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4,2

sur 1533 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Stevens, le personnage principal de ce livre, porte en lui et représente toute l'histoire et la grandeur d'une corporation bien particulière et à part qu'est le métier de majordome. Ce roman se déroule en 1956 mais il est saupoudré de beaucoup de charme et de nostalgie d'un autre temps. Et en effet, on sent qu'un tournant se déroule pour cette profession à ce moment-là. La plume de Kazuo Ishiguro est très belle. L'auteur a su à merveille se mettre dans la peau de son personnage et analyser sa façon de penser en toute pudeur. Stevens passe son temps à cacher ce qu'il ressent derrière son professionnalisme. Ce dernier le rend aveugle à tous messages sociaux ainsi qu'à tout fait qui pourrait le détourner de sa tâche.

En réalité, la quête de notre héros vers Miss Kenton a bien plus de sens qu'elle n'y parait. Elle va l'amener à se connaitre lui-même mais surtout à faire le point sur sa vie, sur ses actions passées et donc sur ses souvenirs. Mais parfois sa mémoire lui joue des tours. Toute cette réflexion va le mener à une conclusion à méditer et à réfléchir. Il s'agit également d'un personnage suranné, comme surgit d'un temps lointain. Malgré une certaine froideur (seulement de façade), il suffit de lire entre les lignes pour se rendre compte qu'il est aussi plein de sentiments. le prouve d'ailleurs les moments rares et extrêmes où il ne peut retenir ses larmes. Certes cette retenue est franchement touchante mais on aimerait qu'il s'épanche enfin et réellement et surtout plus facilement.

Un beau roman sur la condition de majordome, sur le professionnalisme sans borne, sur un personnage touchant et sur l'histoire d'un amour manqué. J'ai apprécié la pudeur et la profondeur du personnage de Stevens sans que l'auteur ait besoin de tout nous dire directement mais plutôt en nous incitant à lire entre les lignes.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Oublier sa propre vie pour la mettre au service des autres, n'est-ce pas la qualité essentielle d'un majordome ? Voici l'histoire de M. Stevens, majordome anglais de père en fils, qui au cours d'un voyage sera amené à faire un point sur sa vie.
Sa quête de la dignité, son ambition, ne l'ont-ils pas privé d'un tout autre destin, d'une histoire d'amour aussi ?
Un très bon livre qui porte sur l'auto-analyse d'un homme et nous entraîne au coeur des émotions et des regrets d'un brave majordome..

Lu dans le cadre du challenge ABC !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Les mots pour : Style, humour anglais ou japonais (^^), personnage

Les mots contre : une petite sensation d'essoufflement vers le tiers du livre.

