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Lizka vit seule avec sa mère dans le village de Lopoukhov où elle étouffe dans une vie monotone.
A Lopoukhov tout ce sait ce qui n'a pas rendu sa vie très facile entre un père qu'elle a peu connu car il a disparu dans des circonstances non élucidées et une mère se retrouvant seule, paumée, sans ressource et n'ayant trouvé comme moyen de subsistance que sa beauté pour se faire entretenir par des hommes riches.
A 17 ans Lizka séduit Pacha un jeune ouvrier timide qui s'en vante ensuite dans tout le bourg où ce n'est que commérages, regards fuyants et allusions la comparant à sa mère.
Ecoeurée elle décide de partir chez sa tante qui habite la ville de G où elle a la possibilité de suivre des cours d'infirmière.
Une tante pas très enchantée de la venue d'une nièce qu'elle ne connaît pas et qui décrète, quand elle la voit, qu'elle ne pourra l'héberger car "elle émet de l'énergie négative qui pourrait nuire à l'aura de son appartement" et l'envoie dans un foyer de travailleurs à proximité de l'école d'infirmières.
Un foyer surpeuplé, elles sont quatre filles dans une chambre, et insalubre où à la suite d'une opération anti-cafards ceux-ci envahissent les chambres ; tous les occupants s'enfuient alors dehors affolés mais profitent vite de l'occasion pour fêter l'évènement à coups d'alcools même frelatés.
Lizka en a vite marre de ce foyer ainsi que de Kikimora (1) une vieille fille aigrie et puritaine, responsable de la chaire de médecine, qui ne supporte pas que Lizka lui tienne tête. Et que dire de Micha, dont elle est tombée amoureuse, qui se révèle être un aventurier, menteur et escroc qui a profité d'elle.
Lizka pleure un peu mais continue à aller de l'avant et quand elle rencontre Viktor, un politicien opportuniste, elle va s'installer chez lui tout en continuant de travailler.
Cela ne dure qu'un temps et d'autres hommes se succéderont qui la décevront tous dans sa recherche du "prince charmant".
Une Lizka attachante, intègre et toujours optimiste dans sa recherche du bonheur malgré ses déboires et avec des amies dont l'affection et la présence l'aident à supporter la vie quotidienne.
Des amies qui, elles aussi, essayent de survivre avec courage et humour, dans cette Russie des années 90 où règnent la pauvreté, la violence et les inégalités sociales avec des hommes qui n'ont pas toujours le beau rôle.
Plus tard on la retrouve vivant dans une autre ville avec kostia un poète un peu pantouflard.
Sera-t-il le dernier homme de Lizka ? il aimerait bien mais elle-même le sait-elle ?
Une histoire écrite par Alexandre IKONNIKOV avec beaucoup d'humanité et de tendresse envers son héroïne.


(1) Personnage de la religion populaire, esprit mauvais qui hante le foyer.
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Ce roman fait partie de la modeste catégorie des découvertes du fait de leurs traducteurs.
Antoine Volodine, en plus d'être très probablement le plus grand écrivain francophone contemporain, traduit également de la littérature russe et portugaise.
Son univers singulier érige mécaniquement ces livres comme de vibrantes curiosités… sur le papier…

Car autant le dire tout net, la note ne saurait mentir, c'est avec un livre plutôt terne et inachevé que nous avons affaire. Il fait suite à un premier nettement plus maitrisé, « Dernières nouvelles du bourbier », salué par la critique, justifiant le suivi de l'éditeur pour cet auteur russe écrivant aussi en allemand, jamais publié dans son pays malgré sa résidence permanente.
En recherchant plus d'informations sur son compte, on apprend que depuis 2005, il n'a plus donné aucune nouvelle… Si son éditeur français l'Olivier pouvait y remédier… (sa notice sur leur site est plus que laconique et parcellaire…) Il faut dire… le bourbier…

Bref, ce roman, après un recueil de nouvelles original, démarre de manière fort classique, l'histoire d'une fille plutôt jolie au prise avec les pièges de ses semblables, au moment de s'établir dans la vie adulte ; roman d'apprentissage au ton intimiste, rempli de ces banales injustices dont on souhaiterait qu'elles ne soient pas toujours passage obligé dans la constitution d'une personnalité.

L'histoire et la plume sonnent justes, jusqu'à ce que l'auteur tente de donner une dimension supplémentaire à son roman, lors des deux derniers chapitres, où sans crier gare il adopte le point de vue de l'homme qui va devenir celui de Lizka.
Pourquoi pas… sauf que c'est réalisé sans grande réussite, donnant au tout l'impression de s'être pris une violente queue de poisson.

