Citations sur Dossiers de Scotland Yard, tome 6 : Meurtre à Cambridge (8)
Le temps qui passe ne touche pas l'homme qui le dépasse. (P19)
En ce mois de Juin où le soleil jouait à cache-cache avec les nuages , le jeune homme achevait son premier cycle scientifiques avec un succès relatif , mais un succès quand même. (P7-8)
Il n’y a que des intellectuels, à Cambridge. Aucun d’entre eux ne sait manier un marteau ou une scie. Si par miracle ça se produisait, personne ne s’abaisserait à le montrer.
Cécilia Ambroswell était une jeune femme magnifique. Belle, intelligente, raffinée… mais aussi impulsive et violente ,en certaines occasions.
Les dix-neuf ans de la jeune fille exprimaient, pour toujours, la beauté insolente de la jeunesse. Cheveux d’un noir de jais et d’une somptueuse épaisseur ondulant en vagues profondes, grand front, sourcils longs et fins, cils arachnéens, yeux d’un vert intense, nez à l’arrondi sensuel, lèvres charnues et provocantes, cou d’une élégance de déesse. Cecilia était vêtue d’une robe de soirée à volants et à dentelles vaporeuses mettant en valeur ses seins haut placés et laissant à nu des bras d’une finesse exceptionnelle. Le regard, fier et farouche, fixait le lointain. Dans ses mains jointes, comme dans un geste de prière, elle serrait un livre.
Pour Higgins, la vie privée était une valeur sacrée. Il tenait en haute estime le superintendant Marlow, policier honnête et consciencieux, mais pas au point de lui avouer qu’il refaisait ainsi un voyage qui avait marqué sa jeunesse. Bien des années plus tôt, en effet, il avait pris ce même train pour se diriger vers l’inconnu, vers Cambridge et y commencer des études supérieures.
Grand, maigre, les cheveux châtains déjà clairsemés, le nez trop pointu, le visage parsemé de taches de rousseur, John Garret ne plaisait pas aux filles. Il ne cherchait d’ailleurs pas à les séduire, leur préférant les études et les livres. C’était sans doute pourquoi la très jolie Cecilia, que poursuivaient plusieurs prétendants, avait jeté son dévolu sur lui.
Il lui faisait ses courses, son ménage, l’aidait à préparer ses cours et ses examens. C’était la règle du jeu. Inutile de gémir ou de se révolter. L’important était de pouvoir rester à Cambridge, de goûter chaque jour ce paysage enchanteur, les pelouses grasses, les bras de rivière aux rives plantées de saules pleureurs, les jardins, les architectures raffinées des collèges.
Cambridge… un rêve inaccessible, la prestigieuse université née au XIIIe siècle, près de la rivière Cam, là où Saxons et Romains s’étaient établis pour fonder Camboritum et Grantebrigge, perdues dans les brumes du passé. Cambridge, la beauté moelleuse des édifices anciens, les illustres collèges de pierre et de brique qui avaient rendu la petite cité célèbre dans le monde entier.