AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Jardin Yamata (8)

Mr Jules, et moi, avons séjourné chez les Naruse. Le père possédait une petite fabrique de laque et la mère venait d'une famille de peintres sur soie, celles dont on fait les kimonos et les ceintures.
Ces gens, bien qu'assez modestes, vivaient dans un raffinement qui a immédiatement séduit votre grand père. Tout était beau chez eux, les objets les plus quotidiens, les cloisons peintes, les paravents, les coussins...
Leurs deux filles jouaient de la musique, Midori du "koto" et Mitsuko du "shamisen". Le soir, elles chantaient après dîner, je crois que c'est comme ça que Mr Jules est tombé amoureux.
Commenter  J’apprécie          290
Une paix régnait sur ces lieux, une paix indicible et grave, presque inquiétante à force d'intensité. Il y avait dans ce paysage à demi sauvage, habité sans l'être, un mystère puissant qui me dépassait, une sorte d'esprit flottant qui à la fois calmait et gardait en éveil. Plus encore que dans la ville je restais impressionnée par l'étrangeté dégagée. Je me sentais transportée d'enthousiasme et en même temps j'étais stupéfaite, interdite et comme repoussée aux marges d'un monde impraticable.
Commenter  J’apprécie          200
Sous mes yeux le jardin donnait sa réponse, celle de la vie dans sa forme la plus primitive, la plus obstinée, les arbres qui grandissent, muets, immobiles, les fleurs qui reviennent, chaque printemps, éternelles, ce grand mouvement qui pousse à avancer toujours, à poursuivre, tels les nuages courant vers l’inévitable dilution , telle l’eau contournant les obstacles , suivant la pente, allant à l’évidence. La nature du jardin Yamata, concentrée à l’extrême, exaltée ici dans une réduction sublime, montrait la voie à suivre, d’humilité et de simplicité, de détachement des vanités humaines et des richesses éphémères, de patiente sagesse.
Commenter  J’apprécie          20
On sentait qu’il se passait là quelque chose d’extraordinaire, le jardin s’était transformé en lieu de toutes les transpositions, il était devenu l’appendice resplendissant d’un homme en pleine parade amoureuse et se déployait tel un ornement sublime destiné à être reconnu et apprécié par celle qui allait bientôt le contempler.
Commenter  J’apprécie          20
En Yoshio, je trouvais si peu de moi que je passais mon temps à guetter quelque trait familier, caché derrière un repli encore inviolé, mais j’avais beau écarter les yeux, aiguiser mes sens et faire appel à d’hypothétiques perceptions secrètes, je ne recevais que des messages incompréhensibles, signaux cabalistiques à la syntonie défaillante. Il avait manqué entre nous ce discernement immédiat qui abolit la transcription laborieuse et anéantit par la force du lien qu’il induit les divergences purement formelles. La prise est directe, sans détour, elle s’ancre au plus profond, là où il n’y a plus ni code ni allégorie, juste l’évidence d’un basculement, d’une impuissance à prévenir l’élan, la course, la chute. Sans doute est-ce cela qu’on appelle l’amour....
Commenter  J’apprécie          10
Qu’avais-je fait ? Qu’avais-je appris ? J’allais repartir aussi démunie que j’étais venue et c’était bien là le sens de cette ode à l’éphémère beauté célébrée dans tout le Japon, l’émerveillement devant ce qui ne devait durer qu’un instant, comme si toute pureté était condamnée à périr, à l’image de la vie dont il fallait se detacher, fugace bonheur devant l’éternité glacée, d’autant plus resplendissant qu’il durait peu, le temps d’un éclair somptueux de lumière douce et caressante.
Commenter  J’apprécie          10
Brutalement le Japon tout entier m’exaspéra. L’hermétisme de ce pays, la frilosité des regards, l’excessive politesse, le charme mignard des minuscules assiettées, l’attention scrupuleuse portée au détail, la propreté méticuleuse, l’exquise finesse des jeunes filles de porcelaine, tout cela souleva en moi une vague de colère incompressible, une envie de faire du bruit, de crier,de briser cet ordonnancement trop rangé, trop contraint, de mettre à nu ce que cachaient les précautions prises par tout un peuple pour avancer masqué. A quelles folies se livraient-ils dans l’ombre, à quels sinistres jeux de pouvoir s’exerçaient-ils sous leurs mines tranquilles, à quelles perversions s’adonnaient-ils en de secrets repaires, eux que l’on disait si habiles, si prompts aux supercheries subtiles ?
Commenter  J’apprécie          10
Le troisième jour je suis partie dans les collines. Je me sentais pleine d’énergie et la beauté de la lumière donnait au paysage un relief particulier.les taches rouges de fleurs de camélia sauvages piquetaient les bois, soudain m’apparaissent les grands arbres, cryptomères géants de la forêt primaire rescapés des temps anciens, aux troncs desquamant en longues fibres rougeâtres, et les bambous dont la ruse agitait la cime dans un frou-frou de soie claire.......
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (37) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3679 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}