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4,2

sur 1533 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Défis ABC et Atout-prix 2016-2017

Le charme discret de l'aristocratie anglaise... Que serait-il sans ses butlers, majordomes empreints de la parfaite dignité que requiert leur fonction?
Stevens est majordome d'une grande maison, Darlington Hall, hélas passée dans les mains d'un riche américain, les temps changent, n'est-il pas?
À l'occasion d'un voyage à travers l'Angleterre, dans la Ford prêtée par son nouvel employeur, Stevens se remémore le passé, l'entre-deux guerres et les rencontres diplomatiques entre hauts personnages européens, les relations ambiguës entre Lord Darlington et l'Allemagne nazie, et la vie domestique, avec la présence de Miss Kenton, la gouvernante qui dirige avec la maison. Jamais il ne départit de sa dignité, jamais sa vie privée ne saurait primer sur le devoir de la profession, pas même la mort de son père... Alors, même s'il s'accorde le privilège de lire quelques pages de romans sentimentaux, c'est pour améliorer sa maîtrise de l'anglais, ce ne serait pour le plaisir. Et cette Miss Kenton, qui a quitté la maison pour se marier, aurait-il été envisageable d'éprouver des sentiments pour elle?
Un roman plein de retenue, de délicatesse, de nostalgie, vestiges du jour, vestiges d'une époque, vestiges d'un rêve...
Tout en demi-teintes, un roman plein d'ombres, de lumières tamisées, le charme d'un thé dans une bibliothèque...

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Je reste mitigée concernant ce roman : autant je me suis délectée de la narration, autant le récit m'a laissée sur ma faim. Vous savez, ces livres où vous attendez durant toute votre lecture qu'ils démarrent, qu'il se passe « quelque chose » ?
Le fait est que Les vestiges du jour est un peu trop contemplatif pour moi. En général, cela est compensé par des réflexions intéressantes, mais ici elles portent principalement sur la dignité de la fonction de majordome. Ce n'est pas inintéressant, mais quelque peu lassant, à la longue…

Le narrateur de ce récit est Mr. Stevens, un majordome tout ce qu'il y a de plus digne, justement. Au cours d'un voyage de quelques jours, il se remémore les années écoulées au service de Sa Seigneurie, le rôle que lui-même a pu jouer, indirectement, dans les grandes affaires de ce monde et sa relation avec Miss Kenton, l'intendante de l'époque et la raison de son petit périple actuel.
Au fil des souvenirs, le lecteur comprend que ce bon Stevens s'est dévoué corps et âme à son métier, qui à en négliger complètement ses sentiments… C'est le triste constat que l'on dresse à la fin du roman et c'est un peu frustrant que Stevens ne fasse rien pour y remédier et même pire, qu'il se voile autant la face que possible… Alors autant c'est intéressant lorsque le personnage a été empêché pour une raison extérieure, mais il s'agit ici d'être un bon majordome à ses propres yeux, c'est tout de même crispant de constater qu'il a placé cette fonction plus haut que le bonheur !

Avec tout ça, il est indéniable que ce roman a fait son petit effet sur moi… Au final, je ne peux pas m'empêcher de me dire « tout ça… pour ça ?! » et de regretter quelques longueurs, mais l'auteur a parfaitement réussi à transmettre cette mélancolie d'une vie à côté de laquelle Stevens est passé…
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J'ai failli abandonner la lecture de ce roman à plusieurs reprises : assister pendant des dizaines de pages aux réflexions du personnage principal, M. Stevens, sur la notion de dignité pour un majordome (butler, in english) m'a paru très long, trop long ; car les préoccupations d'un majordome sont loin de mes centres d'intérêt. Et l'effacement volontaire et total de son individualité devant sa fonction a fini par m'agacer : devenir un robot ou un pantin manipulé par un employeur qui s'accroche à un monde en voie de disparition n'est pas l'idée que je me fais d'un homme digne de ce nom.

Et puis… par touches à peine perceptibles et de plus en plus fréquentes au milieu du fatras sus-mentionné sont apparues des réflexions de M. Stevens donnant à penser qu'il mesurait combien cet effacement avait été vide de sens et lui avait fait perdre quelques belles occasions de réussir sa vie (dont une rencontre amoureuse). Et là, l'écriture de Kazuo Ishiguro est toute en subtilité… un vrai régal.
Autre réussite de ce roman : la description très fine d'un monde en déclin et d'un monde émergent, incarnés par Lord Darlington, 1er employeur de M. Stevens, d'une part et M. Lewis, prototype de l'américain affairiste, et M. Farraday, américain et 2e employeur de M. Stevens, d'autre part.
Enfin le roman finit sur une note d'espoir, ce qui est réconfortant après toute cette mélancolie.

En bref, un roman qui m'a laissé un sentiment mitigé.