Notation : 17/20




Extra ! je ne m'attendais à rien de précis, je me suis laissé emporter par cet homme, son discours, son histoire. Humour anglais et sarcasme, un petit brin de cette adorable « supériorité » parfois risible, et ce petit air « guindé » que l'on aime tant. Magiquement charmeur.
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
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Stevens est majordome dans une grande maison, Darlington Hall, en Angleterre. Il a eu Mr Darlington comme maître, qu'on nommait Sa Seigneurie ; avant que Mr Farraday, un américain, ne le remplace à sa mort. Quand il reçoit une lettre de Miss Keaton, il trouve une bonne occasion pour profiter du conseil de son maître afin de prendre des vacances en rendant visite à son ancienne intendante. Sur le long chemin le conduisant à Miss Keaton, Stevens se souvient et nous fait profiter de quelques moments passés.
J'ai été un peu surprise que la rencontre avec Miss Keaton tarde tant à venir. Mais finalement, on découvert au fil des pages et des souvenirs de Stevens, cette Miss Keaton mais surtout la personnalité de Stevens. J'ai été agacée et en même temps, fascinée par les habitudes de ce Stevens. Toujours droit, répondant strictement aux questions sans jamais déborder du cadre de la question, recadrant toujours les autres. Ce tempérament un peu « robot », auquel il se contraint par la forme de son activité, l'oblige à considérer Miss Keaton seulement comme une intendante et non, aussi comme une femme. Par contre, les passages sur la dignité et la grandeur du métier m'ont ennuyée ; j'ai trouvé ça trop pompeux et sans intérêt pour moi. J'ai toutefois, intérieurement éclaté de rire au passage où il s'empêche de donner du monsieur au docteur.
En tout cas, ce livre m'a encouragé à découvrir d'autres romans de Kazuo Ishiguro ; j'aime beaucoup son écriture !
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Ici, point de badinage.
Mr. Stevens est un majordome de la vieille école, c'est-à-dire qu'il croit à son métier et qu'il ne vit que pour lui, il le sacralise et dévoue son corps, son âme et ses actes pour le glorifier : "Les grands majordomes sont grands parce qu'ils ont la capacité d'habiter leur rôle professionnel, et de l'habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. [...] C'est, je l'ai dit, une question de "dignité".".
Aujourd'hui quelque peu dépassé et enfermé dans sa quête de perfection du majordome, Mr. Stevens est au service d'un riche américain qui amène avec lui une forme de modernité et de décontraction qu'il ne connaît pas.
Il faut dire que pendant très longtemps à Darlington Hall, Mr; Stevens a été le majordome de Lord Darlington, un personnage ayant joué un rôle dans l'Europe des années 20/30 en recevant chez lui le gratin européen dans une volonté d'empêcher une nouvelle guerre.
Mr. Stevens a vécu le paroxysme de sa carrière durant ces années : "En jetant sur ma carrière un regard rétrospectif, je tire ma plus grande satisfaction de ce que j'ai accompli au long de ces années, et aujourd'hui, je ne ressens que fierté et gratitude à l'idée d'avoir bénéficié d'un tel privilège.", et c'est avec nostalgie qu'il s'en souvient et qu'il se remémore tous les événements auxquels il a assisté à Darlington Hall.
Mais ce n'est pas parce qu'il est vieillissant et nostalgique du passé que tout cela lui revient en mémoire, c'est en allant rendre visite à Miss Kenton, l'ancienne gouvernante de Darlington Hall, qu'il se rappelle son passé et les moments vécus avec elle.
Depuis, elle s'est mariée, elle est partie loin de Darlington Hall et elle n'a plus donné de nouvelles que de façon épisodique et épistolaire.
Mr. Stevens se rend-il compte à un moment donné qu"il est complètement passé à côté de cette femme et des sentiments qu'elle avait pour lui ?
Non, et c'est là toute la cruauté de cette histoire, lui restant prisonnier de son carcan de majordome et la haute estime qu'il a de ce métier : "Un majordome d'une certaine qualité doit, aux yeux du monde, habiter son rôle, pleinement, absolument; on ne peut le voir s'en dépouiller à un moment donné pour le revêtir à nouveau l'instant d'après, comme si ce n'était qu'un costume d'opérette.", uniquement focalisé sur le bon déroulement de son travail et des employés sous sa responsabilité, est finalement passé à côté d'un pan de sa vie; quant à Miss Kenton, lassée de cet homme aveuglé par son métier qui se réfugie derrière pour annihiler tout sentiment : "Pourquoi, Mr; Stevens, pourquoi, mais pourquoi faut-il toujours que vous fassiez semblant ?", elle a fini par partir et choisir une vie médiocre dans laquelle elle n'est finalement pas heureuse et où les années s'écoulent lentement mais inexorablement.
Porté par un style maîtrisé et une narration très anglaise, c'est avec bonheur que le lecteur se glisse entre les lignes et assiste, impuissant, à la perdition de ces deux personnages qui n'ont jamais su se parler franchement et se trouver.
Tout comme il regarde Mr. Stevens empêtré dans sa vision de majordome, incapable de se débarrasser de sa rigueur et de s'ouvrir aux autres par une autre forme de communication que celle de relations de travail, mal à l'aise dès qu'il sort de sa fonction et, en quelque sorte, impatient de retrouver son costume.
Mais au-delà de ces deux personnages forts, c'est aussi toute une partie de l'histoire de l'Europe qui est décrite en toile de fond avec un beau renversement de situation entre l'Angleterre et les Etats-Unis.
En effet, lors d'une réunion dans les années 20/30, un américain avait fustigé l'attitude de Lord Darlington en signifiant qu'il n'était pas à la hauteur du rôle qu'il essayait de tenir et avait été mis de côté par tous pour ses propos, aujourd'hui c'est un américain qui est propriétaire de Darlington Hall.
Kazuo Ishigiro a sans conteste une très belle plume et fait partie de la nouvelle génération d'auteurs anglais qui portent haut les couleurs de la littérature anglaise, un écrivain que je relirai avec plaisir.
Désormais, il ne me reste qu'à voir l'adaptation cinématographique de ce livre par James Ivory dont le seul nom laisse présager une réussite.

