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Vivre fatigue m'avait impressionné, voici déjà six ans.
Replongeant ma main dans ma bibliothèque en piles et en cartons, j'ai extrait ce morceau d'anthracite flamboyant qu'est le soleil des mourants.
Dans ce roman à deux voix, Izzo nous propose d'accompagner Rico dans ses rues de galère et de misère.
Rico, comme Titi et tant d'autre, a connu cette dégringolade jusqu'à l'extrême précarité. Rico, bouffé par l'alcool et dévasté par le décès de Titi,va quitter Paris pour Marseille... Marseille comme l'espoir de retrouver un souvenir heureux et, peut-être, d'émerger.
Que le futur lecteur se rassure ou se désespère: il n'y aura pas de happy end... Ce n'est pas le genre de la maison Izzo!
Mais il y aura des rencontres et des pauses qui réchauffent.
Mais Rico connaîtra une sorte de substitut au fils qu'il a perdu en même temps que sa femme et son ancienne vie...
Le livre date de la toute fin du siècle dernier, et les Rico, Titi, Dédé et autres naufragés de la rue sont toujours là et plus nombreux encore.
Même si cette lecture a pu être grise et dure pour Horusfonck des noirs de noirs, merci à vous, jean-Claude Izzo qui n'êtes plus.

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Une belle surprise ce roman qui retrace avec force la route de Rico, un sdf parmi tant d'autres, les origines de sa déroute, ses rencontres, ses débrouilles, ses amitiés et ses amours, la dignité qu'il tente de conserver.
C'est un récit tellement réaliste que l'on pourrait penser que l'auteur a passé quelques temps avec Rico, Titi et les autres avant d'écrire cette fiction. C'est touchant, c'est écrit simplement, c'est beau et triste en même temps.
L'auteur parvient à ouvrir les yeux de son lecteur sur ce monde invisible, et il y parvient avec brio, c'est une franche réussite de ce point de vue. J'ai apprécié le chemin parcouru vers le soleil des mourants qui se mêle au cheminement personnel induit par cette lecture.


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Mes amis, mes amours mes emmerdes...
Rico, il en a plein son collector Pannini, surtout dans la catégorie "galères".
Une rupture familiale, une fuite en avant dans l'alcool et tout son cortège:perte d'emploi, de repères... et on finit à la rue: sdf, encore un sigle pour nous voiler la face et mettre un écran protecteur entre eux et nous.
Eux: les laissés pour compte, les oubliés de nos sociétés capitalistes et évoluées.
Ce roman écrit à la fin des années 90 n'a pas pris une ride, Jean-Claude Izzo a mis tout son talent de journaliste pour décrire de façon réaliste et sans sensiblerie la vie d'un homme comme vous et moi dont la vie a basculé un jour du mauvais côté.
Nous cheminons au rythme des rencontres de Rico, du vulgaire au sublime car le long du chemin nous croisons quelques belles personnes ayant appartenu au présent et au passé de notre héros.
La plume se veut poétique parfois, avec un brin de cruauté mais jamais cynique.
Laissez-vous réchauffer au "Soleil des mourants", la misère est certes moins dure au soleil mais elle vous glace comme le mistral!
Du grand Izzo! Pour un peu j'irai faire un tour au Panier!
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Très belle surprise pour ce roman, il était dans mon pense-bête je ne sais plus d'ailleurs ni pourquoi ni quand ni comment il s'y trouvait. Toujours est il, que je le retrouve sur les rayons de la biblio, et voilà le livre lu.
L'histoire d'un homme dont le bonheur un jour s'en est allé, il finit par se retrouver à la rue. de rencontre en rencontre, il se fait son petit quotidien et un copain Titi. C'est à la disparition de ce dernier que Rico, décide de repartir au point de départ, à Marseille où il a connu Léa.
C'est un très beau roman dans un style simple mais émouvant. L'auteur a su peindre la décadence d'un homme, la vie des SDF et des laisser pour contre.
Court, simple mais efficace.
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Cette lecture, un uppercut violent, une plongée hyper crue , terriblement réaliste dans le monde cruel des SDF.
"C'est la que j'ai rencontré Rico. A Marseille, et que j'ai appris tout ce que je sais de lui et de cette chienne de vie, où tout le monde est seul et comme vaincu". C'est Abdou, le jeune algérien clandestin, qui parle et qui raconte Rico, ce qu'il lui en a dit de sa vie, de sa descente aux enfers.
C'est puissant, bouleversant, une lecture à la fois d'un noir infini et d'une flamboyance exacerbée.
Rico, avant de mourir veut revoir Marseille où il connut un premier amour heureux. Il quitte Paris, voyage clandestinement en train, s'arrête quelques jours à Chalons sur Saône, transite par Vienne, Valence, Avignon.
La cité papale , comme bien souvent au coeur de l'hiver et malgré un ciel bleu trompeur est balayée par un puissant mistral glaçant. Rico y vivra un nouveau cataclysme.
Et puis Marseille, le soleil et la mer pour y mourir.
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Des fois, je me mettrais bien volontiers des claques.