Pour info. : ce roman a été adapté au cinéma par James Ivory avec Emma Thompson et Anthony Hopkins dans les rôles principaux.
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Un roman extrêmement bien écrit, exigeant ou les réflexions et considérations d'un majordome à l'anglaise ; un parfum suranné flotte autour de cette histoire, éloge de la lenteur, de la retenue, de la dignité. C'est étonnant.
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J'ai trouvé ce livre original quant à l'idée de départ, mais british so british, que l'on peut parfois avoir du mal à nourrir de l'empathie pour le majordome, personnage central de l'histoire.

Ce majordome, après avoir servi pendant la majeure partie de sa carrière un lord very british dans l'entre-deux guerres, est racheté avec la demeure par un riche Américain, qui lui propose de prendre une semaine de vacances. Cela sera l'occasion de se remémorer sa carrière et ses conceptions du métier.

Les secrets du domaine nous sont livrés par petites touches pastel comme si de rien n'était. le tout apparaît nettement plus complexe dans un lent crescendo, enfin, non, ce n'est pas le bon terme, car tout reste contenu. La manière de mener la trame, cette douceur non-violente qui parfois fait suffoquer, tout cela fait de ce livre un très bon livre, que je suis heureuse d'avoir découvert. Sans pour autant le ranger dans mes coups de coeurs.
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Les vestiges du jour raconte l'histoire de Mr Stevens, majordome un peu vieux qui entreprend un voyage de quelque jours pour rendre visite à une ancienne collègue.
Pendant ce voyage on apprendra son point de vue sur ce qu'est un bon majordome, et sur sa façon de décoder le monde. Mr Stevens sent bien que les choses ne sont plus comme avant. Son Seigneur n'est plus et il sert maintenant un américain, au besoin bien diffèrent. Les exigences ont évoluer lorsqu'il a débuter le métier, et continue encore.
Le roman est un peu lent mais très fluide, il se lit bien et je ne me suis pas ennuyé. J'ai trouvé l'ambiance et la teneur du livre plutôt triste sinon, cette façon de effacer dans sa vie. Je pense que j'aurai fait un très mauvais majordome.
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Le dernier-né de Kazuo Ishiguro, le géant enfoui, m'a assez intriguée pour avoir envie de lire les romans plus anciens de cet auteur.
L'univers est totalement différent, c'est celui des majordomes (« butlers ») du début du XXème siècle. Ces coordonnateurs sans lesquels rien ne tournaient rond dans les grandes maisons nanties d'une armée de cuisinières, femmes de chambres, jardiniers, sont incarnés ici en la personne de Stevens, majordome à Darlington Hall. Dans une langue recherchée, voire compassée, celui-ci raconte quelques jours sur les routes au volant de la voiture de son maître, un américain qui la lui a élégamment prêtée. Stevens va en profiter pour revoir Miss Kenton, gouvernante avec laquelle il a gardé une correspondance épisodique, et qui vit à quelque distance. Au détour de la campagne anglaise, des haltes dans les petites auberges ou même chez l'habitant, il revient sur des épisodes de sa vie, toujours liés à celle de Lord Darlington, pour lequel il a travaillé de longues années.
Stevens est un homme des plus sobres et, selon lui-même, plein de dignité. On pourrait même le dire sévère et dépourvu d'empathie. Ses relations avec son père, et avec Miss Kenton, le démontrent bien. Son manque d'humour lui donne le sentiment de ne pas savoir comment réagir face aux plaisanteries de son maître, qui est américain, et d'avoir mieux compris le très britannique Lord Darlington. Lors de son voyage, il n'hésite pas à disserter mentalement, mais longuement, sur la question « qu'est-ce qu'un grand majordome ?», ou « qu'est-ce que la dignité ? ».
Si j'ai pu alors trouver quelques infimes longueurs, lorsque Stevens passe par de nombreux exemples pour tenter de définir son point de vue, j'ai trouvé passionnant le thème du mensonge, ou plutôt de la manière dont on se raconte à soi-même les choses et comment on finit par révérer ces faits comme LA vérité. Stevens a notamment une vision bien personnelle de ses rapports passés avec Miss Kenton et aussi des activités de Lord Darlington entre les deux guerres. Cet arrière-plan sur le mensonge et la vérité est lié ici au thème de la mémoire dont j'ai l'impression qu'il est cher à Kazuo Ishiguro. J'ai beaucoup aimé la manière fine et nuancée de percer à jour la psychologie de Stevens.
Je n'ai pas vu le film qui a été tiré de ce roman, mais avec Anthony Hopkins et Emma Thompson, je l'imagine on ne peut mieux, et je pense que ce doit être un très bon film, d'autant plus les errements et réflexions du rigide majordome ne doivent pas être faciles à mettre en images.
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La lecture était agréable, mais ce n'est pas un coup de coeur. le rythme est un peu lent et, même si l'écriture est parfaite, totalement adaptée au personnage et nous plonge sans aucun effort dans l'histoire et à la place de Stevens, cela manque un peu d'étincelle qui suscite l'intérêt. On suit bien sagement les réminiscences du majordome qui raconte sa vie de domestique, de sa conception de la dignité au sens même de sa vie qu'il résume à son service auprès d'un grand homme, lui-même au service de la justice et de l'Humanité. Cette oeuvre l'aveugle tout à fait, tant qu'il ne voit pas les sentiments qu'il puisse éprouver pour d'autres (je n'en dirai pas plus, je vous laisse découvrir en le lisant), ni même les erreurs de son maître qui n'a pas suivi la bonne voie pour servir l'Humanité. C'est surtout le refoulement de ses sentiments qui seront peut-être plus douloureux pour lui, même si, à aucun moment, il ne l'admet si ouvertement ni même n'effleure cette prise de conscience. Tout est en subtilité et je l'admets, c'est peut-être la force de ce roman couplé de sa belle plume.
Cela dit, il n'en reste pas moins que j'ai trouvé le rythme de l'histoire un peu trop "plan plan" à mon goût. On suit les réflexions d'un majordome vieillissant et cela manque d'intrigues et de rebondissements. Mais peut-être que mon erreur est bien d'y avoir attendu un Gosford Park, justement. Car, mis à part qu'il s'agisse d'une histoire de majordome, la comparaison s'arrête là. C'est bien plus une réflexion sur une vie presque complète au service d'une maison et du sens que cette vie peut avoir lorsque la retraite approche… Que devient-on, qu'est-on après avoir servi plus de trente ans une même demeure, et surtout, que signifie notre vie lorsqu'elle a finalement été dirigée par un autre ?
Je n'étais décidément pas prête à ce genre de réflexions… Cela dit, même si ce livre ne m'a pas laissé de réelle empreinte, il a le mérite de faire réfléchir et aura le mérite de provoquer peut-être des débats intéressants.
En tout cas, rien que pour l'écriture très plaisante, je vous conseille ce classique !
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Les Vestiges du jour est un roman que vous ne pouvez plus lâcher une fois commencé. le thème me plaisait mais je n'ai jamais pris le temps de le sortir de ma PAL. Grâce aux challenges ABC et Variétés, voilà qui est chose faite.

