Le commissaire Erlendur Sveinsson a pris quelques semaines de congé à la suite d'une enquête difficile. Son adjointe, Elinborg, est chargée de rechercher le meurtrier de Ronulfur, un homme retrouvé égorgé à son domicile alors que tout porte à croire qu'il venait de violer une jeune femme. En effet, on a retrouvé du Rohypnol, la drogue des violeurs, dans ses poches, mais aussi plus étrangement dans son organisme. Par ailleurs, il était vêtu d'un tee-shirt qui aurait pu appartenir à sa victime. Qui est-elle ? Dans sa fuite précipitée, elle a oublié sous le lit une écharpe en cachemire imprégnée de l'odeur des épices dont on se sert dans la cuisine indienne.
Ronulfur, le technicien en informatique, est-il l'employé modèle que décrivent son employeur et ses collègues ? Ou faut-il se méfier d'un célibataire qui semble avoir des rapports bien étranges avec les femmes qu'il côtoie ? Seul Edvard, professeur dans un lycée, a lié une amitié avec ce solitaire, les deux hommes partageant le même goût pour le cinéma.
Pour Elinborg, le flair est peut-être avant tout une question d'odorat plutôt que d'intuition. Il va lui permettre de retrouver Nina, l'étudiante qui a été violée par Ronulfur, ainsi que son père, Konrad, mais aussi le meurtrier du violeur qui avait laissé dans l'appartement une bien étrange odeur sauf pour Elinborg, femme de mécanicien.
Cette histoire est avant tout celle d'une vengeance. Elle frappe un criminel qui a abusé d'une jeune fille, un soir d'été, au bord d'une rivière, après un bal villageois.
Arnaldur Indridason excelle à dépeindre les moeurs rudes des Islandais, leur réserve et leur dignité, mais aussi leur désarroi devant les bouleversements introduits par la modernité, que ce soit l'exode vers la ville, l'effacement des valeurs traditionnelles ou encore la fragilisation des liens familiaux. le personnage d'Elinborg, son humanité, ses préoccupations de mère et d'épouse apportent une fraîcheur au roman quand la personnalité tourmentée de son patron, Erlendur, en renforce le côté sinistre. L'intrigue est forte, bien menée, ce qui donne beaucoup de plaisir au lecteur.