En jouant, chaque note en crée une autre, et elles s'assemblent, jusqu'à former une mélodie collective et intérieure.
Quand en 1943, le Richard procède à l'extermination de dizaines de milliers de déportés juifs sur les notes de Wagner, de Beethoven ou même de Bach, l'empire du Japon massacre de concert les Chinois par milliers.
Plus elle parcourt le pays, plus elle mesure les différences radicales d'interprétation entre musiciens japonais et maestro européens. Sous l'influence germanique de Furtwängler et Knappertsbusch, elle a appris à apprécier la musique charpentée et parfaitement symétrique. Ici, tout est différent. Les chefs d'orchestre ne se préoccupent pas de l'équilibre orchestral et les musiciens sont tout en retenue, en discrétion, en consensus, là où en Europe on leur a appris à révéler dans leur jeu leur personnalité et leur singularité propre.