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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour moi, le Coyote, c'est celui qui poursuit inlassablement le Road-Runner, celui qui se prend des explosions dans la gueule et des rochers sur la gueule.

Au Mexique, le Coyote, c'est celui qui fait passer la frontera aux migrants qui veulent aller dans le pays où un peroxydé à la mèche blonde orange ne voulait pas qu'ils aillent.

Si son premier roman était un récit linéaire, celui-ci est un roman choral et si certaines voix m'ont emportées, d'autres m'ont laissée indifférente.

Le point de convergence de ces personnages, c'est la frontière mexicaine-américaine.

Une fois de plus, l'auteur trempe sa plume dans une encre fort sombre, noire comme la nuit. C'est violent, très violent. le monde des Bisounours n'existe pas, ici. Nous sommes dans un monde cruel, impitoyable et vous savez que même si c'est une fiction, elle exsude la réalité.

Oui, c'est d'un réalisme à couper le souffle, le tout teinté de magie, de croyances, de mysticisme, de légendes, sans oublier la présence omniprésente de la Virgencita. Elle se trouve même représentée sur le blouson du Coyote.

Dans ce monde de folie, la Vierge côtoie des hommes armés qui s'en remette à sa bénédiction avant chaque opération, qui font bénir leurs guns, qui l'ont gravée sur les crosses de leurs flingues et où même le padre peut être un ancien de la A.B.

Malgré tout cela, le premier roman restera mon préféré car dans celui-ci, parmi les six portraits, deux ne m'ont pas emballés (la mère et Alma) et un autre m'a semblé moins puissant que les trois autres (Jaime).

Cette différence de puissance dans les personnages m'a fait redescendre brusquement à chaque fois que le chapitrage me ramenait à ces deux portraits.

Dommage…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les lamentations du coyote est un roman choral exprimant le désarroi, la violence, la pauvreté, les croyances mystiques des habitants de la Frontera.
La frontera, cette zone de non droit séparant le Mexique des Etats Unis où chacun lutte pour sa survie.
A travers le récit de plusieurs personnages, Gabino Iglesias nous raconte le quotidien d'une zone où la vie compte peu.
Il y a ... :
Pedrito, un jeune garçon qui lors d'une partie de pêche assiste à l'assassinat de son père et qui n'aura de cesse de vouloir se venger,
la Mère, une femme enceinte d'une entité mystérieuse, mi humaine mi animale qui va la rendre folle,
le Coyote qui tente - par la violence - de faire sortir les enfants de cette zone sans avenir et dangereuse pour leur permettre de gagner les Etats Unis,
et bien d'autres personnages tous plus obscurs les uns que les autres.

A la frontière du fantastique, ce roman noir, puissant, magnifiquement écrit, vous embarque dans un univers où l'amour, la violence, le deuil et le désespoir s'entremêlent.
Toutefois, la juxtaposition des récits / personnages (qui n'ont pas tous de liens entre eux), m'a laissée un sentiment d'incohérence et d'inabouti.