"Les vestiges du jour" est un roman au charme typiquement britannique qui brille par ses non-dits et ses secrets, dans lequel il faut voir au-delà des phrases la vérité qui s'y cache, le tout sous la très belle plume de Kazuo Ishiguro.
Une très belle lecture empreinte de nostalgie qui n'a pourtant rien de vieillotte et de démodée.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Mr Stevens fut le majordome dévoué de Lord Darlington, à Darlington Hall, pendant des années. À la mort du maître des lieux en 1956, le domaine est racheté par Mr Farraday, un Américain installé en Grande Bretagne. Afin de maintenir la tenue de maison à son niveau habituel, Mr Stevens envisage de recruter de nouveaux domestiques. Il songe notamment à Miss Kenton, ancienne intendante du domaine qui s'est mariée des décennies plus tôt. le majordome entreprend donc un voyage en automobile de plusieurs jours afin de retrouver Miss Kenton. Au fil de son échappée, Mr Stevens se remémore les grands moments de sa vie de majordome, notamment la conférence donnée par Lord Darlington en 1924 sur le traité de Versailles et ses déplorables conséquences sur l'Allemagne. Mr Stevens pense également à son père, majordome adjoint chez Lord Darlington, et à Miss Kenton, si remarquable dans son métier.

En Angleterre, la tradition du majordome est ancestrale. Étymologiquement, ce domestique au-dessus des autres est le maître de la maison. Pendant de nombreuses pages, Mr Stevens s'interroge sur ce qui définit un bon majordome : il conclut qu'un bon majordome doit être digne. En outre, un bon majordome doit savoir faire passer sa vie personnelle après sa vie professionnelle, se dévouant totalement à son métier et à son employeur, quelle que soit l'urgence intime qui bouleverse son existence. « Ne me croyez pas grossier de ne pas monter voir mon père dans son état de décès à ce moment précis. Vous comprenez, je sais que mon père aurait souhaité que je continue mon travail maintenant. » (p. 124) Avec la modernité en marche, l'extinction progressive de l'aristocratie et la disparition des grands domaines, le majordome, le traditionnel butler devient une pièce de musée, une originalité que l'on exhibe. Mr Stevens en est parfaitement conscient et il sait que Mr Farraday, son nouvel employeur, a d'autres attentes et un autre comportement que Lord Darlington. Pour s'adapter au changement, le vieux majordome s'essaie au badinage, pratique qui lui est bien inconnue.

