Qu'il fût riche ou sans le sou, Jobs, qui avait connu dans sa vie la disette comme l'opulence, avait toujours entretenu avec l'argent un rapport complexe. Hippie en lutte contre le matérialisme, il avait pourtant fait fortune en exploitant les idées de génie d'un ami qui, lui, voulait les offrir au monde gratuitement. Adepte du zen, il avait fait un pèlerinage en Inde pour trouver l'illumination intérieure, mais avait découvert que sa voir était de créer une entreprise. Et pourtant, tous ces facteurs, d'apparence contradictoires, semblaient s'emboîter avec une certaine harmonie.
Jobs était contre les boutons on/off, jugés inélégants . La solution était de "balayer l'écran pour l'allumer" , un geste simple et ludique qui sortirait l'appareil de son mode veille.
A ce moment-là , Jobs aurait pu tout simplement se tourner vers le piratage . De la musique en accès libre aurait rendu l'iPod encore plus attractif . Mais parce qu'il aimait vraiment la musique - et les artistes -, il était contre ce qu'il considérait comme un pillage de la création.
L'appareil a de la noblesse; il annonce sa valeur tout en dégageant une impression de sérénité , de retenue . Il n'agite pas sa queue sous votre nez. Mesuré, et fou en même temps , avec ses ecouteurs qui flottent au vent. Voilà pourquoi le blanc ! Le blanc n'est pas une couleur neutre! Il est pur et silencieux .Voyant et discret en même temps.
"Quelle est la différence entre Apple et un camp scout?
Réponse :les scouts sont dirigés par des adultes"
L’une des grandes forces de Jobs, c’était sa capacité à se concentrer sur l’essentiel. « Décider ce qu’on ne doit plus faire est aussi important que de décider quoi faire, disait-il. C’est vrai pour le management des sociétés, c’est vrai aussi pour les produits. »
Si on veut mener une vie créative, comme un artiste, il ne faut pas regarder en arrière. Il faut savoir tirer un trait sur ce qu’on était et ce qu’on a fait, et tout recommencer à zéro.
Lorsque le design définitif fut arrêté, Jobs rassembla toute l’équipe pour fêter l’événement. « Les artistes signent leur œuvre », déclara-t-il. Alors il sortit une feuille de papier millimétré, un feutre fin, et demanda à tous d’écrire leurs noms. Les signatures seraient gravées à l’intérieur de tous les Macintosh. Personne ne les verrait jamais, à l’exception des réparateurs. Mais tous les membres de l’équipe savaient que leurs noms étaient là, sur la face interne du boîtier, comme ils savaient que la carte mère à l’intérieur était d’une finition irréprochable. Jobs appela chaque membre, un à un, pour venir signer. Burrell Smith fut le premier. Jobs passa en dernier, après les quarante-cinq autres. Il trouva une petite place au milieu et écrivit son nom, tout en minuscules. Puis il leva sa coupe de champagne. Atkinson se souvient encore de cet instant : « À ce moment-là, nous savions que nous avions créé une œuvre d’art. »
J’aime quand on peut proposer quelque chose de beau et d’utile pour un coût modique, disait-il en désignant les maisons d’Eichler aux lignes épurées. Cela a été ma vision originale pour Apple. C’est cela qu’on a tenté de faire avec le premier Mac. Et c’est ce qu’on a fait pour l’iPod.
Son histoire est, à la fois, instructive et une mise en garde ; on y apprend de grandes leçons sur l’innovation, la relation à autrui, le pouvoir et les valeurs humaines.