Qu'est ce qui a bien pu me passer par la tête le jour où j'ai acheté "Le Soleil des Mourants" franchement? Et quelle idée de le lire?
Certes, j'ai adoré la trilogie des (mes)aventures de Fabio Montale et la plume si particulière de Jean-Claude Izzo, son mélange de noirceur et de lumière, de romantisme et du réalisme le plus désespéré… Sa poésie et son amertume.
M'enfin… J'aurais aussi pu m'abstenir.

Mais non. C'est à croire que j'aime souffrir; que j'aime avoir mal. Que 2020 ne me suffit pas avec son ciel noir, lourd et en forme de chape de plombe.
Quelle crétine. Des gifles, je vous dis!

C'est ce titre aussi, que je trouve tellement beau: "Le Soleil des Mourants" et les avis enthousiastes suscités par le roman qui m'ont eue. Ce n'est pas de ma faute… Ou si peu.

Voilà qui m'apprendra, tiens. Plus jamais. Izzo et moi, c'est fini. Pour toujours.

"Le Soleil des Mourants" est l'un des livres les plus noirs, les plus tristes qu'il m'ait été donné de lire.
C'est aussi un roman d'une beauté à couper le souffle et d'une humanité profonde, poignante.
Un roman bouleversant qui m'a fait passer de la compassion à la colère et de la tristesse à l'envie de tout casser. Certes, le fait est que je suis une madeleine ascendant cascade, mais là… C'est au-delà du chagrin de roman et des larmes romanesques et cinématographiques. Ce sont des larmes à verser sur le monde et la société, et sur notre petit confort qui nous fait fermer les yeux parce que c'est moins douloureux comme ça.

Rico a tout perdu: sa femme, son fils, son travail, sa maison et s'est réfugié dans l'alcool. L'engrenage, l'effet domino qui l'a jeté à la rue. Dans cet enfer, il n'est pas seul, pas vraiment: il a rencontré Titi.
Titi, c'est le frère de galère, celui qui ne le lâche pas -quand tous ses amis d'avant, eux, lui ont tourné le dos quand sa vie a pris l'eau-, celui qui lui raconte les romans qu'il a lu autrefois, celui qui lui permet de tenir, même quand il fait froid et qu'il faut faire la manche sous le regard arrogant et dégouté des passants. Sauf que la mort, cette garce, elle a fini par prendre Titi aussi, sous un banc de la station de Ménilmontant. C'en est trop pour Rico: il n'en peut plus de Paris et de sa vie alors il décide de prendre le large. Avant de crever, il voudrait revoir Marseille, le soleil et la mer et Léa, son premier amour. Son grand amour, celui de ses vingt ans et des verbes qu'on conjugue au futur et à la première personne du pluriel. Celui qui devait durer toujours.
Il en croisera sur son chemin des compagnons de galère. Des paumés, des oubliés, presque des indésirables: Félix qui parle à peine et surtout pas de ce qui compte; Mirjana jeune bosniaque qui se prostitue en attendant un mieux qui ne viendra jamais et qui ne dort pas la nuit parce qu'elle revoit sans cesse le visage de ceux qui ont tué ses parents; Abdou qui voudrait oublier Alger mais pas Zineb et qui ne rêve que de serrer un ours en peluche dans ses bras d'enfant trop vite grandi.