Résumons : aristocratie anglaise, idylle improbable et montée du nazisme, voilà qui avait tout pour me plaire. Et je n'ai pas été déçue, mais j'ai eu bien des difficultés à m'attacher aux personnages principaux. Mr Stevens fait montre d'une morgue un peu froide. Il est profondément pénétré de son importance et de son métier, comme incapable de manifester la moindre émotion. Quant à Miss Kenton, elle s'emporte facilement et abuse des piques et des méchancetés pour attirer l'intention du majordome. S'il est aisé de comprendre que ces deux-là sont maladroits et bien en peine de s'avouer leurs sentiments respectifs, sur la longueur, leur comportement m'a un peu agacée, de même que le style un peu lourd de la narration qui est entièrement menée par le majordome qui, tout au long de son récit, ne peut s'empêcher de se justifier ou de préciser mille petites choses. Mais dans l'ensemble, cette lecture fut plaisante, surtout pour le charme suranné qu'elle dégage.
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Les vestiges du jour a été une très belle surprise, livrée sur un plateau d'argent par ma bibliothèque. J'avais vu il y a quelques années déjà l'excellente adaptation avec Anthony Hopkins dans le rôle du Mr Stevens, et déjà j'avais été charmée. Mais le livre nous plonge encore plus profondément dans ce qu'est le métier de majordome et à quel point il est dur et important. Les réflexions du personnage principal, qui pourraient à première vue ennuyer les lecteurs les plus distraits, réussissent en réalité à passionner. Tout au long du récit, qui est raconté avec brio, le héros nous explique en quoi consiste vraiment son métier et à quel point la manière dont les services sont faits peuvent changer l'histoire. Il nous parler des qualités du parfait majordome anglais, de ce qu'est la dignité, et il le fait tellement bien qu'on en pleure.
Lien : http://papierencre.wordpress..
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Quel bonheur que de plonger dans ce roman au style délicieusement suranné, parfois précieux et maniéré, traduisant à merveille la parlure du majordome vieillissant et désabusé ! Tout y est exprimé avec justesse, dans un clair-obscur charmant, sans jamais d'analyses définitives, comme si Kazuo Ishiguro choisissait de laisser délibérément à son héros un léger espoir, comme un dernier rayon de soleil, frêle et tremblotant, dans un ciel obscurci. On découvre avec délices les différents aspects de la vie de majordome, les emplois du temps à respecter malgré les imprévus et les incidents de dernière minute, la direction d'une équipe de domestiques, la relation privilégiée entre le majordome et son maître, les rapports parfois tendus entre la gouvernante Miss Kenton, personnage complexe s'il en est, et Stevens, qui ne voit pas ce bonheur pourtant si proche de lui, qu'il pourrait saisir s'il le voulait... Tout cela sur fond de montée des périls dans les années de l'entre deux guerres, sujet traité avec finesse, par petites touches successives, à la manière d'un impressionniste, nous épargnant les commentaires et analyses fastidieux qui n'auraient pas leur place dans une telle oeuvre. le style est admirable, tantôt extrêmement concis, comme pour marquer la pudeur du héros, notamment en ce qui concerne ses rapports (strictement professionnels, pense-t-il) avec Miss Kenton, tantôt tout en longueur et en hyperboles, dès qu'il s'agit d'évoquer le métier de majordome et toutes les obligations qui y sont liées. On s'émerveille à chaque page devant la beauté des réflexions et des phrases, qui coulent doucement, avec une pointe d'accent anglais que l'on ne peut chasser de sa tête, comme si Stevens nous livrait directement ses pensées... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Situé en pleine campagne anglaise dans les années 50, un majordome d'un magnifique domaine, Darlington Hall, se voit offrir 3-4 jours de congé par son patron.
Au fil de ses escapades, des souvenirs lui reviennent et c'est ainsi que se construit l'histoire. Nous pénétrons donc dans l'intimité de cet homme qui vit pour son travail (accueil de grandes figures historiques pour des fêtes, notamment) et entretient une relation faite de hauts et de bas avec la gouvernante, Miss Kenton.
L'écriture du livre est à l'image de son personnage principal: classe, rigoureuse, agréable.
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Le majordome nous livre avec précision (et style !) son témoignage sur la vie domestique dans une grande propriété. L'auteur parvient parfaitement à restituer le style de ce milieu car on peut l'entendre parler ce majordome guindé avec ses manières délicieusement snobs.

Il est vraiment étonnant et décalé ce personnage, cela engendre même des moments comiques. Sa loyauté envers son maître et sa capacité à s'effacer me l'ont rendu parfois irritant. Il ne s'autorise pas à se mêler de politique car inapte à en saisir toutes les subtilités et les enjeux mais on peut constater que des intelligences supposées supérieures (comme son maître) le sont tout autant.

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