L'exploration des océans à ses grandes heures, l'invention des bathyscaphes capables de descendre aux plus grandes profondeurs et jusqu'en dans la fosse des Mariannes à plus de 10 km de profondeur, ce livre raconte l'histoire de ces pionniers à une époque où tout restait à découvrir.
Pourtant aujourd'hui encore, l'homme connait mieux la surface de la lune que les fonds océaniques de la Terre.
Les derniers mètres avant de toucher le fond et celui-ci qui apparait étrangement sous le halo phares du bathyscaphe, tel un vaisseau atterrissant sur le sol d'une autre planète, sont décrit avec la joie d'y découvrir de la vie alors que les biologistes d'alors prédisaient que cela était impossible, car la vie, on le sait désormais, sait se contenter d'autres sources d'énergies que celle du soleil.
Un beau récit d'exploration des océans telles que les années 50 et 60 savaient nous en offrir.
Commenter  J’apprécie         50
13 heures. Déjà une vague lueur venant du fond apparaissait sous le Trieste, comme une photographie en train d’apparaître dans le bain de développement. Elle n’était pas encore bien nette quand je vis soudain un petit animal de deux à trois centimètres de long passer en frétillant devant le hublot. Une crevette rouge me sembla-t-il, venait nous souhaiter la bienvenue.
10m, 8m, 5m. A présent, le fond est net, la photographie se développe bien ; je vois un large cercle brillamment éclairé en dessous de nous. Et le Trieste continue à flotter, à descendre tout doucement, à une vitesse qui ne dépassent pas quelques centimètres à la seconde. Lentement le cercle se rétrécit, au fur et à mesure que nous approchons du fond.
Le fond était fait d’une sédimentation légère et claire ; un vaste désert couleur ivoire. A 13h06 exactement, le Trieste venait se poser sur le fond de la fosse des Mariannes, par près de 11000 mètres de profondeur. Au moment du « touch down », un léger nuage de poussière se souleva nous permettant d’apprécier la finesse de cet extraordinaire sédiment
Mais surtout, au moment où nous arrivâmes, nous eûmes la chance immense de voir juste au milieu du cercle de lumière apporté par un nos projecteurs, un poisson ; ainsi donc en une seconde, mais après des années de préparation, nous pouvions répondre à la question que des milliers d’océanographes s’étaient posée depuis des dizaines d’années ! La vie, sous forme supérieurement organisée était donc possible partout en mer quelque soit la profondeur.