Le cimetière de la morale

Les pensées déposées sur le papier ne sont rien de plus que la trace d’un passant sur le sable. On voit bien la route qu’il a prise ; mais pour savoir ce qu’il a vu sur la route, on doit se servir de ses propres yeux.

Le style reçoit sa beauté de la pensée ; tandis que, chez certains prétendus penseurs, ce sont les pensées qui doivent être embellies par le style. Le style n’est, après tout, que la silhouette de la pensée…

Si sévèrement que les gens me jugent, ils ne savent pas que je me suis jugé avec encore plus de sévérité ; ils se moquent de moi et ignorent que je me moque d'eux encore plus.
Je déteste et le lecteur et moi-même.

La simplicité a toujours été l’attribut non seulement de la vérité, mais du génie même.

L’espoir est une chaîne forgée par l’ignorance…

La mélancolie, n’est pas le malheur, mais le sentiment du malheur, sentiment qui n’a rien à voir avec ce qu’on affronte, puisqu’on l’éprouverait au cœur même du paradis.

le plus grand amour est celui qui naît de l’amitié et la plus grande amitié est celle qui provient de l’amour

Un jeune homme ne peut assimiler le savoir-vivre qu’une fois éteinte la fougue des désirs.

Le débile n’est pas un homme, mais un enfant et moins qu’un enfant, car son sort est de voir vivre les autres, tandis que lui doit se contenter de parler, et encore – puisque la vie n’est pas faite pour lui.

L’homme n’est qu’un fossoyeur continuel et le monde un cimetière.