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4,2

sur 1506 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Les vestiges du jour » est un roman écrit en 1989 par Kazuo Ishiguro, né à Nagasaki en 1954, arrivé en Grande-Bretagne à l'âge de cinq ans et prix Nobel de Littérature.

Situé dans la période qui va de l'entre-deux-guerres jusqu'aux années cinquante, le roman évoque de prime abord un opus de P.G. Wodehouse nous narrant les aventures drolatiques de l'inimitable Jeeves, ou une romance raffinée de Somerset Maugham qu'évoquait Alain Souchon dans sa chanson éponyme. Et pourtant. le roman singulier d'Ishiguro fait preuve d'un esprit de sérieux qui l'éloigne de la verve humoristique « so british » de Wodehouse et tient davantage du conte philosophique que de la romance.

Le narrateur Stevens est le majordome vieillissant d'un riche américain, Mr. Farraday qui a repris le somptueux domaine de Darlington Hall, suite au décès de son ancien propriétaire, Lord Darlington. Sur la suggestion de son nouvel employeur, il entreprend un voyage de quelques jours dans la Ford de Mr.Farraday, afin de « voir du pays ».

Comme l'indique son très beau titre, « Les vestiges du jour », le voyage de Stevens est avant tout un voyage intérieur, teinté d'une nostalgie douce-amère où le narrateur plonge dans les souvenirs d'une vie tout entière dédiée à sa vocation de majordome. Dans un style compassé et volontairement précieux, qui épouse la nature des réflexions et de l'univers de Stevens, Ishiguro nous conduit au coeur de l'entre-deux-guerres, et du tropisme germanophile de l'influent Lord Darlington, qui fut son employeur pendant la plus grande partie de son existence.

Le majordome a l'intention de profiter de son voyage d'agrément pour rendre visite à Miss Kenton qui fut son employée pendant de nombreuses années et de lui proposer de reprendre du service, suite à un échange épistolaire laissant entendre que son mariage ne se portait pas au mieux. La relation entre le narrateur et celle qui fût sa confidente recèle de nombreux non-dits. Les deux personnages aux manières impeccables, tout droit sortis d'un roman élisabéthain, ont peut-être sacrifié la possibilité d'une authentique histoire d'amour sur l'autel de leurs fonctions respectives au service de Lord Darlington.

Roman paradoxalement immobile, dans le sens où il ne comporte pas de véritable intrigue, « Les vestiges du jour » est teinté de la douce mélancolie qui colore l'introspection de son narrateur examinant sa longue carrière de majordome. Aussi suranné que cela puisse paraître, il donne à sa fonction la plus haute importance, et la conçoit comme une destinée qui mérite tous les sacrifices. Pressentant qu'il est sur le déclin et ne s'acquitte plus de sa tâche avec le même entrain que durant sa jeunesse, il s'interroge sur le sens d'une fonction sur le point de devenir obsolète.

« Les vestiges du jour » donne ainsi lieu à de longues digressions sur la dignité, qui est selon le narrateur, la qualité essentielle d'un majordome. Avec un esprit de finesse et de sérieux que le style ampoulé de l'auteur rend à merveille, Stevens revient sur sa vocation, et sur la dignité dont il a su faire preuve dans l'exercice de ses fonctions, à l'image de son père qui fut lui-aussi majordome au début du siècle.

Le roman d'Ishiguro est un exercice de style ironique et caustique, qui questionne la haute société anglaise, son raffinement, sa sophistication, son attention démesurée pour les apparences, et le dévouement de certains domestiques pour leur employeur. Ne nous y trompons pas. Derrière ses bonnes manières, et son faux air de roman nostalgique d'un homme intègre qui interroge avec sincérité son parcours de majordome, se dissimule un ouvrage d'une cruauté presque dérangeante.



« Les vestiges du jour » est un roman ambitieux qui comporte plusieurs niveaux de lecture. La finesse du narrateur suscite l'empathie du lecteur qui s'attache peu à peu à un vieux monsieur qui se retourne sur les vestiges de son existence. Et pourtant. C'est le regard sans concession de l'auteur qui finit par l'emporter, une dénonciation d'autant plus cruelle qu'elle est implicite, de l'inutilité des sacrifices de Stevens, passé à côté de sa vie, pour servir un « Lord » aux inclinations plus que douteuses.
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Un roman que je n'aurais jamais eu l'idée de lire s'il n'y avait eu Babelio et quelques critiques très élogieuses de certains de mes amis.
Qu'il est différent de moi ce monsieur Stevens. Jugez plutôt. C'est un majordome "vendu" quelques années auparavant avec le domaine de la noblesse britannique dans lequel il exerçait sa fonction à un riche américain. Ce nouveau propriétaire désarçonne quelque peu notre majordome, peu enclin à apprécier les badineries. mais c'est lui qui va le pousser à partir en voyage quelques jours., découvrir une Angleterre qu'il connait peu finalement. Monsieur Stevens est majordome jusqu'au bout des ongles, sa fonction dirige toute sa vie. Elle et la dignité qu'elle implique lui dictent son comportement et prennent le pas sur les évènements personnels qui se produiront. Cette fonction EST sa vie.