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Des voix s'élèvent de ce roman...Celles de ceux et celles qui veulent passer la Frontera...Qui ne veulent pas rester au Mexique, sans avenir, dans la violence, qui voient dans les Etas-Unis la seule porte de sortie possible. Mais déjà difficile à franchir, cette Frontera est encore plus fermée avec l'arrivée de Trump au pouvoir...
Le roman alterne les chapitres centrés autour d'un personnage, sans forcément de liens entre les uns autres, mis à part la force qui s'en dégage. Chaque personnage est animé d'une rage folle, d'un désespoir qui le poussera à aller bien au delà de ses possibles.
Ce roman est bien différent du premier de l'auteur, Santa Muerte. le rythme est bien moins explosif, mais tout aussi percutant.
Merci à Sonatine et Netgalley pour cette lecture.
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Situé entre réalité et mysticisme, ce roman provoque deux sentiments contradictoires. Tout d'abord celui des "lamentations" du lecteur, lassé par instant (beaucoup trop) par les représentations scéniques, les divagations paysagères ou les portraits bien ciselés mais à rallonge, dont parfois on ne sentait pas trop la nécessité. Et puis, par-delà ces séquences de narration longuettes pour ne pas exagérer en diarrhées narratives, cette aimantation du sujet sinon du texte. Gabino Iglesias d'origine portoricaine mais vivant à Austin au Texas a parfaitement saisi l'âme latino des immigrés en-delà de "la frontera" ou des Mexicains en-deçà. Sa construction, en vouant un chapitre à chaque personnage pose l'éternelle question du "où veut-il en venir et où veut-il nous emmener." Une attirance qui nous rapelle quelque peu le fado des Portugais. Cette saudade où se mêlent la tristesse, la mélancolie, la nostalgie et par extrapolation dans ce territoire du sud-est des Etats-Unis - où sont enracinés des traditions bien amalgamées à la religion - la pauvreté, le désespoir, le fatalisme et une angoisse permanente. L'auteur fait transparaître toute son humanité, mais aussi toute son émotivité et sa pitié dans cette suite de portraits au scalpel qui se terminent par des situations dramatiques pour ne pas dire gore dans certains cas. C'est finalement probablement l'attrait principal de son oeuvre dans l'air du temps (très actuel) de cette région puisque Donald Trump y est consigné comme "le guignol aux cheveux orange." Une lecture donc à ne pas conseiller aux personnes déprimées.
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Avec son précédent – et premier – roman, Santa Muerte, Gabino Iglesias revendiquait l'invention – excusez du peu – d'un nouveau genre littéraire : le barrio noir. de la violence totalement assumée, mais tempérée par un ton décalé, le tout généreusement saupoudré de mysticisme, mais aussi et surtout un fond de multiculturalisme hispano-américain pour lier l'ensemble.

Un cocktail explosif qui a été d'une redoutable efficacité avec Santa Muerte, autant dire que j'avais hâte de retrouver tous ces ingrédients en me plongeant dans Les Lamentations du Coyote.

Sur ce point je n'ai pas été déçu, tous les ingrédients sont bel et bien présents pour assembler un barrio noir à la hauteur des exigences de l'auteur / fondateur du genre… mais, parce qu'il y a un mais, et même plusieurs.

Mon plus gros bémol tient d'abord dans la forme. Plutôt que de proposer un roman avec une intrigue plus ou moins complexe, Gabiano Iglesias opte pour six arcs narratifs (dans l'ordre d'apparition : Perdrito, La Mère, le Coyote, Jaime, Alma et La Bruja) qui, à l'exception des chemins de Perdrito et du Coyote qui se croiseront, ne sont liés par aucun fil rouge (hormis la fameuse frontera mais ça ne suffit pas à créer un tout cohérent).

Peut-être que si l'auteur avait opté pour un recueil de nouvelles la sauce aurait mieux pris, passer de l'un à l'autre des récits au fil des chapitres ne présente pas grand intérêt à mon goût.

Force est aussi de reconnaître que seuls les récits de Perdrito et du Coyote m'ont réellement convaincu ; en étoffant un peu il y avait même matière à faire un roman à part entière.

Le parcours de Jaime pourrait se résumer à trois petits tours et puis s'en va ; une histoire sans réelle surprise qui n'apporte pas grand-chose (voire strictement rien) à l'ensemble.

Les récits consacrés à La Mère et à La Bruja optent clairement pour une approche placée sous l'angle du fantastique, mais pêchent tous les deux par leur superficialité excessive. C'est d'autant plus dommage que dans les deux cas il y avait un fort potentiel.

Enfin j'ai trouvée toute la partie consacrée à Alma trop décousue, c'est certes le texte le plus engagé du roman, mais le message est noyé dans un excès de zèle qui est plus nuisible qu'autre chose.

Sur le fond aussi je n'ai pas été emballé outre mesure. Je n'ai pas retrouvé le côté décalé qui m'avait tant séduit dans Santa Muerte. Plus globalement j'ai trouvé que l'ensemble des ingrédients était mal dosé (trop de mysticisme notamment)… ça m'a fait l'effet d'un cocktail mal maîtrisé, un peu comme un mojito dont le rhum aurait été complètement noyé sous l'eau gazeuse.