Passée la fin, on reprend les derniers moments de Lizka, cherchant une raison à cette abandon subit, sans succès.
Dommage, car ce petit roman réaliste avait de bons atouts, son héroïne attachante… Ce procédé final, loin d'apporter un supplément d'âme au récit, jette le discrédit sur une histoire qui eût le tort de ne pas rester comme elle était : simplement simple… ce qui s'avère souvent plutôt compliqué…
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Lizka a 17 ans et est fermement décidée à vivre sa vie comme elle l'entend. Cette prise en main subite commence forcément par le départ de son village natal, devenu trop petit pour la grande Lizka. Mais là-bas, dans la grande ville, la vie n'est pas aussi facile qu'elle aurait pu croire, aussi belle qu'elle aurait pu rêver. Une rencontre de hasard l'a fait tomber amoureuse de Micha... qui s'avéra un bel escroc... Puis, il y eut Viktor, grand apparatchik voué au parti... Se succéderont encore Arthur, le conducteur de trolleybus... puis Max, héros et blessé de guerre... puis Kostia le poète...

Les rues sont froides, sales et couvertes de boue. Les immeubles sont en état de décrépitude avancée, à la limite de l'insalubrité. Les logements sont étriqués et rares. Les boulots sont peu gratifiants. Malgré tout, il reste la bière, la vodka et l'alcool pour tenir le coup... et aussi l'amitié et l'amour. Car, ce que l'on retient de ce roman, ce sont les aventures de tous ces héros russes sortis de l'ordinaire, qui ont toujours foi en leur destin et qui malgré cette morosité ambiante tentent toujours d'aller de l'avant, d'avancer dans la vie en gardant un brin d'optimiste et de fatalité.

Au final, Lizka s'en sort toujours. Elle a su garder son âme d'enfant qui lui fait oublier rapidement ses mésaventures pour passer à autre chose. Dans toutes les situations, elle garde son envie de vivre, son optimisme et son humour. C'est ce qui fait aussi le charme de ce roman (en plus des formes de Lizka). Alexandre Ikonnikov finira par avouer qu'il aime son héroïne, et que son thème principal d'écriture est en fait l'humain... et la recherche du bonheur. Lizka nous présente sa Russie à travers tous ses hommes. Il y'a de bon côté à vivre dans ce pays, et des moins bons... comme les hommes. L'important est de vivre, et de continuer à vivre en gardant le sourire et aussi l'espoir qu'un jour la Russie retrouvera ses fastes, qu'un jour le monde deviendra meilleur, qu'un jour Lizka trouvera son homme...
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Lizka élevée seule par sa mère Elena Georgievna. Cette dernière sans étude et donc sans un sou, accorde ses faveurs aux hommes riches du coin pour permettre à sa fille et à elle de subvenir à leurs besoins, dans cette URSS pauvre.
Vladimir Ogourtsov, son père est absent. Militaire portée disparut dans l'une des guerres que mène le pays, il n'a pas pu voir sa fille grandir ni lui apporter sa présence et encore moins de quoi l'aider financièrement car sa pension de combattant pour veuve n'est pas accordée.


En grandissant Lizka découvre son corps, son envie de briller, telle une fleur dans cette masse d'arbres qui lui fait de l'ombre. Avoir elle aussi un peu de lumière de soleil. Être aimée, appréciée…
Mais tout autour d'elles les autres filles ont la même envie, et se font de l'ombre les unes aux autres, plutôt que d'être tous amies et vivre en harmonie. Ce qui l'oblige à 17 ans de déménager dans la ville de G. ou habite sa tante, puis à loger dans un foyer communautaire avec trois autres filles, toutes quatre étudiantes, travaillant dans le milieu médical.


Lizka, belle femme et inconsciente des dangers masculins qui peuplent tout autour d'elle tombera sous leur charme… Chacun lui apportera une idée de ce qu'ils sont… Dont le point commun est qu'ils sont tous menteurs, manipulateurs, violents, et alcooliques. Mais dans ce froid et immense pays, la vodka et l'alcool à 90° est courants, voire banals.

Nombreux sont ses échecs en amour, faute de trouver le prince charmant qui peuple ses lectures et qu'elle aimerait voir dans la réalité. Mais hélas, peu d'hommes ont l'air de lire des livres, et encore moins ont envie de s'inspirer d'eux et de se comporter en gentleman.


La vie est pénible dans ce monde d'humains, dans cette pauvreté, et ce système corrompu… Mais il arrive à Lizka de prendre le temps de se poser, de méditer, rêvasser sur ce qui l'entoure et devient resplendissante.