Ce voyage va agir comme un révélateur pour lui. Il lui donnera l'occasion de se remémorer les années passées au service de lord Darlington, ce lord animé au départ de l'intention de ne pas alourdir inutilement les punitions infligées à l'Allemagne par le traité de Versailles, qui basculera peu à peu dans un soutien involontaire au régime d'Hitler. Cette ambition diplomatique donnera lieu à plusieurs réunions de la plus grande importance à Darlington Hall, dont monsieur Stevens sera le maitre d'oeuvre et le garant de la bonne marche.

Ce voyage est aussi l'occasion, occasion dont il se réjouit à l'avance, de revoir Miss Kenton, ancienne intendante du domaine avec laquelle il avait collaboré de nombreuses années, dans une relation faites de haut et de bas, très formelle, même si une tasse de cacao les réunissait pendant quelque temps le soir. Cette rencontre sera difficile pour monsieur Stevens et le mettra face à lui-même. Lui l'homme, non le majordome.

J'ai longtemps hésité pendant cette lecture entre les différents sentiments que monsieur Stevens m'inspirait. Il m'a parfois semblé un peu ennuyeux, m'a souvent horripilée, m'a laissée songeuse devant tant d'aveuglement, et m'a aussi émue, notamment dans les deux occasions où il relate les larmes qui coulent sur son visage sans qu'il en soit conscient. Il a donc un coeur, ce monsieur Stevens, un coeur qu'il a oublié trop souvent au nom de la dignité et de la fierté d'être un grand majordome, abdiquant toute personnalité, tout sentiment personnel dans l'exercice qu'il veut parfait de cette fonction.

Un roman au charme un peu suranné, écrit dans une langue qui m'a réjouie par sa beauté à la fois classique et simple, et nous délivrant le portrait tout en nuances d'un homme qui réalise tardivement qu'il aurait pu avoir une autre vie.
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Considéré par nos voisins britanniques comme l'un des must de leur patrimoine littéraire, j'avais depuis longtemps le projet de découvrir "Les vestiges du jour" autrement que par la superbe adaptation cinématographique de James Ivory (l'un de mes réalisateurs favoris) avec Emma Thompson (l'une de mes actrices favorites) en tête d'affiche.

C'est désormais chose faite.
A travers le "périple" en automobile dans la campagne anglaise de Mr. Stevens, le majordome plein de dignité de Darlington Hall - l'une de ces demeures aristocratiques anglaises qui n'ont plus de secret pour le grand public depuis la série Downton Abbey -, le lecteur est invité à pénétrer les souvenirs du vieil homme et à entrer ainsi dans la coulisse où s'activaient sans relâche les dizaines de domestiques nécessaires à l'entretien et à l'activité d'une telle maisonnée.

Des poignantes réminiscences tout en nostalgie et en servile fidélité de Mr. Stevens surgissent les enjeux non seulement sociaux mais aussi politiques d'une telle agitation, ou plutôt d'un tel ordonnancement. Si l'Europe continentale a jamais été réputée pour la rigueur de ses étiquettes protocolaires, les traditions anglaises en la matière, soigneusement répercutées dans chaque demeure de gentleman-farmer, squire, baronnet ou lord de l'Empire britannique, n'avaient rien à leur envier.

Par le prisme de Mr. Stevens, c'est toute la mentalité anglaise qui se dévoile pour ainsi dire : le fameux sang-froid (ou "dignité"), le sens de l'honneur (sauce "Shakespeare"), l'humour (à servir froid) et les préjugés (pour assaisonner). Au-delà de ce décor d'office et de cuisine, c'est également le portrait touchant d'un homme qui passe innocemment à côté de sa vie d'homme ; une existence consacrée à son "maître" et qui éclipse d'elle-même les émotions annexes telles que la séduction, la tendresse et l'épanouissement personnel.

Malgré quelques longueurs - notamment sur les considérations de Mr. Stevens quant à son niveau de "dignité" -, on se prend très aisément au jeu et on goûte le style collet-monté, le contexte de l'entre-deux-guerres et l'imagerie marquante de cette horde de subalternes affairée de l'aube au coucher du soleil, telle une ruche en perpétuelle révolution.