"Le Soleil des Mourants" est un roman court mais intense, percutant et nécessaire. Un uppercut dans la tête et le ventre qui fait mal à en crever.
Jean-Claude Izzo raconte avec beaucoup de tendresse, de sensibilité et d'émotion ces hommes et ces femmes, sans aucun jugement. Leur descente aux enfers nous est dépeinte sans concession, comme si Izzo voulait -à raison- nous bousculer, nous ouvrir les yeux en même temps qu'il fustige notre société qui laisse les faibles et les paumés au bord de la route.

J'ai eu tellement mal en lisant! Tellement de colère aussi, parce que je ne vaux pas mieux que beaucoup de bien-pensants. Combien de fois ai-je feint de ne pas voir un homme ou une femme faisant la manche dans le métro parce que c'est plus simple, moins douloureux? Est-ce qu'il ne m'est jamais arrivé de changer de banc dans un parc parce que je n'étais pas sereine à cause de cet homme à côté de moi avec son pack de six? J'ai eu honte parfois en lisant.
Mais les livres servent aussi à ça, non? A nous émouvoir, nous tordre le ventre et à nous réveiller: Izzo l'avait bien compris et son soleil des mourants remplit sa mission. On ne changera pas le monde, mais grâce à lui on n'oubliera pas, on n'oubliera plus les blessures au coeur et l'histoire cachées derrière ceux qu'on préférait ignorer et abandonner derrière un sigle bien politiquement correct.
On ne fermera pas les yeux, on les ouvrira plutôt et on sourira. L'humanité tient parfois dans un sourire, comme elle tient dans ce roman magnifique et dans la lumière des dernières pages, dans la tendresse qui unit Rico et Abdou, dans cet amour filial qui panse un peu leurs plaies.

Mais quand même, Jean-Claude Izzo et moi, c'est fini. Pour toujours.
Ou ça le sera quand j'aurai lu "Les Marins Perdus"...
Je n'ai pas fini de souffrir moi...
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Pourquoi ce livre ? Un challenge organisé par Calypso. Un mot est choisi et les participants sélectionnent et lisent un roman ou autre avec ce mot dans le titre. Pour cette session, le Soleil était à l'honneur. Après une petite recherche à la médiathèque, ce livre m'interpelle : le soleil des mourants. Je ne connais pas son auteur mais qu'à cela ne tienne, je pars à la découverte...

Petit roman de 250 pages, il se lit très rapidement. On s'imprègne des premiers mots et nous voilà embarqués dans la vie ratée, gâchée de Rico. Cet homme avait tout pour être heureux mais un jour sa vie bascule. Sa femme le quitte et lui commence à boire. C'est l'inévitable descente aux enfers. Il perd son travail, ses amis et se retrouve vite à la rue. Il rejoint les nombreuses âmes errantes des rues de Paris.
La galère et la misère sont son lot quotidien. Les pauvres hères qu'il côtoie sont aujourd'hui tout ce qui lui reste. Jusqu'au jour où Titi, son meilleur pote de galère meurt dans le métro dans l'indifférence la plus totale.
Rico se raccroche donc au souvenir le plus heureux qu'il ait, son amour de jeunesse. Marseille et la belle Léa qui a fait battre son coeur. Il se dit, comme dans la chanson d'Aznavour, que la misère serait moins pénible au soleil. Il se trompe, la misère est la même où que l'on aille.
L'histoire de Rico nous est raconté par un jeune galérien rencontré à Marseille qui se prend d'affection pour cet homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même.
Jean-Claude Izzo parle dans ce roman de la vie difficile et cruelle des SDF qui vivent dans la rue. Il explique par le biais des différents personnages, comment l'indifférence et le mépris des gens dits "normaux" sont pesants. Cette misère leur fait peur car personne n'est à l'abri. On peut tout perdre du jour au lendemain. Il est difficile, voir impossible, de remonter à la surface. Personne ne va venir à votre secours. de plus, la vie dans la rue est une roulette russe. C'est chacun pour soi. La misère ne se partage pas. Les dangers sont nombreux et la lutte est violente. La dignité est le dernier crampon qui les retient. Une fois perdue, la fin est inévitable.
Ces hommes et ces femmes, vous les croisez tous les jours dans les rues. Votre regard, votre main tendue sont le seul espoir qu'ils leur restent. Ne les jugez pas trop facilement, vous pourriez être à leur place un jour.
Le texte est écrit dans un style très simple, beaucoup de dialogues, et une écriture très parlée. Pas de grands discours sur la misère du monde, ni coup de gueule, et encore moins d'appel à l'injustice mais juste l'histoire d'un homme qui glisse, glisse, glisse pour un jour se noyer. Et le soleil ne sera pas la bouée de sauvetage qu'il espérait...

