Mozart, Tome 3 : Le frère du feu

Lors d’un bal masqué organisé dans les vastes salles de la Redoute, la bonne société viennoise prit plaisir à se déguiser et à plaisanter sans aucune retenue. On célébrait ainsi une sorte de fête des fous, à laquelle participèrent Anton Stadler et Mozart, dissimulé sous l’habit d’un philosophe indien.

Il distribua des feuillets comportant plusieurs énigmes et des enseignements attribués au sage Zoroastre{98} né au VIe siècle avant Jésus-Christ. Parmi les devinettes, l’une connut un beau succès : « Nous sommes de nombreuses sœurs. Cela fait mal tant pour nous avoir que pour nous perdre. Nous habitons un palais qu’on pourrait aussi nommer prison, puisque nous y sommes enfermées pour nourrir l’homme. Le plus curieux, c’est qu’on nous ouvre souvent la porte, le jour comme la nuit, et que nous ne sortons pas. Qui sommes-nous ? les dents ! »

Chapitre 38

À l’approche de son trente et unième anniversaire, Wolfgang se trouvait au faîte de sa gloire et de sa puissance créatrice. Refusant de se laisser enivrer par ce séjour merveilleux où tout semblait facile, il se préparait à affronter une épreuve redoutable.
Une épreuve dont Thamos lui révélerait la nature lors d’une des Tenues de la Loge La Vérité et l’Union.

Chapitre 48

Alors que Wolfgang travaillait à un trio pour piano, violon et violoncelle où régnait une joie paisible, marquant le retour à l’équilibre intérieur, le destin frappa avec cruauté.

Chapitre 46

— La magie ne passe pas par la raison. Quel Franc-Maçon comprend réellement les rituels et les symboles ? Analyser, disséquer, expliquer… Autant d’impasses ! Voilà le génie de Mozart : il ne s’adresse ni à ses Frères ni aux profanes, mais à l’âme de l’univers, et répand des ondes lumineuses qui peuvent toucher tous les êtres et les orienter vers la Lumière de l’initiation. Jamais action ne fut plus subversive et plus dangereuse.

Chapitre 42

Ici brillaient un autre soleil, celui du rayonnement de la création, et une autre lune, celle de l’action juste. Ici s’élevaient des piliers reliant la terre au ciel et brillaient des étoiles qui illuminaient les paysages de l’âme.

Chapitre 25

— Monté contre elle par les échotiers, le peuple déteste Marie-Antoinette. Une reine étrangère, une Autrichienne dédaigneuse et dépensière ! On l’accuse d’être à l’origine de la misère et de mépriser les pauvres. Quant à Louis XVI, il manque de poigne et croule peu à peu sous le poids de l’héritage catastrophique de Louis XV. (...)

— J’ai vu la mort rôder. La tourmente s’abattra sur ce pays, incapable de résoudre ses problèmes autrement que par la violence.

Chapitre 20

S’ouvrait un monde lumineux évoqué dans l’andante central, vision si sublime qu’elle subjugua l’auditoire. Pour la première fois, le créateur transposait en musique sa perception du temple formé de pierres vivantes, au-delà du temps et de la mort. D’un calme céleste, le piano évoquait le voyage de l’esprit à travers l’univers des symboles.

Chapitre 14

Et quel plaisir de se référer à l’immense Jean-Sébastien Bach pour créer sa propre substance musicale !

Chapitre 74

— Même si elle n’est pas bonne à dire en ces temps troublés, la vérité ne doit-elle pas éclater à un moment ou à un autre ?

Chapitre 72

— Sous le pseudonyme de Décius, apprit l’Égyptien à Wolfgang, notre Frère Karl Leonhard Reinhold publie un intéressant ouvrage, Les Mystères hébreux ou l’Ancienne Franc-Maçonnerie religieuse. Il y démontre que Moïse, dont le nom hiéroglyphique, Mès, signifie « celui qui est né », fut initié en Égypte.

Chapitre 72