L' "autre" est différent, certes. Il ne s'agit pas de nier cette différence, ou de prétendre l'oublier, mais d'en tirer parti. car la vie se nourrit de différences. L'uniformité mène à la mort.
Ne mettons pas le vin nouveau des réalités d'aujourd'hui dans les vieilles outres des attitudes d'hier.
L'on agite souvent la crainte d'un excès d'hommes; bien plus fondée et urgente est la crainte d'une disparition brutale et complète des hommes. Car nous nous sommes donné les moyens de suicider l'humanité.
La première révolution a été l'apparition du pouvoir de reproduction, pouvoir qui permet de neutraliser le rôle destructeur du temps.
Le but de l'organisation sociale n'est pas de donner du travail à tous, mais de faire à chacun une place telle qu'il puisse s'autoconstruire en participant à l'autoconstruction des autres. Cette réalisation des hommes par eux-mêmes est sans limite ; personne n'est donc de trop.
Si nous commençons aujourd'hui à compter les synapses d'un cerveau au rythme d'une par seconde, sans jamais nous arrêter, nous atteindrons la dernière dans... 30 millions d'années ; une époque où, si des hommes existent encore, ils ne nous ressembleront sans doute guère.