Alexandre Ikonnikov à travers ses personnages nous plonge dans la Russie actuel tant social que politique. La misère et la corruption du pays, n'aide pas le petit peuple et encore moins ne leur donne le moral. L'histoire de Lizka et sa quête du bonheur, mais aussi d'un but dans sa vie, peut-être en chacun de nous, ceci est une assez triste réalité qui nous est propre nous humains.
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Dans la Russie des années 90, Lizka quitte son village pour échapper aux racontars à propos de la vie dissolue de sa mère. A elle la grande ville et la vraie vie ! Une place à l'école d'infirmières, un logement dans un foyer et voilà la belle vie. Mais l'apprentissage de la liberté est douloureux. Cinq hommes se succèderont dans sa vie, lui apportant chacun un peu de bonheur à sa manière et lui permettant de mieux se connaître.

Ecrit comme un conte moderne, ce roman se lit d'une traite. Comme dans son précédent ouvrage "Dernières nouvelles du bourbier", Ikonnikov donne un reflet contrasté de la vie actuelle en Russie. Problèmes sociaux, renouveau politique (on prend les anciens et on recommence !), libération des moeurs, tout y passe dans un véritable tourbillon où l'on se laisse emporter en passant avec jubilation du cynisme au fatalisme et à l'insouciance.
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Lizka est une jeune femme qui vient d'un milieu assez difficile : son histoire familiale n'est pas très glorieuse, entre son père qui a disparu dès son plus jeune âge, sa mère qui se prostitue régulièrement pour subvenir à leurs besoins, et les rumeurs qui court à son sujet, elle ne tient plus. Par chance, une école d'infirmière dans la ville voisine accepte qu'elle vienne suivre les cours. C'est ainsi que, du haut de ses dix-sept ans, Lizka décide d'échapper à cet avenir peu attrayant et de partir vivre sa propre vie.

Même si Lizka est un peu naïve au début, on n'arrive pas à lui en vouloir. Elle ne rêve que du bonheur et pour ça elle va faire trop vite confiance aux hommes qui la séduisent. Mais au fil du temps, elle va apprendre à ses dépens, se forger un caractère et tout faire pour vivre sa vie comme elle l'entend. Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est qu'elle n'abandonne jamais. Bien qu'elle va vivre d'affreux moments, elle retombe toujours sur « ses pattes » et continue d'avancer quoi que cela lui en coûte. Elle reste fidèle à elle-même et à ses valeurs.

Bien sûr, on ne peut pas parler de ce livre sans parler des hommes. On en rencontre différents types : des escrocs, des riches politiciens, des ouvriers, des blessés de guerre, des poètes, tant d'hommes si différents et pourtant si proches. Et c'est à travers ces hommes (et l'influence qu'ils auront sur la vie de Lizka) que l'auteur nous présente la Russie et son histoire, sa société, son gouvernement. Plongé dans ce milieu populaire, on y découvre les difficultés de la vie mais aussi les petits moments de bonheur, entre amour et amitié.

Dernier point que j'aimerais aborder est celui de la sexualité. Nous sommes dans les années 90 en Russie et pourtant, malgré les politiques que nous connaissons de ce pays, on voit apparaître une certaine libération sexuelle. Elle est présenté à plusieurs reprises dans le roman avec notamment l'évocation sans grands tabous de l'émancipation sexuelle des femmes, mais également de celle de l'homosexualité. C'est un aspect du livre que j'ai vraiment apprécié et qui contraste vraiment avec les préjugés que nous pouvons avoir sur ce pays.

En bref, un livre assez court, bien traduit, et qui vous donne à voir des êtres humains qui ont foi en leur destin et en la possibilité d'un monde meilleur.
Lien : http://mangeonsleslivres.blo..
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Histoire d'Elizaveta, qui ne sera jamais affectueusement appelée Liza ou Lizouchka, mais Lizka, ce qui est plutôt péjoratif. Elle quitte son village pour une grande ville, et se heurte au système bureaucratique soviétique, puis à sa chute. Elle rencontrera des hommes tous plus minables les uns que les autres, y compris l'apparatchik qui se recycle habilement après la chute de l'URSS. Cynique et désabusée par moments, l'auteur nous indique que le nombre de miliciens augmente proportionnellement au mécontentement des citoyens. Que les hommes évitent de passer devant les bureaux de l'armée, qui cherchent de la chair à canon pour des guerres inutiles.
On en a marre d'attendre, mais pas la peine de songer à préparer la révolution: c'est interdit.
Lizka se rend compte qu'elle cherche le bonheur et ne sait pas ou il est. Ses beaux parents lui font des remarques acerbes parce qu'elle a éraflé le parquet, elle se demande comment on peut vivre au nom d'objectifs aussi misérables alors qu'il y a un ciel, de l'eau, et au dessus des étoiles.
La fin est assez surprenante car un narrateur intervient. Mais je ne vous dévoilerai pas de qui il s'agit!
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