Stevens est le majordome de Lord Darlington. Il est méticuleux, obsédé par le travail bien fait et vite fait et ne laisse aucune émotion transparaître, quelques soient les épreuves traversées. Alors qu'il doit s'adapter à son nouveau "maître", un américain qui n'a rien de l'attitude so british, Stevens se voit partir en vacances à la rencontre de Miss Kenton, l'ancienne gouvernante de Darlington Hall. Durant son périple, il nous livre les évènements plus ou moins marquants de son passé.

J'ai été très touché pendant cette lecture. Grande passionnée des époques victorienne et édouardienne, j'avoue que bizarrement, je ne me suis jamais intéressée plus que ça à la vie des domestiques (mais Downton Abbey a su y remédier !). Je n'ai jamais réfléchi à ce que pouvait être leur quotidien, et leur vie personnelle. Stevens a une retenue touchante lorsqu'il parle de Lord Darlington et de son passé, mais toujours avec la dignité d'un majordome de son rang. Il me fait d'ailleurs beaucoup penser à Carlton...

Cette lecture m'a permis encore une fois de sortir de mes habitudes littéraires. J'avoue être maintenant assez intriguée par la vie des domestiques et cette face de l'histoire anglaise que je connais donc très peu.

En bref, avec un style parfait - je ne vois pas d'autres mots, je trouve vraiment que Kazuo Ishiguro maitrise parfaitement l'art de l'écriture et de la narration, c'est juste un pur délice de lire cet auteur - Kazuo Ishiguro a su me transporter au sein de Darlington Hall et aux cotés de Stevens lors de son périple.

Je recommande donc encore et encore la lecture de ce roman, autant pour son thème que pour le style si particulier et enchanteur de Kazuo Ishiguro.

Challenge ABC 2014/2015 21/26
Challenge Variété catégorie "Livre publié l'année de votre naissance"
Challenge PAL
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J'ai beaucoup aimé ce roman, parce qu'il ne s'ancre pas dans un thème littéraire, mais dans une multitude. En effet, nous ne sommes pas ici face à un roman d'amour, ni à un roman historique, ni à un roman psychologique mais bel et bien tout à la fois. Les idées développées par le narrateur (notamment sur le travail de majordome et sur la dignité 100% anglaise) sont très intéressantes, et Kazuo Ishiguro associe très bien ici l'utile à l'agréable, en mêlant une histoire plaisante à des données historico-politiques. Enfin, les personnages sont extrêmement poussés, et leurs réactions sont à la hauteur de leur intelligence et de leur psychologie.
En somme un très bon roman, s'inscrivant dans la pure lignée anglaise malgré la nationalité japonaise de son auteur. A lire sans hésiter
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