Une belle lecture qui, je le pense, me marquera durablement.


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge ABC 2016 - 2017
Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
Challenge BBC
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Vestiges du jour, vestiges d'une vie -que reste-t'il lorsque, au soir de son existence, on fait le bilan des choix passés ?
Stevens, majordome à la soixantaine bien sonnée, a consacré sa vie à Darlington Hall. Il a toujours cherché la perfection dans son métier, afin d'entretenir son idéal de "dignité". Sur la proposition de son nouvel employeur américain, il s'octroie enfin quelques jours de congés pour visiter le Sud de l'Angleterre et retrouver Mrs Benn, l'ancienne intendante du domaine. Mais le voyage sera surtout introspectif, Stevens se remémorant les petits et grands moments de sa vie -jusqu'à se demander s'il a vraiment eu une vie.

C'est un roman à la fois drôle et triste. le décalage entre le flegmatisme de Stevens et la spontanéité de ses différents interlocuteurs m'a beaucoup amusée, d'autant qu'il est servi par un délicieux humour british. Mais au fur et à mesure de ma lecture, une impression de malaise m'a saisie en réalisant combien Stevens est prisonnier de ses aspirations professionnelles. Comment peut-on à ce point privilégier ses valeurs à la réalité, nier ses sentiments et émotions, renoncer à être soi ? Et surtout : comment réagir quand on comprend qu'on s'est trompé depuis le début ?
Par petites touches subtiles, ce livre pose des questions qui grattent, notamment quand on commence à atteindre un certain âge, et il a perturbé la (jeune, je précise !) quinqua que je suis -phénomène d'autant plus déroutant que l'histoire semble d'abord inoffensive. Et c'est pourquoi j'ai autant apprécié ce roman, malgré la douloureuse amertume qui en émane.

C'est donc un récit d'une grande finesse sous sa tonalité badine, et porteur de profondes réflexions "dérangeantes" sur nous-mêmes ; un bel ouvrage littéraire à l'écriture exquise, mais qui fait mal, quand même.
A lire avant qu'il ne soit trop tard !
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Kazuo Ishiguro a quelque chose de plus que les autres n'ont pas : la lenteur, des sujets de romans souvent inexplorés et surtout une belle plume. On suit, ici, un majordome. C'est sciemment qu'il se met au service des autres en ayant choisi ce métier. Son nouveau patron, un américain, lui laisse sa voiture le temps de son absence. Il va sillonner l'Angleterre en se remémorant les points forts de sa vie et celles de l'ancien propriétaire, un lord anglais, qu'il a servi une trentaine d'années.
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J'ai trouvé ce livre original quant à l'idée de départ, mais british so british, que l'on peut parfois avoir du mal à nourrir de l'empathie pour le majordome, personnage central de l'histoire.

Ce majordome, après avoir servi pendant la majeure partie de sa carrière un lord very british dans l'entre-deux guerres, est racheté avec la demeure par un riche Américain, qui lui propose de prendre une semaine de vacances. Cela sera l'occasion de se remémorer sa carrière et ses conceptions du métier.

Les secrets du domaine nous sont livrés par petites touches pastel comme si de rien n'était. le tout apparaît nettement plus complexe dans un lent crescendo, enfin, non, ce n'est pas le bon terme, car tout reste contenu. La manière de mener la trame, cette douceur non-violente qui parfois fait suffoquer, tout cela fait de ce livre un très bon livre, que je suis heureuse d'avoir découvert. Sans pour autant le ranger dans mes coups de coeurs.
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Il est des livres qui sentent bon la campagne anglaise.
Il est des livres qui donnent la parole à ceux qui ne peuvent généralement pas la prendre.
Il est des livres qui amènent calme, sérénité au milieu d'un quotidien trop chargé.
Il est des livres qui posent une empreinte de beauté indélébile sur un chemin chaotique.
Il est des livres qui dépaysent et font du bien.
Les vestiges du jour en fait partie.
Je ne savais rien de ce livre si ce n'est les chroniques dithyrambiques de certains de mes amis.
Je n'ai pas été déçue.
Kazuo Ishiguro a une plume lumineuse et une manière poétique de décrire la vie quotidienne et la plongée dans les souvenirs de Mr. Stevens, majordome attitré du Domaine Darlington.
Ce roman m'a emmenée dans un autre temps, dans une Angleterre encore inconnue, sur les traces de ces êtres souvent invisibles, ces travailleurs de l'ombre qui donnent tout pour leur Seigneurie et qui font la réputation d'une maison et de son propriétaire. Un bel hommage à une profession souvent méconnue, parfois disparue.
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Cet ouvrage ne manquera pas de plaire aux amateurs du bien parler. Maîtrise de la grammaire et usage d'un vocabulaire choisi, mais pas seulement pour ce qui concerne le métier de Mr Stevens dans Les vestiges du jour. L'exercice auquel doit se livrer quotidiennement le majordome d'une maison prestigieuse est selon lui de faire preuve, en toutes circonstances, de la plus grande dignité. Vertu dont Mr Stevens tente de nous faire entrevoir les contours. Parmi lesquels la maîtrise de ses propres instincts pour exercer avec succès une profession somme toute très anglaise, et pour laquelle la dignité n'est bien souvent que le linceul de la trivialité d'autrui.

