Le Chevalier aux épines, tome 1 : Le Tournoi des preux

Dans ce tome 1, on fait la connaissance du chevalier aux épines, le chevalier de Vaumacel. Celuici revient après un an d'absence, et une absence d'autant plus remarqué qu'il aurait dû être présent au procès de la duchesse Audéarde de Bromael qui a été jugée, répudiée et emprisonnée.
Tout le monde semble vouloir la mort de ce chevalier, dépeint comme un monstre et qui pourtant semble très courtois. En parallèle, une sombre histoire d'enlèvements d'enfants commence à se répandre, et c'est d'ailleurs cette piste que suit le brave chevalier.
Ce roman est sublimement écrit. C'est un roman moyenâgeux-contemporain. Jean-Philippe Jaworski est un érudit, et ne s'en cache pas : les termes sont précis, les tournures de phrases sont ciselées, les dialogues savoureux, tout est certainement très documenté, jusqu'à la moindre pièce d'armures. le code de la chevalerie, les pratiques, tout y est. le tout dans une langue magnifique.
Et c'est peut-être ce qui m'a perdu.
Chercher les mots que je ne comprenais pas pour me représenter la scène, les longueurs - car il y en a beaucoup -, l'intrigue qui piétine, à l'image de ce chevalier qui esquive ses obligations... Cette histoire m'a beaucoup intriguée, mais je n'ai pas réussie à m'accrocher. Trop complexe pour moi. Je reconnais volontiers le talent de l'auteur et ne le remet pas en cause, loin de là ! D'autant plus que c'est à mon sens l'un des plus grands auteurs de fantasy française actuelle - et l'un des rares à être dans les tops des ventes. Mais pour ce roman je passe mon tour.

Ça me fend le coeur de devoir abandonner la lecture d'un livre écrit par un auteur aussi talentueux ! Contrairement à Gagner la Guerre, qui m'a immédiatement conquis dès les premières pages, je n'ai pas réussi à être séduit cette fois ci. Tout du long, j'ai eu l'impression de faire face à un long exercice de style, une plume certes magnifique mais qui rend la lecture laborieuse et le plaisir inexistant. C'est alambiqué, aucun personnage ne semble se détacher du capharnaüm narratif… vraiment dommage, mais cette fois ci je n'accroche pas !

Si je voulais vraiment que ce billet soit cohérent avec la tendance éditoriale des oeuvres de Jaworski, j'en ferais un tome 1 tout en laissant planer le doute quant à la publication de sa suite. Je suis un peu mauvaise langue, je vous l'accorde : ses premiers livres, Juana Vera puis Gagner la guerre, n'obéissaient pas à cette règle. C'est avec le Cycle Rois du monde que le système a commencé à se pervertir, proposant un découpage incompréhensible, introduisant un caractère aléatoire dans les parutions, et me perdant au passage, alors que j'avais pourtant beaucoup aimé les débuts de l'auteur. Bref.

Le Tournoi Des Preux, premier volume de ce qui est annoncé comme un trilogie, se déroule dans le Vieux Royaume, le même univers que les deux titres cités en début de ce billet. le livre s'ouvre sur un duel entre deux seigneurs, Ædan de Vaumacel et Yvorin de Quéant, sous le regard de paysans médusés - je vous passe les nombreux détails et les subtilités, sachez seulement qu'il sera question de l'honneur d'une femme, de celui de l'un des duellistes et d'un enfant disparu. Puis l'intrigue, qui s'annonce complexe et riche en rebondissements, se met doucement en place. On y trouve la magie propre à la fantasy, les joutes habituelles des romans de cape et d'épée, les décors inspirés des classiques de la chevalerie, ainsi que, surtout, surtout, la langue incroyable qui distingue Jaworski du reste de ses contemporains. Car, il faut bien le reconnaître et le répéter, il écrit bien. Vraiment bien.

Mais c'est un premier volume, je l'ai déjà dit, et je m'y suis aventuré avec l'idée tenace que non seulement le livre ne m'apporterait pas la chute mais qu'en plus je n'avais aucune certitude quant à sa parution. Et c'est là que le chat échaudé, moi, celui qui craint l'eau froide, prit peur devant la tomaison du projet. Est-ce que j'avais vraiment envie de lire un premier volume sans savoir si la suite verrait le jour ? Ou si je ne serais pas passé à autre chose le temps qu'elle arrive ? Et ça a viré à la fixation. J'ai donc tourné les pages avec réserve et ne suis jamais réellement rentré dans l'intrigue, de la même manière que j'ai gardé mes distances avec les protagonistes. Même le style de l'auteur, son talent pour les réparties et sa capacité à proposer de bons personnages ou à imaginer des ambiances immersives n'y ont rien fait.

Je n'ai donc pas grand chose à reprocher à ce livre si ce n'est d'avoir été vendu pour ce qu'il est, avec honnêteté, un premier volume. Mais, ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Touchez mon blog, Monseigneur...
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Grosse déception à la lecture de ce livre. Au vu des critiques, sur Babelio et ailleurs, je m'attendais à un livre au même niveau que Gagner la guerre, mais j'ai l'impression que le livre ne démarre jamais. D'après mon Kindle j'en suis à 32% du livre, et pour le moment il ne s'est strictement rien passé.

A chaque chapitre 2 ou 3 nouveaux personnages sont introduits sans que l'on ne comprenne bien ce qu'ils viennent apporter à l'intrigue, qui je trouve n'est pas claire du tout.

Que c'est bon de retrouver le monde du Vieux Royaume ! On sens vraiment que l'auteur s'est fait plaisir durant l'écriture et on y retrouve toute la virtuosité de Jaworski. Ce n'est clairement pas la meilleure porte d'entrée dans l'univers de Jaworski mais c'est vraiment parfait pour tous ceux qui ont apprécié GAGNER LA GUERRE. Clairement, il faut s'accrocher (le début prend son temps) et ne pas être rebuté par le vocabulaire chevaleresque mais les 150 dernières pages le valent largement. Très hâte d'être en juin pour découvrir la suite !!!