du dédoublement ou encore du retour dans le village natal sont plusieurs fois illustrées. Souvent ces personnages subissent une situation et le lecteur va assister à leur réaction, ou découvrir pourquoi un personnage agit continuellement ainsi.
Il est difficile de parler des histoires sans trop en dévoiler… On croisera entre autre un homme qui tire des pousse-pousse, une jeune fille de 14 ans tout juste mariée, une surveillante dans un internat de jeunes filles, une couturière qui attend que son époux revienne de ses études, … le narrateur alterne entre la première et la troisième personne selon les textes.

J'ai aimé cette écriture concise qui aboutit chaque fois, en un long crescendo d'émotions, à un moment tragique voire dramatique. Cela m'a rappelé des lectures de nouvelles de Tchekhov. Des portraits marquants de gens du peuple Coréen !
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Superbe découverte à l'occasion d'une masse critique Babelio.
Ce recueil de nouvelles donne un aperçu vivant et sensible de la société coréenne des années 20 . A travers de courtes tranches de vie relatées sur le vif, Hyun Jin-Geon expose à la fois son talent de journaliste et d'écrivain pour faire ressentir les poids et les jougs qui pèsent sur ces personnages, que ce soit celui de l'occupation japonaise, celui de la misère, celui encore de la pression sociale qui pèse sur les classes aisées.
Le format très court de chaque nouvelle est extrêmement percutant et met en exergue la violence physique, économique ou psychologique à laquelle les personnages font face, du tireur de pousse-pousse qui s'épuise à gagner quelques misérables won à l'artiste qui subit les remontrances larvées de sa belle famille quant à sa vie bohème.
Beaucoup d'humour aussi, pour révéler les masques que chacun doit porter dans une société codifiée et aliénante.
Belle surprise et grand plaisir de lecture!
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C'est cela pour moi l'un des intérêts des masses critiques de Babelio, découvrir des livres qui m'attirent mais que je n'aurais probablement pas trouvé dans mes librairies habituelles, et que je n'aurais probablement pas osé acheter. Ainsi, on ne peut avoir que des bonnes surprises. Et celle-ci en fut une, à coup sûr.
Je connais peu, pour ne pas dire pas, la littérature coréenne, à part un recueil de nouvelles aussi, tiens d'ailleurs, d'un certain Hwang Sok-Yong, lui aussi très connu dans son pays mais qui s'est peu exporté jusqu'à nous. Ces quelques nouvelles sont donc pour moi une découverte presque totale, tant d'un auteur que d'un pays et aussi d'une partie de son histoire, car j'avais probablement déjà vaguement entendu que la Corée avait été sous domination japonaise, mais sans véritablement réaliser ce que cela voulait dire.

C'est dans ce contexte donc que j'ai ouvert ce livre et que j'ai commencé à égrainer les nouvelles une à une. Ce n'est pas pour l'originalité des nouvelles qu'il faut lire ce livre, la plupart des scénarii ont déjà été vus et revus, les chutes, lorsqu'il y en a, sont prévisibles dix pages à l'avance (sachant qu'une nouvelle fait souvent moins dix pages…). Pourtant, j'ai apprécié presque chaque minute de cette lecture. C'est la plume de l'écrivain qui fait ici toute la différence et qui donne une saveur particulière à ces nouvelles. Les descriptions, par exemple, sont pleines d'une immense poésie, avec un coup d'oeil tout asiatique qui dépayse tout de suite la lectrice occidentale que je suis. Comparer une vieille fille revêche à une ombrine séchée, c'est poétique dans la sonorité mais sans concession dans la signification.
Le contraste entre l'universalité des thèmes abordés et la particularité de la langue est un des traits les plus saillants de cette lecture, et un des plus émouvants aussi je crois. Et c'est ainsi que l'on découvre, par petites touches, les particularités d'une société aux codes bien marqués. le respect pour les aînés, avec ces relations très codifiées qui sont mises en scène dans « La mort de Grand-mère » ou bien la place de la femme dans ces années 20 empreintes de tradition, avec par exemple la femme de la nouvelle « Une société qui pousse à boire » qui ne connaît ni le sens du mot « études » ni celui du mot « société », mais elle a une confiance aveugle dans son mari. Tous ces petits détails qui rendent ces nouvelles particulièrement intéressantes et riches.
