Nous formons avec Joseph un couple soudé, complice, nous faisons équipe, et s'il lui est arrivé de me tromper, je n'ai quant à moi jamais pris cette peine. Je ne suis certes pas lesbienne, mais les hommes se valent, aucun ne vaut qu'on bouscule son quotidien, qu'on fasse la moindre entorse à son emploi du temps. Joseph n'a pas été un si mauvais amant, il m'a arraché nombre d'orgasmes tout à fait authentiques. Mais les femmes ne s'attachent pas à ces détails, les émotions qu'elles éprouvent dans les bras d'un homme ne sont que l'écho des jouissances obtenues en solitaire loin de leur haleine et de leur peau moite.
Les hommes ne sont jamais assez flattés, pour garder le plus bête des maris une épouse intelligente doit faire tous ses efforts pour le persuader qu'il est l'inventeur de la fourchette dont il se sert pour porter à sa bouche la viande filandreuse qu'ils mâchent en tête à tête dans leur cuisine vétuste tant il est sot et incapable de générer un revenu abondant.