En réalité le silence est tellement tumultueux, si peuplé. Le silence, c’est décider de se taire. Ce n’est pas un manque, c’est un choix. Il faut l’admettre, c’est simple, mais dérangeant. Il m’a fallu Angel pour le comprendre et pourtant, j’étais une ombre silencieuse. Mais pour moi, le silence était une arme, une autre.
J’ai toujours vécu avec la mort, la mienne et celle des autres. Elle est devenue, au fil des ans, comme une sorte de grippe fatale, on l’attrape ou on passe au travers. On ne se demande pas à quoi ressemble le virus, ni même quel est son nom.
Il s’est progressivement allumé, d’abord prudemment, puis comme un brasier. C’était assez beau cette passion, cette conviction qu’il suffirait d’un système pour que l’Homme change et devienne bon. Beau et pathétique.
Il faut peu de chose pour qu’un soupçon s’infiltre entre deux êtres. Il n’existe, je crois, que deux émotions humaines aussi résistantes que la vie : la foi et la haine.
Les gens qui aiment sont fragiles, terrorisés au fond d’eux à l’idée que l’être aimé les déçoive ou les quitte.
Il n’y a rien de plus chiant que les purs. L’avantage des gens que l’appât du gain ou le goût du sexe motivent, c’est que tu peux toujours surenchérir. Même l’amour, avec un peu de subtilité, on parvient presque toujours à le démolir.
Tu imagines sans doute quelque passion dévastatrice, un lien d’amour, de haine et de sexe si puissant que nous ne sommes jamais parvenus à nous séparer tout à fait. Tu as tort, mais il serait prématuré de te détromper.
Les vêtements se jettent ou se brûlent, les clefs se remplacent. Rien n’engage ni ne lie les monstres que nous sommes, que notre désir de lien.
Tu es ma plus parfaite réussite et mon échec le plus cuisant.
Il voulait savoir ce que j’avais appris. Il n’y a rien de plus redoutable que la connaissance.