Je ne peux m'empêcher, pour ma référence personnelle, de faire une courte liste des nouvelles que j'ai préférées : une société qui pousse à boire (1921), L'incendie (1925), La vertu et le prix des médicaments (1929), La mort de Grand-mère (1923), et je m'arrête là pour ne pas toutes les citer. Cela m'amène d'ailleurs à me demander comment les éditions Atelier des cahiers ont réalisé ce recueil. Est-ce un recueil existant qui a été traduit intégralement, ou y a-t-il un travail de sélection dans l'oeuvre de cet auteur pour proposer un florilège de son travail ? Si c'est la deuxième option, comme j'ai tendance à le penser, je voudrais ici dire à quel point ce travail est ici bien mené. Les nouvelles sont toutes emplies de tristesse et de nostalgie (et c'est bel et bien un euphémisme), ce qui donne une unité certaine au recueil, mais dans le même temps, les nouvelles traversent toutes les couches de la société coréennes, certes principalement les plus pauvres, mais l'on côtoie aussi des garçons de bonne famille accompagnés d'une gisaeng (équivalent de la geisha japonaise) et l'on fait de très intéressantes incursions dans le milieu rural, où se déroulent deux des nouvelles que j'ai citées plus haut, celle de l'incendie et celle de la vertu.
L'Atelier des cahiers était une maison d'édition que je ne connaissais pas, mais dont je tiens ici à saluer le travail, que j'ai beaucoup apprécié, tant pour mettre à la disposition d'un lectorat francophone des oeuvres d'une très grande qualité et jusqu'alors introuvables, que pour la composition de ce livre qui, et par la forme (un beau papier agréable, une couverture qui reflète la diversité des nouvelles) et par le fond (et je souligne à nouveau l'intelligence du choix des nouvelles qui forment ce recueil), est un petit bijou très discret.
Pour finir, je remercie Babelio pour l'organisation de la masse critique qui m'a permis de gagner ce livre, et surtout, je remercie les éditions de l'Atelier des cahiers pour leur envoi, qui est une addition précieuse à ma bibliothèque et à mon cheminement de lectrice, et pour la qualité de ce livre dont ils ont assuré la publication ici et en Corée. J'ai grâce à vous découvert un auteur que j'ai envie de continuer à côtoyer et j'ai passé un moment empreint de tristesse mais plein d'intérêt et de beauté.
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Un jour de chance est un recueil de nouvelles dont les histoires sont implantées dans la Corée des années 1920-1930, alors colonisé par le Japon. Hyun Jin-geon nous dresse un portrait d'un peuple qui survit comme il peut, en prise avec la misère et leurs propres faiblesses humaines.
Pas une seule de ces nouvelles n'est en dessous des autres, et le recueil se lit facilement d'une seule traite. Une très belle découverte !
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Hyun Jin-Geon est un écrivain majeur en Corée au début du XXe siècle. Ses nouvelles sont un moyen de pénétrer dans la vie quotidienne des Coréens dans les années 20. Mais il ne faut pas être dépressif pour affronter la dureté de la vie dépeinte : enfant qui meurt de faim, femme qui vend ses vêtements pour pouvoir manger, conducteur de pousse-pousse qui sue sang et eau, jeune femme maintenue en esclavage par sa belle-famille... Malgré tout, Hyun Jin-Geon raconte cela dans une langue vivante, malicieuse, et même parfois crue. C'est un livre intéressant pour son aspect ethnographique et exotique (dans le temps et dans l'espace).
Pour l'anecdote, les amateurs de mots-croisés et de scrabble pourront voir les mots « li » et « won » évoluer dans leur milieu naturel 
Je tenais à parler enfin de l'objet livre, très agréable, léger, imprimé sur un papier jaune à grains.
J'ai eu la chance de recevoir ce livre suite à une opération "Masse critique", merci !
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