J'ai donc fait une très belle découverte avec ce roman. L'écriture est très agréable, le sujet est traité avec beaucoup d'intelligence et les personnages sont tous très attachants.

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Le Soleil des mourants paru en 1999 est le dernier livre de J.C. Izzo décédé en 2000. Ce n'est pas un roman policier comme la Trilogie de Fabio Montale.

Ce roman s'attache à des hommes et ces femmes SDF : Titi, trouvé mort de froid dans le métro parisien, Rico, son copain, veut fuir le froid et retrouver le soleil et ses souvenirs heureux à Marseille, Marjana, la bosniaque a vu sa famille massacrée par un ami de la famille et vit sous la menace de son passeur/mac et, enfin, Abdou, jeune mineur algérien orphelin des violences du FIS, déjà toxico.


Roman empathique. On suit les galères de Rico qui veut rejoindre Marseille et le soleil. Rico a été un cadre commercial à Rennes, il a vécu une existence bourgeoise, est père de famille et tout s'est écroulé à son divorce. A Avignon, il partage quelques temps un abri avec Marjana, la bosniaque, survivante d'un massacre, déjà fantôme….

Je te l'ai expliqué, Rico, je suis comme si j'étais morte. Toi, je ne sais pas où tu es mort. Ni quand. Mais tu es
comme moi, ça, je le sais. On se trimballe avec nos vieilles peaux. Nous ne sommes plus que des emballages
vides.

A l'arrivée à Marseille, Izzo promène son héros dans le décor familier du port, du Vieux Port et du Panier.

Place des Moulins, dans le Panier – le vieux quartier, proche du port –, Rico découvrit que Marseille était une ville de collines. Léa lui avait fait grimper les marches de la montée des Accoules. – C'est seulement en marchant, en flânant, que l'on peut prendre conscience qu'ici on n'arrête pas de monter, de descendre, de remonter.

Ces ruelles aux noms chantants, et qui l'émerveillaient : rue du Refuge, rue de Lorette, rue des Pistoles, rue du
Petit-Puits… Place de Lenche, un orage violent les surprit, et ils se replièrent chez Léa.

Est-ce que la misère serait moins dure au soleil?




Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un divorce, un fils qui ne veut plus le voir et Rico a sombré. Alcoolisme, perte du travail,perte du logement...Rico s'est retrouvé SDF. Chaque jour qui passe le laisse un peu plus au bord du désespoir.Après que son meilleur ami Titi,SDF comme lui, ait succombé au froid sur le quai du métro,Rico part pour Marseille à la recherche de Léa,heureux souvenir de jeunesse.Sur la route il croise d'autres écorchés de la vie -Mirjana, Abdoul -accablés eux-aussi par le poids des chagrins et des souffrances.

J.C. Izzo colle au plus près du réel dans ce roman-reportage émouvant, inspiré en grande partie d'articles de journaux et d'ouvrages sur les sans-abri. A travers l'histoire de Rico, Félix, Mirjana ou Abdoul, l'auteur tente de faire entendre les voix de tous ceux - clochards, prostitués ou clandestins - pour qui la vie est devenue un long chemin de croix et montre combien il est facile de sombrer dans la misère sociale et morale.Un sujet qui reste hélas ! encore bien trop d'actualité.
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Lorsque Léa, son grand amour, le quitte, Rico n'est plus que l'ombre de lui-même. C'est désormais en fantôme qu'il avance dans la vie. Il se retrouve subitement au pied du mur, au sens propre du terme.
De cadre bien intégré dans la société il passe au statut de SDF. On va suivre sa triste trajectoire de Paris à Marseille, ville qui constituera la fin de son périple et de son calvaire. N'est-il pas dit dans la chanson que "La misère est moins pénible au soleil."
L'histoire de ce personnage m'avait profondément émue lors de sa lecture. On ne peut s'empêcher de s'identifier à la trajectoire de Rico que beaucoup connaissent à l'heure actuelle, malheureusement, à cause de l'impératif de la course au "toujours plus"
car on est bien est confronté dans ce livre à l'antithèse entre l'injonction de l'adaptation au social et au capitalisme et la fragilité de l'individu.
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