ils n'auront pas le nez assez creux pour me soupçonner de les avoir doublés. Il faut que je m'en tienne mot pour mot à cette maxime du Diable boiteux :
Soyez à leurs pieds. A leurs genoux… Mais jamais dans leurs mains.
L'était une p'tite poule d'or
Qui pondait son trésor,
Couvait un frais coco
Pour l'enfant qui dort bientôt.
- Oh moi, il n'y a qu'un seul homme qui m'ait vraiment fait souffrir.
- Vous l'aimiez ?
- Vous plaisantez, c'était mon dentiste.
Ce Gandhi, il ne gagnera jamais en résistance au mal par la passivité, pour la bonne raison que ceux qui ont la force de leur côté seront toujours vainqueurs.
- Vous n'croyez pas qu'on est chamboulés après ce qui est arrivé à ce pauvre M. André, un homme si poli, si aimable, la discrétion même, à tel point qu'il a été occis sans déranger personne ?
Il colla le nez à la vitre. Un ciel de suie bâchait les environs d’un voile opaque.
- Le quartier a le cafard, marmonna-t-il.
Pendant la guerre, le bal a été réquisitionné par l'intendance militaire pour fabriquer des uniformes, et il en fallait vu le nombre de mobilisés. Il n'a repris ses activités qu'en 1920, sous le double nom de bal Bullier ou Closerie des Lilas.
L'inspecteur sourit finement sous ses trois poils de moustache, ce qui confirma son cousinage avec un phoque.
S’amuser ! Les gens ne pensent qu’a ça ! S’ils rigolaient en silence, mais non ! Faut que ça braille, que ça glousse, que ça se trémousse sur des mécaniques électriques à vous mettre le feu au derrière ! Sans parler des fritures, ça pue le gras de leurs beignets chauds, leurs croustillons baveux !
Hector Lavergne roulait sans se presser sur le boulevard Saint-Germain où automobiles et autobus cornaient afin de disputer l’espace aux bicyclettes et aux voitures à chevaux. Jeremy occupait à l’avant le siège de Sammy, recroquevillé entre deux éléments de décor à l’arrière du camion.
– Les finances sont prospères, m’sieu Nelson ?
– Ça gaze. Depuis un mois, je me produis dans un jazz-band, au bal Bullier, quatre soirs et deux matinées par semaine. Ajoutez un ou deux galas par-ci par-là, et la matérielle est assurée.
– Sans mentionner le cinéma. C’est une sacrée coïncidence de se retrouver sur le même tournage ! Comment avez-vous décrocher cet emploi ?
– Une ancienne connaissance m’a fait engager, elle a écrit le scénario du film, et comme la production recherchait des musiciens, elle a pensé à moi.