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Critique de jcjc352


Après le noir de la Trilogie Fabio Montale, le noir de la rue des SDF qui crèvent tout doucement sans faire de bruit au coins des rues. Izzo change de paradigme: on ne se situe plus dans un polar de personnages avec trame policière mais dans un roman social misérabilisme très noir mais très proche de la réalité qu'un Zola n'aurait pas renié. Pas de Montale qui traîne son spleen mais un personnage principal Rico qui traîne la mort avec lui, un SDF, sigle déshumanisant pour «sans domicile fixe» qui déjà en dit beaucoup sur la façon dont on nie la qualité d'un être humain puisqu'il n'est même pas mentionné et que la qualification lexicale de son statut elle-même est complètement négative.
Rico, Titi, Dédé sont des SDF qui vivent dans des masures en carton quand ils en trouvent
L'un deux décède, en autre, du froid et Rico malade décide que, quitte à crever, il vaut mieux le faire au soleil à Marseille où il lui reste quelques souvenirs.
Izzo a le don de parler des choses simples sans transcender la réalité. Ici il ne parle pas de «Clochards célestes» comme Kerouac mais de clodos qui ont du mal à survivre. Pas de littérature ou à peine quelques références juste pour l'histoire et pourtant les personnages ne sont pas des sots mais des êtres qui ont dévissé à un moment de leur vie sans pouvoir remonter la pente: des morts-vivants.
Un auteur qui se situe entre un Thierry Jonquet pour la qualité littéraire du polar ou roman noir et Louis Calaferte avec son «Requiem des innocents», entre autre, pour le réalisme où il n'est plus question d'imagination de la narration mais de tangibilité de la vie.
On a là une oeuvre littéraire assez loin de la littérature noire confortable et BCBG des grands auteurs à succès du polar noir qui utilisent la pauvreté et le monde interlope pour noircir à l'envie leurs narrations et les rendent plus croustillantes: ici on est dans la noirceur elle-même on ne peut que constater et déplorer.
L'oeuvre d'Izzo est tellement empreinte de cafard, de dégoût et de fatigue de la vie qu'il est difficile de le lire: jamais d'éclaircie et de lueur d'espoir. Il nous met le moral dans les chaussettes!
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