Dossiers de Scotland Yard, tome 14 : Quatre femmes pour un meurtre

Pétrole, matières premières, or, manœuvres boursières, investissements à hauts risques, achats de sociétés, prises de participations… voilà quelques-uns des domaines que nous abordons, sans oublier les noms des vrais dirigeants, leurs manies, la manière de les aborder, la stratégie à employer, parfois dans l’ombre, parfois en pleine lumière.

La finance est le nerf de la guerre, dit-on ; en réalité, c’est la guerre elle-même. C’est sur ce terrain-là que se gagnent les grandes batailles d’aujourd’hui.

Un génie. Le plus grand génie de la finance. Il tient le monde entre ses mains ; s’il ne désire plus avoir personne, c’est que personne n’est digne de lui.

Elle n’est pas bête, l’intrigante. Je m’en méfie. Elle se fait passer pour un bibelot précieux et fragile, mais c’est pour mieux tromper son monde. Les femmes, je les connais. Celle-là est une menteuse et une truqueuse.

Emily ne se maquillait pas. Elle se contentait d’une beauté naturelle, très pure, qui n’avait besoin d’aucun artifice ; les traits réguliers de son visage solaire cachaient pourtant une tristesse qui semblait maîtrisée, une blessure refermée depuis longtemps, une cicatrice dont il ne subsistait qu’une ombre impalpable. Le collier de perles vertes accentuait la douceur de ses expressions.

Archibald était un très bel homme et il l’est resté ; de sa personne émane un véritable magnétisme qui vous attire de façon irrésistible. Chacun de ses gestes est l’expression d’une puissance que l’on ressent dangereuse, mais qui fascine. Quant à son intelligence, elle est éblouissante. À l’époque où il vivait encore dans ce monde, il écrasait ses interlocuteurs ; peut-être n’avait-il d’autre choix que de dialoguer avec lui-même. Je l’ai aimé passionnément et je l’aime encore. Je m’en veux de n’avoir pas su le garder, d’avoir cédé ma place à cette Eurasienne qui me vole mon bonheur. Si près et si loin d’Archibald, je suis plus emprisonnée qu’elle ; je ne manque de rien, certes, mais lui me manque.

— Pourquoi les femmes trouvent-elles grâce à ses yeux ?
— Il ne les aime pas davantage, mais il est heureux de réunir une fois l’an son harem, comme un potentat oriental.

Higgins cueillit quelques fleurs du printemps sur le bas-côté. Il aimait en glisser entre les pages du carnet noir où, tout au long d’une enquête, il prenait des notes. Dans les moments les plus sombres, elles lui faisaient oublier un instant les turpitudes humaines dont la liste, sans cesse renouvelée, était interminable.