Après la disparition de son maître, Mr Stevens est parvenu à un stade de sa vie professionnelle où il peut faire quelques entorses à l'autre grande qualité du métier : la discrétion, la confidentialité. Dans le périple qui le conduit vers une de ses anciennes collaboratrices, il revient sur ces moments entre les deux guerres au cours desquels son maître, Lord Darlington, essayait de sauver la paix. Pressentant bien que l'humiliation, que l'Allemagne ne pouvait manquer de ressentir à l'issue du traité de Versailles, allait précipiter cette dernière dans les velléités revanchardes.

La maîtrise des émotions qui préside à chacune des circonstances du métier l'a en contre partie conduit à étouffer ses sentiments. On comprend alors que la visite qu'il s'apprête à faire à celle qu'il appelle encore Miss Kenton, bien que mariée, lui laisse comme un arrière goût d'échec dans une vie consacrée au service des autres. L'impression d'être passé à côté de quelque chose. Amertume qu'il s'efforce de dissimuler avec la même maîtrise que celle qui a prévalu tout au long de sa carrière.

Lecture onctueuse que celle de cet ouvrage. Plaisir de lire que ne gâche pas la traduction de Sophie Mayoux fort réussie pour restituer dans la langue de Molière quelques tournures bien senties à n'en pas douter dans celle de Shakespeare.

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Connaissez-vous l'écrivain britannique d'origine japonaise Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature en 2017 pour avoir révélé dans ses romans « l'abîme sous l'illusion que nous avons de notre relation au monde »?

Le personnage central et narrateur, Mr Stevens, est majordome. Un authentique « butler » anglais, pour qui cette charge est une vocation, une raison d'être et de penser.

1956. Mr Stevens entreprend seul un périple de six jours en voiture dans la campagne anglaise, pour rendre visite à Miss Kenton, l'ancienne intendante. La solitude et les paysages champêtres sont propices à l'introspection et aux réminiscences.
Réflexions autour de la question « qu'est-ce qu'un grand majordome ? »
Et comment se caractérise la dignité ?
Au cours de ses pérégrinations lui reviennent en mémoire des incidents qui ont jalonné sa carrière. Une carrière qu'il a voulue exemplaire. Trente-cinq ans au service de Lord Darlington, lors desquels son maître a eu l'honneur de recevoir des hôtes illustres tels que George Bernard Shaw, Sir Anthony Eden, Lord Halifax ou Lady Astor. Et lors desquels Stevens s'est employé à ne jamais rien laisser paraître de ses émotions.

Le roman dresse un tableau de la société anglaise des années 20 et 30, et est prétexte à aborder des sujets sérieux tels que les relations internationales entre deux guerres, notamment les conséquences du Traité de Versailles, l'antisemitisme et la montée du nazisme.

Certaines scènes m'ont bien sûr fait penser à la série Downtown Abbey, que vous connaissez peut-être.

J'ai aimé l'originalité du propos, l'écriture juste et sobre, merveilleuse alchimie entre le fond et la forme, et surtout l'humour « pince sans rire » de ce gentleman si respectable et si peu enclin au badinage. So British !

Si vous ne connaissez pas, je vous conseille ce petit bijou qui aux côtés d'un personnage unique et touchant nous emmène loin de notre monde. Suranné et intemporel.
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Oublier sa propre vie pour la mettre au service des autres, n'est-ce pas la qualité essentielle d'un majordome ? Voici l'histoire de M. Stevens, majordome anglais de père en fils, qui au cours d'un voyage sera amené à faire un point sur sa vie.
Sa quête de la dignité, son ambition, ne l'ont-ils pas privé d'un tout autre destin, d'une histoire d'amour aussi ?
Un très bon livre qui porte sur l'auto-analyse d'un homme et nous entraîne au coeur des émotions et des regrets d'un brave majordome..

Lu dans le cadre du challenge ABC !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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