Citations sur Il était une fois, tome 3 : La princesse au petit pois (43)
Il aurait fait un assez bon capitaine, songea-t-elle. Son nez aurait été un instrument de navigation inestimable pour sentir la tempête se lever ou les victuailles pourrir dans la soute.
Des cheveux noirs et blancs comme les deux faces de la vie, l'obscurité et la lumière, le bon et le mauvais, la passion et la modération. La tentation surtout.
-Tu te souviens de ce conte où une jeune fille devait sentir un petit pois sous une pile de matelas pour prouver qu'elle était une vraie princesse ? Eh bien c'est ma version de l'histoire. Aucun prince n'est un véritable prince s'il obéit à sa mère.
- Plutôt qu’à sa fiancée ? hasarda Georgiana.
- Plutôt qu’à l’appel de l’aventure.
Sa mère lui avait appris dès son plus jeune âge que l'amour... Qu'avait-elle dit exactement?
Que l'amour était un sentiment dangereux et indigne des personnes de leur rang. Signe d'impulsivité et d'une mauvaise éducation.
Cependant, elle n'avait jamais dit qu'il était incapable d'aimer.
Il aimait Olivia, plus que sa propre vie, plus que la lumière, plus que... tout.
Passe encore de devenir duchesse, même si ce n'est pas ma tasse de thé, mais me retrouver avec une espèce d'alevin à la binette en bouchon de carafe en guise de mari...
- Tous les reproches ou les compliments que nous avons reçus n'avaient qu'un objectif: nous transformer en duchesses.
- Je comprends pourquoi tu es amère.
- Pourquoi?
- Parce que tu n'as jamais réussi une seule épreuve! répondit Georgiana en éclatant de rire.
- Ne sois pas ridicule. Tu es belle. Tu as les plus beaux yeux que j'aie jamais vus. Je ne comprends pas pourquoi les miens sont bruns alors que les tiens sont d'un vert magnifique.
Georgiana étudia sa soeur en fronçant le nez.
- Vert pâle. La couleur exacte du céleri.
- Si mes hanches ressemblaient elles aussi à du céleri, j'aurais vraiment de quoi me réjouir, répliqua Olivia.
- Tu es pulpeuse, insista sa soeur. Une pêche juteuse et sucrée.
- Quel intérêt d'être une pêche quand la mode est au céleri?
Pour être franche, la simple idée de ce mariage me rend folle. Passe encore de devenir duchesse, même si ce n'est pas ma tasse de thé, mais me retrouver avec une espèce d'alevin à la binette en bouchon de carafe en guise de mari...
Oh, les hommes vieillissent ! Assura son interlocutrice sans se laisser déconcerter. Mais ils ne connaissent pas la décrépitude. Ils pourrissent, ce qui n'est pas si différent, je vous l'accorde. Feu M. Bumtrinket avait l'habitude de dire qu'un homme qui ne peut plus se dresser au garde-à-vous quand la situation l'exige est pourri jusqu'au trognon.
- Cessez de de me regarder ainsi! Si vous n'aviez pas un cerveau de la taille d'un zizi de souris, vous vous rendriez compte que je parle sérieusement!
Sous le choc, il éclata de rire. Sa mère n'apprécierait sûrement pas le langage fleuri de Mlle Lytton.