Bref c'est un peu déçu que je referme ce bouquin… peut-être que j'en attendais trop. Ceci dit je mentirai si je disais que je me suis ennuyé à la lecture de ce roman, disons que contrairement à Santa Muerte je ne lui reprocherai pas son nombre de pages… au contraire ! En l'état il se lit vite, ça tempère la déception.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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La frontera… la frontière… celle qui sépare les Etats-Unis d'Amérique et le Mexique; celle dont on a tant entendu parler avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Cette frontière est pour nous un trait sur une carte, mais lorsqu'on s'en approche, on se rend compte que ce n'est pas qu'une simple ligne à franchir. Il y a ici une zone de non-droit, une zone que l'on souhaite traverser pour se sauver, mais dont la traversée pourrait nous tuer… ou pire encore.
Nous suivons plusieurs personnages : Pedrito, La Mère, le Coyote, Jaime, Alma et Inmaculada. A la manière d'un roman choral (mais sans changement de style à chaque personnage) nous suivons ces destinées d'un côté ou de l'autre de la frontière. Certains qui souhaitent la traverser, d'autres qui veulent dénoncer la situation, ou tout simplement ceux qui y [sur]vivent.
On retrouve le style particulier des romans hispaniques où le réel se mêle à l'irréel sans crier gare. Car autour de cette frontière se passent des choses qui sortent de l'entendement. Des âmes meurtries qui restent hanter les lieux, des croyances plus ou moins glauques.
Gabino Iglesias nous montre sans retenue le monde autour de cette frontière mexicaine, la violence qui y règne, le courage et l'espoir de ceux qui souhaitent passer mais aussi de ceux qui aident à passer. Car le passeur, le coyote, lui, a une mission sans fin.
J'ai aimé découvrir cet endroit du monde sur lequel j'ai très peu lu jusqu'à présent. Gabino Iglesias ne prend pas de gants pour nous décrire cet univers très particulier. C'est raconté de telle manière que la partie paranormale est complètement intégrée au réel et je ne serais pas surprise que tout ceci soit exactement ce qui se passe à la frontera.

Livre lu en partenariat avec le Picabo River Book Club ainsi que les éditions Sonatine.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Mon premier de Gabino Iglesias.
Très surprenant de se plonger dans une sorte de roman mosaïque. On sent le fil rouge derrière les tragédies des personnages, un soupçon de Tarantino dans la manière de raconter les rencontres et les tueries.
L'auteur essaie de nous faire ressentir au travers de toutes ses situations ubuesques ce qui se trame tout au fond des personnages, ce qui est insondable, dérangeant et contradictoire.

Une belle tentative, à ne pas aborder comme un simple roman
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Bienvenue à La Frontera!
Gabino Iglesias, dans son nouvel opus dresse le portait d'une population désabusée, laissée pour compte, à La Frontera, zone de non droit, à la frontière du Mexique et des Etats Unis.

A travers les portraits de Perdito, la mère, Jaime, le Coyote et quelques autres, Gabino Iglesias dépeint des hommes, des femmes, des enfants gangrénés par la violence, sans espoir, sans avenir. La foi est leur salut, La Virgencina, la Vierge, vengeresse.

Roman brut, aride comme le désert qui assèche les larmes, Gabono Iglesias ne laisse pas beaucoup de répit à son lecteur. A l'image de ce premier chapitre où Perdito part pêcher avec son père, chapitre bucolique qui se termine dans une trainée de sang. le ton est donné. de bucolisme il n'en sera plus question.

Roman engagé s'il en est, il y est question d'émigration, de fuite vers un avenir de l'autre coté de la frontière. Il y est question de politique avec l'arrivée de « l'homme à la peau orange » à la présidence américaine et du durcissement des contrôles aux frontières. Il y est question de lutte, de survie, de vengeance. de vengeance surtout. Car lorsque l'on a tout perdu que reste-t-il pour continuer à avancer dans la vie que la vengeance?
Le tout est teinté de légende et de mysticisme mexicain. Des âmes qui ne connaissent pas le répit peuplent ce monde dévasté, cherchant elles aussi la vengeance, cherchant elles aussi un monde meilleur.
Ce roman ne peut pas laisser indifférent. A l'image de la trilogie de Don Winslow, qui se termine d'ailleurs par La frontière, il ne fait pas bon vivre à proximité de la frontière Mexicano américaine. Les deux auteurs décrivent un même climat de terreur et de violence, les deux auteurs dresse une image assez pessimiste de l'avenir.
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