Citations sur La jeunesse d'Adrien Zograffi : Codine - Mikhaïl - Mes .. (34)
Il a la bonté dans les yeux, et je crois au langage du regard, l'homme peut tout feindre par la parole, rien par le regard.
- Mais comment est-il possible d'écrire des livres pour les hommes, sans aimer les hommes?
- Très bien: c'est pour gagner de l'argent et...
- Gagne-t-on de l'argent en écrivant des livres?
- Beaucoup, preuve barba Spiro; et puis, de la gloire.
- Quelle gloire? Il n'y a pas de gloire si l'on a le cœur sec.
Sache donc ceci: l'étranger est une ombre qui porte son pays sur le dos. Cela ne plaît pas aux patriotes et c'est pourquoi l'étranger est partout un homme de trop. Mais il y a pis. Il arrive que l'être dépaysé déplaise à ceux-là mêmes qui l'ont aimé et voilà ce qui est triste.
Mon enfant, le coupable n'a qu'un péché : celui qu'il a commis ; mais l'accusateur en a mille : tous ceux dont il accable à tort son prochain.
La bouche, c'est la première calamité de l'homme, elle en demande toujours!
Du bon génie, le milieu social ne fera jamais un mauvais génie ni une fripouille ; de l’homme-pantin, il pourra faire à volonté un marchand de vin ou un stupide avocat. Sur celui-ci l’influence du milieu exercera tous ses caprices ; sur l’autre, elle ne pourra absolument rien. Et ainsi, rien ne sera changé, ni dans un cas ni dans l’autre.
Le destin de l’homme n’est rien autre que sa propre personnalité, et il se manifeste dès sa sortie du berceau.
Le destin de l’homme n’est rien autre que sa propre personnalité, et il se manifeste dès sa sortie du berceau. On a beau prétendre que le milieu social influence et façonne l’être humain, il ne change rien. Qu’il soit né dans la pourpre et qu’il soit élevé par des Fénelon, celui qui est destiné à diriger une épicerie restera épicier, aura âme et intelligence d’épicier, même si son milieu social le hisse à la direction d’un royaume. Il a pu venir au monde sur un tas de fumier, vivre parmi les voyous et rester illettré toute sa vie, cet autre qui, dans le brasier mystérieux des conceptions, a reçu les trésors de la pensée et des hauts sentiments, il sera toujours un penseur et un foyer de haute existence.
Grecs, Turcs, ou Tartares, nous ne sommes que de pauvres hommes. La nation, c’est un mot dont se parent deux sortes de gens : les très malins et les imbéciles. Malheureusement, il y a aussi un petit nombre de sincères et de naïfs qui sont de bonne foi, c’est grâce à eux que les frontières se maintiennent. Autrement, c’en serait vite fait du mot nation.
Les grands fleuves sont comme les grandes âmes : leur fond est à jamais instable. C'est ce qui passionne les vrais navigateurs, car rien n'est plus triste qu'un chemin sûr, pour celui qui comprend la vie.